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La mère Michel a lu (3) - Jean Maison

Ecrit par Michel Host le 06.11.11 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques, Chroniques Ecritures Dossiers

La mère Michel a lu (3) - Jean Maison

(Photo Yves Marty)

 

De Jean Maison, poète, trois recueils :


Terrasses stoïques, éd. Farrago, 2001, 43 pp., 70 ff

Araire, éd. Rougerie, 2009, 57 pp, 11 €

Le premier jour de la semaine, éd. Ad Solem, 67 pp., 19 €


Je suis chercheur de pierres. J’excave la roche pour lui rafler ses émeraudes, ses diamants. Et passe le sable du temps au tamis des mots. Je lis les poètes. Non : « des » poètes. Ils sont trop peut-être, car beaucoup sont des perroquets qui s’ignorent, croient inventer, et même « créer », comme ils disent en levant le menton. C’est regrettable, les effets sont nocifs. Entre autres ceux-ci, évidents, que la poésie est une monnaie dévaluée pour la plupart des lecteurs de ce temps, que les poètes eux-mêmes se lisent peu entre eux.

Il est des exceptions, cependant, et je voudrais me compter dans leur cavalerie légère. C’est grand plaisir pour le cavalier et le cheval, une fois la collecte faite, de descendre à la rivière, près de la source, et de se plonger dans l’eau fraîche. Lire un poète c’est, ici ou là, selon notre constitution sensorielle et mentale, renaître. Je veux dire retrouver l’origine. La nôtre, celle du monde lavé de ses faux-semblants.

Est-ce un prédateur secret qui lit avec moi, qui tourne les pages de ces recueils « fabriqués » (c’est le terme technique) avec amour et l’instinct des équilibres ? Plutôt un curieux du sens, et du centre de l’être et des choses. La source encore, vers l’enfance… La profondeur virginale, où, sans le savoir, je baignais en apprenant la langue et ses mots brillants, désirables jouets sortis des mains du menuisier et du peintre.

Sur les Terrasses stoïques de Jean Maison, souffle un vent qui a traversé les paysages, cardé les forêts toutes proches, là où se devinent les vies en danger, les combats des hommes et des bêtes. Chasse ? Guerre ? On les pressent, prêtes à s’ouvrir, à se déclarer. C’est une poésie d’entre les combats. L’image du « cerf qui tombe », héritée de Genevoix, se développe au long du récit, jusqu’à la fin, sa fin, au pas rapide du chasseur :


« Il serre l’agonie / tire et court avec sauvagerie / il talonne dans la fuite / le cerf forcé… ».


Et, l’un n’allant sans l’autre, la scène tragique (l’est-elle à ce point, puisqu’inéluctable ?) déjà avait trouvé son reflet dans l’âme récitante :


« Je me tiens sur ma mort / chassant l’irrésolu / qui sommeille en son sein ».


Cette poésie est du dehors et du dedans, mêlée, en complétude et conflictualité. C’est une marque puissante de Jean Maison. Les mots y sont des épines. D’antiques barbaries y relèvent du songe actif, « la bannière des combattants » qui croisaient dans les plaines reste visible au poète depuis les terrasses où il se tient, les yeux grands ouverts. Du dedans, disais-je : « Contre le cours du jeu, les roches relèvent les corps métaphysiques ». Du dehors, et dans le même champ de vision, en surimpression : « … des femmes en visite sur des barques longeant les abattoirs ». Les deux espaces sont ouverts, disponibles, effrayants parfois, puis en voie de pacification soudaine, allant à l’accalmie : « Les arbres se sont rués devant nous dans une lumière de Sienne ». Et l’étrange manège reprend ses tours, « L’un bégaie devant la mort », l’autre, le même je crois, « nous » enfin, nous sauvons comme nous pouvons : « Les perceptions les plus tenaces / nous portent à composer avec l’heure / sans tenir l’eau ni le sable ».

