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On est encore aujourd'hui, Véronique Janzyk

Ecrit par Gilles Brancati 26.03.13 dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman

On est encore aujourd’hui, Onlit Books, Editeur numérique, Mars 2013, 146 pages, 3,99 €

Ecrivain(s): Véronique Janzyk

On est encore aujourd'hui, Véronique Janzyk

 

Ce livre est une ambiance. C’est à la fois sa force et sa faiblesse. C’est une histoire simple avec deux personnages « actifs ». D’autres sont présents mais ne participent pas à l’histoire. Les deux héros ont des vies de tout le monde, mais elles restent en toile de fond. C’est de ce couple dont l’auteure veut nous parler et de lui seul.

Un homme – Michel, addictologue et auteur – et une femme – la narratrice – se rencontrent à l’occasion d’une conférence où lui est accueilli par elle. Ils se promettent de reprendre contact et ils le font. Naît alors une amitié qu’ils cristallisent autour de leur passion commune, le cinéma.

Dès lors, on attend que cette rencontre, puis cette amitié se transforment en histoire d’amour et on se dit que ça risquerait bien d’être très ordinaire et pourquoi pas un peu poussif. La surprise vient au milieu du récit, inattendue, brutale. Un évènement survient qui ne remet rien en question et on comprend alors pourquoi elle s’adresse à lui sur le mode du « tu ». Elle les raconte tous deux dans un monologue qui pourrait être une longue lettre.

Cette relation interrompue avait-elle un devenir ? Cette amitié forte se serait-elle commuée en une histoire d’amour vouée à la dégénérescence. Elle affirme que non, mais ce n’est pas certain. Ce qui était établi aurait-il mué au point de ne pas se survivre et dans ce cas, la mémoire n’est-elle pas préférable au changement d’état parce que le temps n’a encore rien usé. La fin est à ce propos explicite. Ceux qui en parlent parce que depuis longtemps impliqués ne sont pas ceux qui en ont la meilleure vision. L’éphémère l’emporterait contre la durée parce que le goût d’inachevé qu’il laisse permet toutes les rêveries et tous les espoirs.

On peut prendre ce petit livre de deux manières : comme la narration cathartique d’un vécu ou comme un conte philosophique. Seule l’auteure a la réponse. Elle laisse le choix à son lecteur, elle ne lui impose rien, elle lui soumet une problématique qu’il lui appartient de résoudre, celle de la permanence.

C’est aussi un livre d’ambiance dans lequel on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il ne s’y passe pourtant pas de grandes choses, on suit les deux amis de rendez-vous en rendez-vous, on les accompagne et après le coup de tonnerre on continue, ne serait-ce que pour rester dans l’ambiance.

C’est bien écrit dans un style efficace sans fioritures, mais on regrette l’abondance de références cinématographiques, de noms de comédiens, de titres de films et même de scènes racontées. Ça n’apporte rien et ça laisse une impression de remplissage. On y découvre aussi l’envie d’une comparaison entre l’écrit et l’image, qui n’est pas menée au bout et se limite à quelques rapprochements, rien sur les lectures échangées.

Le même récit avec plus sur la connivence entre les deux personnages, sur les forces et les faiblesses de leur relation, aurait donné plus d’épaisseur à un livre déjà agréable. Leur relation est en données brutes non corrigées des variations internes et propres à chacun, ou alors pas assez. C’est peut-être et sans doute la volonté de l’auteure, mais c’est peut-être aussi ce qui en fait un livre inachevé qui laisse le lecteur en appétit.

 

Gilles Brancati


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A propos de l'écrivain

Véronique Janzyk

 

Véronique Janzyk est chargée de communication pour la Province de Hainaut. Elle est aussi journaliste indépendante. Elle a publié trois livres à ce jour : Auto (éditions La Chambre d’Echos, France), La Maison (au Fram, Belgique) ainsi qu’un recueil de textes, Cardiofight, intégré dans Trois poètes belges, avec Antoine Wauters et Serge Delaive aux éditions du Murmure, en France. Elle fait sienne le propos d’un de ses auteurs favoris, Franz Bartelt : « La poésie est une émotion qui a des mots ». La prose de Christian Bobin la laisse sans voix, mais lui a donné envie d’écrire, au même titre que celle de Charles Bukowski dans un registre très différent il est vrai.

 

A propos du rédacteur

Gilles Brancati

 

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Rédacteur

 

Un peu égaré dans le conseil en développement d’entreprises par nécessité, aujourd’hui retraité (et donc disponible) depuis deux ans, je reviens vers ce que je n’ai jamais totalement quitté, la littérature.  Avec, en plus de lire, la joie d’écrire moi-même.

Un premier recueil de 4 longues nouvelles sortira en librairie au premier trimestre 2013: « Le passé immédiat » aux Editions Kirographaires. Il s’agit dans ce livre de récits dans lesquels une fiction du  présent se mêle aux réels évènements du passé.

Auteur de Vent Violent et de Frères Humains chez Chum Editions. A paraître : Le mas des Augustins