Identification

La Styx Croisières Cie - Décembre 2020 (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host le 22.01.21 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

La Styx Croisières Cie - Décembre 2020 (par Michel Host)

* Ère Vincent Lambert, An II

Humain, citoyen le plus vulnérable, la République française, la médecine, la banque et la magistrature réunies, t’ayant baptisé Légume, te tueront.

* Ère Samuel Paty. An I

Tu veux expliquer aux enfants la pensée et le dire libres. Alors « La religion » te saisira au cou et te décapitera sur un trottoir. Citoyen libre, sache à quoi t’attendre !

« L’éventail

Cache la rougeur des filles

les yeux coquins, le soupir profond,

le sourire amer et enfin les rides.

Papillon posé sur les seins,

Palette d’amour

Couleur de souvenirs oubliés »

Jaroslav Seifert, Le Concert en l’île


Lµ-1. L’éventail ? Objet désuet dira-t-on. On aura tort. J’ai rêvé il y a peu d’une soirée bourgeoise au cours de laquelle des filles vulgaires aux crieries rauques, se frottaient le nez à coups d’ailes déployées. Des jeunes gens les applaudissaient et les sifflaient avec enthousiasme. Or ce rêve était pure réalité, souvenir oublié, parce qu’au réveil je n’ai aperçu que le papier peint de la chambre, tunique sombre de mes murs obscènes, encore plongés dans un demi-jour sans vigueur.

J’ai aimé, autrefois, les majas à la corrida, rieuses aux banderilles, telles que les peignit Goya.

J’ai aimé ces innombrables servantes balançant leurs palmes dans les airs brûlants auprès de la couche d’une Cléopâtre songeuse.

Aujourd’hui, je m’interroge : Qu’est-ce qu’un souvenir oublié ? Cela a-t-il jamais existé ? Les souvenirs reviennent parfois, sinon, sont-ce encore des souvenirs ? Quant aux jeunes filles de mon rêve, l’éventail leur est tombé des mains, elles ne rougiront jamais de rien, elles auront les mêmes yeux coquins que leurs rides démentiront… Et leurs seins… Oh là, là… leurs seins ! (M.H.)

 

µ-2. Restes, Reliefs et oublies…

Écrivain des temps révolus

Les jardins de Bagatelle

§. Dans une lettre à Gérard d’Houville, au 1er août 1932, Henry de Montherlant évoquait d’autres moments de l’amour des êtres de la nature face au malheur de la « haine » de l’homme : « Scoroncocolo, donnez-moi mon grand manteau de lumière. Je veux me promener dans un jardin, dont l’ombre m’agrandisse les yeux. Surtout, je ne veux pas travailler. […] Nous aimons les animaux parce qu’ils ne mentent pas. C’est pour cela que l’homme les a mis en esclavage : ils lui rappelaient la vérité. Qu’une vie est heureuse, quand elle commence par l’ambition, et finit par n’avoir d’autres rêves que celui de donner du pain aux canards ! […] Bagatelle. Ces longues heures dans un jardin, c’est peut-être encore ce que nous aurons eu de meilleur dans la vie… […] C’est entendu, ce jardin est l’œuvre aimable de l’homme. Mais chaque beauté qu’il crée, l’homme, ensuite, s’ingénie à la gâcher. […] … quelqu’un, derrière un bosquet siffle à tue-tête, et, invisible, m’oppose encore dans ce bruit sa conception de l’univers, qui est toute vulgarité. […] Je songe à ces petites divinités des bois, des sources, restées sur Terre quelque temps encore après l’avènement du christianisme, et toujours aux aguets. Nul mythe ne m’a jamais touché davantage. […] Il faut rentrer parmi les hommes, il faut recommencer à haïr. Scoroncocolo, reprenez mon grand manteau de lumière » (Le Fig. 14-15/XI/2020).

Gl./ Bagatelle ! Ton nom sonne comme un naufrage. Celui d’un passé englouti. D’une nostalgie de ce que je n’ai pas connu. Mortel poison. La littérature n’est pas que littérature (M. H.).

