La Styx Croisières Cie (10) (par Michel Host)
« Récitez-moi : Vous êtes vieux, père William… »,ordonna le Ver à soie. / Alice joignit les mains et articula :
« Vous êtes vieux, père William, dit le jeune homme, / Et vos rares cheveux sont devenus très blancs ; / Sur la tête pourtant vous restez planté comme / Un poirier : est-ce bien raisonnable, vraiment ? // – Étant jeune, répondit William àson fils, / Je craignais que cela ne nuisît au pensoir. Mais désormais, convaincu de n’en point avoir, / Je peux sans nul souci faire un tel exercice ».
Lewis Carroll
Traduction de Henri Parisot
Jules de Montalenvers de Phrysac : noté dans le Livre de mes Mémoires
Lµ. 1- Est-il assez vicieux et méchant, le Ver àsoie, pour torturer ainsi une innocente jeune fille ? Jamais un professeur de l’enseignement secondaire, en France, ne se serait ainsi dévoyé. Il eût été révoqué le jour-même. Par ailleurs, jamais un père Guillaume de la Meuse ou du Poitou n’eût avoué « n’avoir point de pensoir ». Au pays de Descartes, la chose est impensable, en effet. Et pourquoi, après la torture, infliger à la même jeune fille l’inquiétude d’avoir ou de n’avoir pas de pensoir. Pure ignominie ! Lewis Carroll était un drôle d’oiseau.
µ. 2- Haute Macronie. Rien ne va plus en cette lointaine province. Avant l’été, un certain Alexandre Benalla sème trouble et confusion durables (le gouvernement s’attendait à une extinction naturelle de l’affaire, il s’est trompé une fois de plus). Après l’été : le ministre de l’écologie, dont on s’attendait à ce qu’il ne fasse rien que des déclarations creuses, salue la compagnie sans plus de précautions parce que, justement il s’ennuyait à ne rien pouvoir faire et à devoir tolérer la trahison du ministre des prés sans oiseaux et des champs glyphosatisés. Il s’avère que la ministre de la culture, Mme Nyssen, à la fois dans les affaires et aux affaires, transgresse les règlements et lois sans se poser la moindre question, son « poste » est fragilisé. Dans la foulée, comme si les rats quittaient le navire, M. Gérard Collomb, ministre de l’intérieur, abandonne ses concitoyens à leur sort et rentre dans coquille, sa bonne ville de Lyon : en partant, après avoir serré le bout des doigts d’un premier ministre furieux mais souriant, il annonce au pays qu’il doit entreprendre la Reconquête des territoires désormais passés sous protectorat d’autorités musulmanes radicalisées, là où la police n’ose plus entrer, ni le Français blanc de peau, l’indigène appelé couramment « Céfran » déjà « à pendre » pour certains rappeurs, là où toute fille vêtue d’une jupe est traitée de « pute »… Reconquête qui n’a pas encore connu un commencement de réalisation depuis les années Mitterrand. Police et gendarmerie grondent. À l’Élysée, à Matignon, avec les syndicats bientôt dans les rues, c’est la Cour du Roi Pétaud.
Comme dans les collèges et lycées certaines disciplines ne peuvent plus être enseignées, ni certains points d’histoire, comme des jeunes filles ne participent plus aux exercices physiques ni à ceux de natation (car la loi coranique leur interdit de se monter en tenue sportive devant des garçons), je suggère que le ministre de l’Éducation rentre chez lui et que l’on n’enseigne plus que la seule parole coranique, laquelle n’exige qu’une bonne mémoire et un suffisant degré de stupidité personnelle pour en accepter les préceptes. Les choses, du moins je le suppose, devraient alors, si dieu le veut, grandement s’améliorer.
µ. 3- La prétendue vie. On rencontre – au sens premier, guerrier – la sage-femme, des médecins, des femmes, quelques enfants, le croque-mort. Puis, plus personne. Ou peut-être le diable.
µ. 4- Le M. 21/IX/2018. Kamel Daoud apprend à ses frères musulmans emmurés dans leur religion que « l’orgasme n’est pas un complot occidental ». Apparemment, beaucoup d’entre eux l’ignoraient.
Lµ. 5- Parfois, en lisant Elias Canetti, il m’arrive, au mot près, de tomber sur l’une de mes pensées drolatiques : « Il se cacha sous le lit pour ne pas mourir, il avait tellement entendu parler du lit de mort», E. Canetti, Le livre contre la mort.
µ. 6- Aphorisme. Le monde est triste. Le ciel est vide. Ma tête, je ne sais pas et l’enfer est plein.
(Ah ! j’allais oublier, Le Monde des Livres est d’un conformisme soporifique encore inégalé).
