Les foies
Nous sommes faits de morts. De pères morts, de dabes
par contradiction, ces mais exquis comme mets,
ces incorporations de dépouilles, kebabs,
idées, étcé. Vivre : crever lentement et
tout le long d’abîmes abscons
que l’on s’échine à ne pas voir
comme ils sont. Nous ne sommes bons
qu’à nous illusionner. À boire
de tout le mirage de ne pas voir, louiah !
régal des apparences trompeuses, vivats !
pour les pourvoyeurs intarissables voici
mon infatigable merci que je décloue,
de dessus ma mienne Croix tribranchue taboue,
(Incertitude, Doute, Intranquilité) fi-
-chée dans un sol aveugle qui, ah ! se dérobe
à la pensée posée de ce que nous voudrions,
(moi, toi, eux, quiconque enfin ! d’humain jusqu’au fion !)
à l’idée insane d’une Vérité unanimement et charnellement probe…
Nous sommes faits de morts, de mais et d’illusions.
Allons pensants ânes,
Nous avons tous les torts.
Sylvain Gau-Gervais
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