 

µ-3. Faits et gestes

Ni faits ni gestes. Confinés. On ne bouge plus. Activités secrètes : vélo d’appartement, gymnastique, puis on s’assied sur le canapé, devant la télé. On est télévissé ! Déconfinés. C’est l’heure. Allez, ouste ! Au supermarché, et plus vite que ça ! On n’oublie pas son masque, sa carte bancaire. « Maman, n’oublie pas de prendre du chocolat. Et du papier hygiénique, s’il te plaît ». La nature n’oublie pas d’être ce qu’elle est. Le petit peuple des locataires citadins déborde de ses appartements vastes ou étroits, avec ou sans ascenseurs ? C’est l’exode alimentaire. Des files d’attente se forment aux portes des industriels de la malbouffe. Les caddies une fois remplis, on file chez soi. Adultes infantilisés, robotisés. Les rues sont tristes. Cafés et brasseries ont fermé leurs portes. Ceux qui font semblant de nous gouverner se rendent sur les lieux où l’on assassine gendarmes et policiers. Ils déposent des gerbes et disent : « C’est intolérable ! Les coupables seront punis ! ». Puis ils reprennent l’avion, rentrent dans leurs appartements des arrondissements chics, se réfugient à « La Lanterne » ou préparent leur départ pour Chamonix, Los Angeles, La Madrague, Pointe-à-Pitre, Marrakech, ou pour leur gentilhommière secrète du Maine-et-Loire. Pour la première fois Mauricette, une dame âgée, vient d’être vaccinée contre la Covid. Elle est applaudie par trente personnes. Il paraît que bientôt l’on pourra vacciner un million de personnes chaque mois. La moitié des Français n’y croit pas, l’autre moitié, par principe de précaution, ne veut pas être vaccinée. Douce France, cher pays de mon enfance

 

µ-4. Ils ont dit, écrit

§. Le premier secrétaire du PS, après sa visite en République d’Artsakh et en Arménie : « Le président en treillis se prend la tête dans les mains puis se redresse doucement ; “Nous les Arméniens, on dit : il faut faire avec”. Comme si ce peuple s’était habitué à sa propre tragédie. […] Une jurisprudence internationale s’écrit sous nos yeux. Pour le moment les Européens regardent ailleurs. C’étaient hier les Kurdes, aujourd’hui les Arméniens, et demain combien d’autres peuples qui n’auront en partage que le chagrin et la colère ? » (Le Fig. du 14/XII/2020).

L’Arménie est donc amputée d’un tiers de son territoire du Haut-Karabakh et environ 3000 de ses soldats ont trouvé la mort.

Gl. – Rappel : sans déclaration de guerre (comme les nazis autrefois envers la Pologne et la Russie), Azéris, Troupes turques de M. Erdogan aidées de 2000 mercenaires djihadistes attaquent les Arméniens du Haut-Karabakh, qu’ils appellent « les Chiens ». Les assaillants sont munis d’un armement ultra-performant, dont les drones fournis par les Israéliens ! Ces derniers, eux aussi victimes d’un génocide féroce, ont commis là une infamie au prétexte de leurs intérêts économiques. Ils ont oublié, c’est probable ! Quant aux Arméniens, encerclés d’ennemis, ils « font avec », ce qui est un invraisemblable mélange de résignation et d’imprévoyance. Les Israéliens, entourés eux aussi d’ennemis, se sont armés jusqu’aux dents. Ils restent donc libres et nul ne peut les attaquer sans subir des représailles redoutables et redoutées. L’Occident, conglomérat des territoires de la libre marchandise, peuplés de marchands et de consommateurs selon le nouvel idéal – spiritualité de la mangeaille −, n’a soufflé mot, a détourné la tête : sa lâcheté, son silence, sa veulerie disent tout de son être. Immense dégoût ! On aspire à n’être que de nulle part.

