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Legs de l’insuffisant

Ecrit par Clément G. Second 22.01.15 dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Legs de l’insuffisant

 

 

 

 

 

Si mal se souvenir – c’est dire qu’on y pense

aux ancêtres enfouis nouveau-renés de soi

Il y a tant d’espace entre des bras ballants

tant de démolitions sans traces de parages

et de matins giflés d’un revers de lumière

tant de fois qu’à la longue un héritier les sent

remuer comme en lui qui les croyait de cendre

L’héritier s’est levé de bonne heure il y a

des dizaines d’années singulier dans les nombres

Les Désormais Bientôt les Soudain faisaient homme

Il convoquait souvent entrelacs et réseaux

qui passant l’assouvir à l’improviste sour-

dement se démentaient comme une Pénélope

amère ah mais quels coups de tabac quelle histoire

 

Et voilà qu’on s’assied un soir plus malhabile

par tout un mouvement sans retour transporté

De ces splendeurs manquées tout à trac s’en reviennent

radieuses d’errements qui les ont épargnées

On se penche on contemple ainsi mieux un abysse

poissonneux non d’échecs mais d’agiles reports

Ô lendemains chanteurs engaînés de silence

 

Tournant un peu la tête on rejoint à mi-pente

échevelée hilare et sertie de rejets

la descendance – non pas une mais la sienne –

reconnaissable à quelque signe irrécusé

Puis baissant le poitrail des jours que rien n’exauce

d’un vieux filet de voix lui dire alors audible

– Tout ce vide pour vous je voulus l’habiter

 

Si j’ai cru rehausser de murs l’amour immense

établir les dedans de quels confins obscurs

au nom de l’Infini requérir fond et forme

sachez que même en vain s’est bâti ce naguère

d’un maçonnage de présents thésaurisés

Ci-veille sans gésir et luit l’Insuffisant

qui vous lègue ses clefs à tourner ou à fondre

 

Clément G. Second


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A propos du rédacteur

Clément G. Second

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Écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes  libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement.

Plusieurs ouvrages en cours ou achevés, parmi lesquels, en poésie,  Porteur Silence (2017 aux Éditions Unicité de François Mocaër), Encres de songerie (2018) et Ce qu’avoue la lisseur des choses suivi de Reprise (2020) chez le même éditeur..

Longtemps en retrait des échanges littéraires, a commencé en 2013 à collaborer à diverses revues pour l’ouverture et le partage : publications  dans Le Capital des Mots,  La Cause Littéraire, Décharge, 17secondes, Écrit(s) du Nord, Incertain regard, Lichen, Littératures brèves, N47, Neiges (site Landes), Nouvelles d’Harfang, Paysages écrits, Revue Pantouns, Terre à Ciel, Verso.

Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre)

Proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».

 

Son blog : Carnets de flottaison CF. https://carnetsdeflottaison.blogspot.com/