(L) µ.7- « Romancière, dramaturge, chroniqueuse télé, Christine Angot est tout cela à la fois ». C’est la caractérisation de la personnage dans la revue Aujourd’hui en France du 28/IX/2018. Non, elle n’est rien de tout cela. Elle est au mieux chroniqueuse d’elle-même par le biais de l’autofiction, auteure d’intermèdes soporifiques, reportrice du néant. Jean-Marc Proust, que je ne connais pas, a écrit sur le site Slate.fr : « Aux Jeux olympiques, l’épreuve “lire un roman de Christine Angot jusqu’au bout est, avec le marathon, la plus redoutable” ». C’est rejoindre ce que j’avais dit il y a assez longtemps, à savoir que dans la lecture de ses romans,jamais je n’avais pu aller au-delà des cinq pages, et que ses écrits trop mal écrits avaient tous fini leur vie en élévateurs de pieds de lits dans ma retraite bourguignonne. Pas même refilés à un bouquiniste tant je répugnais à les imposer à des lecteurs innocents. Une ministre de la culture la fera officier des Arts et des Lettres en 2012, et à l’automne 1999, je l’entendis insulter l’excellent et discret Jean-Marie Laclavetine à propos de son roman Première ligne, qu’elle estimait être « un livre inutile qui ne donne pas envie d’être lu ». C’était chez B. Pivotet je vis l’émission. Ici encore, c’est elle qui illustre l’inutile, mégère décorée et sans éducation qui flotte parmi les débris de la littérature et de la langue.
µ. 8- Ni le pape dit « François », ni les sénateurs français ne sont pressés d’ouvrir des enquêtes et d’entamer des procédures contre les religieux pédophiles qui ont défiguré leur religion. Ce sont gens d’expérience et de sagesse qui savent qu’on ne remue pas la m… sans en être éclaboussé. Des jésuites partout.
µ. 9- Remaniement ministériel à la suite des récentes démissions. Partie de cache-cache au palais, courses à cloche-pied dans les couloirs, jeu des chaises musicales… Tout cela si peu urgent que le président s’est, entre-temps, offert une promenade arménienne. Je ne sais pas le nom du nouveau ministre de l’intérieur, un de ses proches dit-on, un fidèle qu’il tient à récompenser, mais si peu compétent qu’il lui adjoint un haut-gradé, un policier chevronné. Ela nave va. Seul M. Blanquer, me semble-t-il, tente de remettre à flot la barcasse pourrie de l’éducation nationale. L’exécutif, lui, est occupé à trouver les moyens les plus efficaces d’alléger les Français modestes et moyens de leurs dernières économies tout en leur jurant qu’il va les enrichir. Allons enfants… ! Continuez de garder vos yeux vides tournés vers les écrans.
µ. 10- Affaires juvéniles. On s’assassine à qui mieux mieux, entre adolescents, dans les rues des banlieues du nord de Paris. Affaires de domination de « territoires » nous dit la presse. Affaire de règlement de compte personnel aussi. Un « ado » de 13 ans a rendez-vous aux frontières de Bagnolet et des Lilas avec un autre, pour un duel en somme. Le second arrive accompagné de sa bande de gentils copains armés de barres de fer. Le premier y perd la vie. Que n’était-il en train d’étudier au collège ? La suite démontre qu’il valait mieux qu’il n’y fût pas, il avait mieux à faire.
Dans un lycée des mêmes régions, un autre adolescent de 16 ans « braque » sa professeure (!) de technologie et sciences naturelles avec un revolver : elle refusait de l’inscrire comme « présent » sur la feuille d’appel comme c’est la règle dans ce lycée (Édouard Branly), car il s’est présenté en retard. Un autre élève, recherché aujourd’hui par la police, filme la scène avec son iPhone,puis la transmet aux réseaux sociaux qui la diffusent partout. Heureusement, l’arme était factice mais parfaitement imitée. Des ministres sont venus le mot « intolérable » à la bouche et ont promis un aménagement de la loi.
Dans les deux cas, aucun nom n’est fourni par la presse, pas même celui du jeune assassiné : autrement dit, tout est donc clairement signé. Pour moi, il s’agit de complots à effet lent de la part de ceux qui n’acceptent pas un enseignement non religieux, laïque et gratuit, pour les garçons comme pour les filles. Une destruction discrète et continue de la base de notre civilisation. On ne lit pas assez le Coran.
Prochains épisodes à attendre :
1) Le jeune homme appuie sur la gâchette, la professeure fait une crise cardiaque
2) Le jeune homme appuie sur la gâchette d’une arme réelle et chargée, la professeure meurt et on l’enterre
3) Ses camarades, attentifs aux exemples utiles, l’imitent dans divers collèges et lycées
4) Le recrutement des professeurs est devenu impossible. Le ministère de l’Éducation nationale est transformé en Maison des sports et loisirs avec stands de tir.
