Adrienne Bolland, une belle figure de l’aviation française, dont ces pages réinventent l’existence avec chaleur et conviction.
Lorsque fin novembre 1919, Mademoiselle Bolland, qui n’a pas encore tout à fait 24 ans, prend le train à la Gare du Nord, tout est à inventer d’une vie et d’une trajectoire aérienne. Rejoignant au Crotoy l’Ecole de pilotage internationale Caudron, où elle est la seule élève féminine, elle va pourtant s’imposer, montrant d’emblée un « sens de l’air » et une volonté exceptionnels, obtenant le Brevet de pilote civil, devenant ainsi la treizième aviatrice depuis les débuts si récents du vol des plus lourds que l’air. En 7 mois à peine, non seulement elle est jugée par son constructeur René Caudron apte à s’aligner – seule encore – parmi les 40 concurrents du meeting de Buc, vers lequel convergent la foule, les vedettes du spectacle, et les têtes couronnées – Georges VI, Alphonse XIII, sans oublier le Maharadjah de Kapurthala ; mais elle y affirme un talent remarquable, et y rencontre René Duperrier qui deviendra son mécano attitré. En décembre 1920, tous deux embarquent pour l’Argentine.