 

§. Jacques Julliard :

« Dans notre for intérieur, nous avons déjà secrètement acquiescé à notre déclin. […] Hormis quelques secteurs de pointe, comme l’aéronautique, héritage de l’ère gaullienne, notre économie, fondée essentiellement sur la finance, les assurances, les services et le tourisme, sous prétexte de se tertiariser tend à se tiers-mondiser. […] … le socialisme cesse d’être une représentation collective porteuse d’émancipation et n’est plus que la piteuse défroque du totalitarisme. […] Comment considérer sans rire à gorge déployée le destin du baccalauréat, qui, de couronnement des humanités secondaires, est devenu, comme le revenu universel, une forme imprescriptible des droits du citoyen au diplôme, en dehors de toute exigence de niveau. […] L’égalitarisme est devenu le nom hypocrite du renoncement. […] Décidément, la France fait aujourd’hui beaucoup d’efforts pour devenir bête. […] La France a cessé d’être gouvernée, elle n’est qu’administrée, et le pouvoir réel appartient aux hautes sphères de la fonction publique ».

Gl. / Il faudrait citer entièrement ce très clair article de J. Julliard, publié sous le titre « Le grand déclassement : la France en miettes » dans le Fig. du 7/XII/2020. J’y relève encore cette évidence criante : « Il n’y a plus personne ni dans la famille, ni à l’école, ni à l’Église, ni dans l’État pour proposer des normes communes et orienter vers des objectifs communs ». Quelques brefs commentaires : le bateau France flotte encore, mais il est au bord du naufrage. Fluctuat « et » Mergitur ! Le socialisme ? Non pas une défroque, mais un sous-vêtement souillé (je pense à certaines affaires, à certains reniements…), le vestige de divers sectarismes régressifs. Le Baccalauréat ? Je témoigne que, jeune professeur en lycée, je fis passer cet examen, première marche des études supérieures, jusqu’à ce que la direction de mes jurys me demandât par deux fois de baisser mes notes d’espagnol pour deux excellents élèves qui, du fait de la générosité de ma notation, obtenaient le bac en dépit de notes insuffisantes en mathématiques ! Je refusai deux fois d’obéir, comme je devais refuser plus tard les palmes académiques. On ne me convoqua plus jamais pour « faire passer » le baccalauréat. Grand dégoût, il y a quarante ans déjà, pour ces margoulinades et trucages de notes ! Enfin, notre pays qu’avec d’autres je ne me résous pas à considérer comme une « place financière peuplée d’actionnaires », n’est en effet pas gouverné, mais seulement administré, et fort mal, et pas uniquement par de hauts fonctionnaires, mais par quelques entreprises supra nationales, les GAFA, les plates-formes de communication, la Banque mondiale. Par l’Inhumain.

 

Lµ-5. « Monsieur… Monsieur… Madame… »

– Ah, monsieur, je suis bien malade, je sens que cela ne va pas…

– Pourquoi cela ne va-t-il pas, cher monsieur ? Qu’avez-vous fait pour vous trouver aussi mal ?

– J’ai réveillonné, monsieur. Comme tous les Français. Et voilà, je sens que je vais mourir.

– Réveillonné… Et alors ? Vous avez bien le droit de vous régaler, comme tout le monde !

– Le champagne, monsieur ! Le foie gras des Landes ! La dinde farcie aux marrons ! La bûche de Noël ! Les liqueurs ! Oh, ce bas-Armagnac !

– Cher monsieur, vous n’avez rien fait que d’autorisé. Il n’y avait pas de mal à ça.

– Je n’en avais pas le droit. Noël est une fête païenne que les musulmans n’ont pas le droit de célébrer. Je suis coupable, monsieur ! Je n’ai pas suivi les conseils de l’imam, mon endoctrinonogue ! Tout est de ma faute. Ah, mon foie me torture ! Je meurs !

Le pauvre homme s’écroule et reste inanimé sur le carrelage de son hall d’immeuble. Son interlocuteur :

– Attendez, monsieur ! C’est votre endocrinologue que vous auriez dû consulter. Attendez, s’il vous plaît ! J’appelle le SAMU, les pompiers… Ils vont vous tirer de là !

 

Lµ-6Pensées et divagations

61. On côtoie, sinon la mort, le désir de ne plus vivre.

62. Mouna Aguigui*, mi-Socrate mi-Caton de notre époque, n’aura pas eu son Platon. Pas étonnant, nous manquons de philosophes et avons pléthore de sociologues. Si on me demande de faire mien, aujourd’hui, un conseil d’Aguigui, ce sera celui-ci : « Priez moins, aimez plus ».