L.µ. 11- Nouvelles de Barbarie Saoudite. J’adore l’Orientalisme, en littérature plus que tout. Dans le cas présent ce serait plutôt un récit historico-légendaire et fantastiquement gore. Un homme pénètre dans le consulat de son pays, l’Arabie Saoudite, à Istanboul (pourquoi faut-il aujourd’hui orthographier Istanbul ?). Il vient pour faire régulariser ses documents en vue de son prochain mariage. À peine dans le hall d’entrée, sept ou huit personnages célestes, des djinns comme il se doit, l’accueillent, l’entraînent dans une pièce séparée. Là, ils l’allongent, lui arrachent les yeux, les ongles, l’émasculent et l’éviscèrent… puis l’égorgent avant de le dépecer. On sait que le musulman se présentant devant Allah sans sa tête sur les épaules n’entrera pas au paradis des croyants. Il y avait donc claire intention de nuire. Cet homme s’appelait Jamal Khashoggi, un nom de berger qui devait plaire aux petites filles. En fait, il avait été journaliste et, imprudemment, avait fini par déplaire au jeune prince, un certain Mohammed Ben Salman, d’un caractère facilement irritable. Nul ne doute que les djinns furent envoyés par lui. La terre entière frissonne et s’émeut, mais à bas bruit (sauf les Canadiens), car c’est avec ce prince que se font les meilleures affaires du monde. C’est au-dessus de tout et même d’Allah. Se brouiller avec le prince, c’est courir mille dangers, perdre sa tête, tomber dans la ruine financière. Le prince s’évertue à prétendre que le berger Khashoggi a trouvé la mort dans une bagarre générale et à l’improviste. De moins en moins de monde ne le croit : il va lui falloir réécrire son conte oriental. Les civilisés de la planète lui demandent d’être plus imaginatif. Les petites filles pleurent car elles n’aiment les fins attristantes.
L.µ. 12- Récit Occidental. J’aime aussi les récits occidentaux, généralement plus brefs et pragmatiques. Dans les régions de l’Anjou et de Bretagne, un nombre anormalement élevé de nouveau-nés naissent sans bras, ni jambes ou sans mains ni pieds. Les parents se plaignent de ce qu’une première enquête n’aboutit à aucune conclusion. Ils réclament des recherches approfondies ? Pourquoi se plaignent-ils d’ailleurs ? Privé de ses jambes et de ses bras un poupard n’est-il pas plus facile à changer, à langer ?… Le médecin qui aurait dénoncé les faibles réactions de l’État et de la Faculté de médecine, aurait – m’a-t-on dit – étélimogéde son poste hospitalier. Ce médecin courageux, une dame selon mes informations, devait pourtant savoir qu’en pays de France, il ne se passe JAMAIS RIEN qui puisse inquiéter, agacer, angoisser, désoler les Français. Qui ne se souvient des circonvolutions célestes du nuage radioactif de Tchernobyl autour de notre territoire ? Allez les Bleus !
Quel oxymoron nous protège de tous les maux de ce monde, quel dieu laïque ?
µ. 13- Lorsqu’a eu lieu la campagne présidentielle qui mettra l’actuel président républicain à la tête des États-Unis, beaucoup se sont demandé s’il y avait ou non trumperie. La réponse est non. Chacun savait, dans le pays et hors du pays, que seraient élus, le mensonge et la grossièreté, le mépris des femmes et des hommes, l’utilitarisme amoral le plus strict. Chacun savait qu’il allait, avec ce président, durant quatre ans, ou plus, devoir vivre entre les foires d’Empoigne et du Trône, Luna Park et Disney Land.
µ. 14- Ça n’en finit plus. Allez-y les p’tits gars ! Nuit du 22 au 23 octobre, à Sarcelles, 17 ans, tué par bastonnade et avec une hache, mort pour rien, par et pour la bêtise. Paris, 19eou 20earrondissement, 16 ans, mort pour rien, par et pour la bêtise. L’un était-il un futur Ravel ? L’autre un Bastiat non éclos ? On va beaucoup pérorer à l’Assemblée et dans les ministères, puis les Français oublieront.
µ. 15- À propos de ces batailles de rue où périssent de jeunes vies qui ne tiennent qu’à un fil, le sociologue Marwan Mohammed a déclaré ceci, qui me paraît aussi juste qu’utile : « La dynamique collective 16 1 qua non, que la conscience individuelle » trouve l’endroit et le moment pour naître et se développer. Or les conditions sociales et familiales, les systèmes d’éducation par les religions, dans la mosquée ou la famille, par l’école républicaine sauf durant le bref moment de l’instruction philosophique, et enfin par la gestion purement économique de l’existence humaine, ne le permettent pas. D’où l’installation des clans et des mafias.
µ. 16- La terre, avec toute l’humanitéqu’elle porte, est entrée dans la pénultième phase de son évolution : la longue maladie. On sait qu’elle est très difficilement guérissable. Ensuite surviennent l’agonie et le retour au néant.
µ. 17- Burkina-Faso (Le M. 28 et 29 oct 2018). « Pas moins de 470 écoles ont fermé leurs portes sous la menace des groupes armés ».Comprenons : sous la menace de mort des derniers disciples d’Al Qaïda et de l’EI, ex-Daesh. Comprenons encore que les musulmans extrémistes ne veulent importer (ou exporter, selon le point de vue) que l’ignorance et la mort. Chez eux, l’éducation des garçons doit se limiter à la récitation du Coran et au maniement des armes, celle des filles aux tâches familiales ou aux métiers de la prostitution. Quant aux mécréants (à ceux qui n’ont pas leur foi assez ancrée, à ceux qui croient en un autre qu’Allah, aux athées enfin) on leur réservera la guerre et la mort.
Michel Host
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