La Revue Littéraire (ed. Léo Scheer) N° 51 : Hervé Guibert (par Léon-Marc Levy)
Excellent numéro que nous offre LA REVUE LITTERAIRE (Léo Scheer), pour saluer la mémoire d’Hervé Guibert, disparu il y a vingt ans, le 27 décembre 1991.
Excellent parce qu’il évite tous les écueils du genre « mémorial » qui plombent en général ce genre d’entreprise. L’hagiographie « enthousiaste », l’érudition épuisante, le papillonnage autour de la seule figure centrale.
Dès l’avant-propos, Arnaud Genon pose le fil rouge du projet : que reste-t-il d’Hervé Guibert vingt ans après ? Et sa conclusion est des plus claires : il reste … Hervé Guibert !
Toutes les interventions ici ont un ton, un propos, un regard authentiques et à la sortie de la lecture de ce numéro on connaît mieux, loin des volutes sulfureuses des « buzzs » médiatiques de l ‘époque, Hervé Guibert. L’écrivain authentique, l’amant vénéneux, la source d’inspiration d’écrivains marqués par le structuralisme, le photographe passionné et étrange, et la myriade de facettes d’un écrivain, d’un homme qui – malgré la brièveté de son existence – a eu le temps d’être fascinant. Trop sûrement : d’avoir été, par sa sexualité, sa souffrance, sa maladie, sa mort, hyper-médiatisé, il souffre assurément aujourd’hui d’une sorte d’oubli injuste.
C’est en cela que ce numéro de la Revue Littéraire (Léo Scheer) est réussi. Il nous ramène au vrai Hervé Guibert, à son œuvre. Simplement. Radicalement aussi, comme le dit Bénédicte Heim dans son article de conclusion :
« Et ce qui est sûr, c’est ceci : après Guibert, c’est comme après Duras, on ne peut plus écrire pareil. »
Léon-Marc Levy
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