* On a vu en lui à la fois « le dernier amuseur public de Paris » et « le sage des temps modernes ». Ainsi présenté dans l’encyclopédie évolutive Wikipédia : « André Dupont, dit Aguigui Mouna, ou simplement Mouna », né le 1er octobre 1911 à Meythet (Haute-Savoie), et mort le 8 mai 1999 à Paris.

Il fut un clochard philosophe libertaire, pacifiste, écologiste avant l’heure, un Diogène de notre temps qui, souvent à vélo, sillonnait les rues de Paris pour haranguer les foules, dormant chez ses hôtes, voire à la belle étoile. Il connut son heure de gloire et survit encore dans quelques mémoires.

 

63. Pourquoi refuser à l’homme ce que nous accordons sans barguigner aux animaux ? Ils obéissent à tous leurs instincts. L’homme est un monstre.

Prolongement. La monstruosité de l’homme vient de ce que ses instincts sont guidés par la cupidité ou / et la méchanceté (M. H.)

 

64. N’est-il pas avantageux pour autrui que je sois un maniaco-oppressif plutôt qu’un maniaco-dépressif. Les deux causent des ravages, mais prendre la mesure du second n’est pas si facile, tandis que le premier éveille l’antipathie et la prudence à la première seconde ?

65. Qu’un écrivain, un poète, à son premier mot se présente sous le signe du « Je », et ma méfiance s’éveille. Je soupçonne à l’instant ce « je » de n’être pas « un autre », mais uniquement lui-même.

 

Lµ-7Boutades, badineries et gaudrioles

Bonnes et moins bonnes plaisanteries célestes. Fêtons Noël et tout le tralala !

1. « – Dieu les bénit, et leur dit : Croissez et multipliez-vous, remplissez la terre, et vous l’assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tous les animaux qui se meuvent sur la terre » (Genèse, I, 28. Traduction de Lemaître de Sacy).

On ne sait quel prophète imbécile, au nom d’un Dieu arrivé de nulle part et reparti nul ne sait où, dicta aux hommes ces merveilleuses prescriptions. Après 200 ou 300 millions d’années, le bilan est celui-ci : d’un couple de dupes sont issus 8 ou 10 milliards d’humains envahissants, stupides et affamés dans leur grande majorité ; en mer, plus de harengs, de thons et l’extinction des baleines est proche ; dans mon jardin bourguignon : plus d’insectes, plus d’oiseaux, l’empire du silence ; partout ailleurs : guerres pour la possession des dernières ressources planétaires, règne des satrapes, ravages des terres cultivables, forêts incendiées, pollution universelle. Déjà, si tu veux te balader dans le ciel, tu risques de recevoir un débris de fusée en pleine figure !

2. – Dieu m’a parlé cette nuit.

– Comment cela ?

– Pendant un rêve.

– Et que vous a-t-il dit ?

– « Je suis celui qui suis ! »

– Pour se voir sous cette forme tautologique, est-il ce qu’il prétend être ?

3. – Dieu est bon, car s’il ne l’était pas, il serait imparfait ! De mémoire, je vous ai cité saint Ambroise.

– Il est peut-être parfait, mais il n’est pas bon. Je laisse Schopenhauer vous donner son avis : … ledit monde, loin de pouvoir être l’œuvre d’un être infiniment bon, était celle d’un démon, qui avait appelé des créatures à l’existence pour se repaître de la vue de leurs tourments… » (Parerga et Paralipomena, Remarques sur lui-même).

4. Un historien anglais (il a souhaité garder l’anonymat) nous apprend que le pape Jean XII (Xe siècle) avait des mœurs si dissolues que sous son pontificat le Vatican était devenu un lupanar. À sa décharge, il n’avait pour maîtresses que des Pope Model.

 

Lµ-8. Le Poème (Pierre de Ronsard)

 

Pour qui gardes-tu tes yeux

Et ton sein délicieux,

Ton front, ta lèvre jumelle ?

En veux-tu baiser

Pluton

Là-bas, après que

Charon

T’aura mise en sa nacelle ?

