Fêlures
Mon Rêve est un lieu de vacances banal : un gîte à la campagne, non loin d’une forêt. Il accueille successivement Yann, Clarisse et leurs triplés ; Bernard, Sarah et leur nourrisson ; Nico Mangalini et Elisée, sa nouvelle maîtresse. Tous rêvent d’un séjour qui ressoude, restaure, régénère : Yann et Clarisse aspirent au repos et à la symbiose familiale ; Bernard espère renouer avec sa compagne une intimité perdue depuis la naissance de l’enfant ; Nico Mangalini, séducteur compulsif et maître fabulateur, s’imagine que la jeune femme pourrait être, enfin, celle qu’il recherche.
Mais Mon Rêve n’en est un que pour sa propriétaire, Madame Lacroix, mégère et marâtre, flanquée d’un simplet – l’Enfant – et d’un mari-paillasson, qu’elle accable de ses acrimonies et sur qui elle semble se venger de sa vie avortée. Pour les autres, ce lieu-personnage agit comme un révélateur des dissonances enfouies, des béances tapies : les couples se défont, les familles se disloquent, les départs sont précipités, les faux-semblants s’estompent et les illusions se dissipent.