Après ton dernier trépas,

Grêle, tu n’auras là-bas

Qu’une bouchette blêmie,

Et quand mort je te verrais

Aux

Ombres je n’avouerais

Que jadis tu fus m’amie.

Ton test (*) n’aura plus de peau, (*) crâne

Ni ton visage si beau

N’aura veines ni artères :

Tu n’auras plus que les dents

Telles qu’on les voit dedans

Les têtes des cimetières.

 

Ces stances de Ronsard sont extraites du Recueil Meslanges. Poème d’un érotisme affirmé, ses premiers vers sont : « Quand au temple nous serons / Agenouillés, nous ferons… »

C’est le « carpe diem » vu du côté cimetière. Ronsard était-il allé plus loin, ou plus profond ? Jamais encore au-delà de la vieillesse de la belle Cassandre : « Cueillez, cueillez votre jeunesse : / Comme à cette fleur, la vieillesse / Fera ternir votre beauté » (Odes, I,17). Ni de celle d’Hélène : « Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle… ». Une allusion fleurie, cependant, à la mort de Marie : … reçois mes larmes et mes pleurs, / Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs, / Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses » (Amours de Marie, II, 4).

Quel songe de cauchemar, en effet, que l’extinction de sa beauté précédant la mort de l’Aimée ! Épictète, Marc-Aurèle, Hadrien et la troupe stoïcienne nous seront-ils en cela d’aucune aide ?

 

µ-9. Hic et nunc

§. – Giscard… Giscardou… mon Giscarou, quelle idée de finir ta vie, ton existence si tu préfères et au cas où la philosophie sartrienne t’aurait intéressé, en ce mois de décembre sinistre. Tu auras existé, c’est incontestable, car « sorti de » de je ne sais plus quel village auvergnat. Existé durant 91 ans ! Lorsque tu parus au pinacle de la République, tu étais tout sourire. Lorsque tu partis, tu adressas quelques mots privés d’humour au peuple qui te rejetait. Tu lui fis un « au revoir » de comédie-balais, puis lui tournas le dos. Je me souviens de tes aménagements pour sa tranquillité d’esprit : dépénalisation de l’avortement désormais appelé I.V.G., que je traduisis par « Interruption Valéry Giscard » (tu n’avais sans doute vu que bénéfices électoraux à promouvoir l’avortement de commodité et de confort, à ne rien prévoir pour le soutien des jeunes filles surprises par une grossesse prématurée, à permettre que des milliers de fœtus (paquets de viande humaine sans âme et sans parole) soient jetés aux poubelles des hôpitaux et cliniques-usines-de-mort. Tu as choisi la mort plutôt que la vie. Ouvert le pays au regroupement familial des « migrants » africains afin de plaire au patronat, causant de ce fait l’invasion sectaire et inassimilable dont il souffre aujourd’hui, et ne se sauvera que par une guerre civile dont le temps approche. Un article de presse prétend que ton septennat fut la matrice de la modernité. Je le verrais davantage comme la matrice des calamités. Ton sourire ne te quittait pas : je te vis jouer de l’accordéon, quoique moins bien qu’Yvette Horner et André Verschueren ; quand tu courus en culottes courtes après un ballon de football, tu me parus ridicule. Ô tu apportais le champagne et des cadeaux pour les enfants lorsque tu t’invitais chez des particuliers ! Tu offrais, grand seigneur, les croissants aux éboueurs, à l’Élysée. Tu te voulais peuple et populaire. Tu n’étais qu’un César au petit pied. Pas de triomphe ! Pas de spectacles de cirque ! Le peuple en eut assez de toi et te renvoya dans ton château. Tu le remercias d’un « au revoir » dépité et lui tournas le dos. C’est « adieu » qu’il te dit aujourd’hui.

 

§. Une année se termine. Quelle bonne idée ! Patience pour demain : « Le temps n’est pas un loup, il ne fuira pas dans les bois » (proverbe russe). Alors, en attendant : « Les champagnes de l’épicier du coin attendent nos bons soins » (sentence personnelle, le Covid19 faisant que je ne m’aventure pas au-delà du coin de la rue). Et Viva Zapata !

 

Michel Host


  • Vu: 1652

A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


Tous les articles et textes de Michel Host


Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005