Les pierres qu’ici je récolte sont noires, je les prends au bord de « Fosses humaines »…, sous « la persistance du crime »…, voire en écartant « l’obstacle incessant des mourants »… Le poète me les offre, il les a cueillies avant moi, nettoyées de leurs gangues terreuses, il les a mises en musique de mots. Je ne crois pas biaiser ma lecture par complaisante soumission à mes pentes personnelles, à mes noirceurs… Non, j’essaie de lire ce qui est écrit, simplement, et d’entrer dans les mouvantes images que l’on voit depuis ses terrasses. Des dangers, des violences me guettent, et je dois penser à m’en défendre :


« Epauler déjà / alors que s’échelonne / le bruit désarmé des culasses ».


Ce monde inquiète car il est inquiet. Ses « marges saccagées » imposent de lourds silences, des corps y reposent noyés, suspendus, il est tout imprégné d’angoisses. Ma fin y est inscrite, à « l’heure qui m’est probable ». Le monde tel que le voit ici Jean Maison n’est pas plaisant et n’invite pas à la plaisanterie, ce doit être le nôtre que nous évitons de voir tel qu’il est, dans sa profondeur, son inextricable complexité. Effrayant, certainement, mais (ceci est de mon cru) ne sommes-nous pas installés dans de bien confortables assurances, sur nos canapés, devant nos écrans qui font écran ? Jean Maison ne doit pas l’ignorer qui nous propose de ne pas nous y plaire, de chercher l’esprit et l’outil qui nous ouvriront « un prochain monde » :


« Il n’y aurait qu’une consolation, / celle-là même qui demeure / en espérance, / accompagnée des grands fauves de l’esprit, des outils perdus parmi les ronces, / les brassées ténébreuses ».


Grande poésie ! Qui se projette au plus haut, descend aux secrets. Qui refuse de nous abandonner au sommeil de la conscience, aux anesthésies quotidiennes. Qui dira qu’aujourd’hui la poésie est morte en notre langue en aura menti !

Araire emprunte une autre voie. Celle du jour éclairant. D’une « révélation » certainement. Car « cette passion du désastre » est dans chaque demeure humaine, « qui ruine une vie dans son ossature ».

Jean Maison est homme de foi, c’est l’évidence. Je ne le suis pas, seconde évidence, et ne l’ai jamais été depuis même l’adolescence. Pour autant je ne doute pas qu’il m’embrasse dans ce gracieux accueil que me proposent ses mots. C’est de moi que je me défie : vais-je les entendre ces mots ? Vais-je pouvoir les tolérer, comme on le dit d’une médecine, d’un traitement ?

Jean Maison invoque Marie : « Je vous prie quand le feu nous regarde / Et quand vos mains / Si tendres qu’elles furent / Nous ignorent à l’heure du désespoir… ». Marie, belle et pure figure de mon enfance ! Mes grands-parents lui avaient remis leurs existences, leurs destins, et aussi à son divin fils. Je ne suis pas en terre ennemie, mais plutôt de légende. Ma culture est là aussi, bien établie dans leurs prières, leurs chapelles, leurs rituels, leur bonté pour tout dire. Mon athéisme revendiqué, pas même orgueilleux, issu de ma contemplation de l’Absence réelle, n’a jamais été furieux ni n’a de revanche à prendre sur quoi que ce soit ni quiconque. Je vous accompagne, Jean Maison, car vous aussi vous cherchez ! Que le lecteur de ces lignes ne s’offusque pas de cette familiarité. Elle est cordiale, et il n’est pas de lecture neutre, impersonnelle, dégagée des accidents de la vie, sauf peut-être s’il s’agit d’un manuel de mathématiques… et encore ?

Les chemins à emprunter sont maintenant ceux de la terre et du ciel. Quoique parisien, je les connais un peu : la Flandre allongée sous ses ciels fous, la Bourgogne vallonnée, chevelue… autrefois, la Drôme enrochée dans sa lumière grecque… J’accepte le trajet, la marche qui « contre le carnage et l’étouffement », doit me conduire « Là où s’enracine la foi / Un mot dépaysé et repris / Par celui qui agenouillé au mont du Crâne / Délie la parole des cieux ».

Je ne peux y croire à cette parole, mais je vous suis Jean Maison. Je marche à vos côtés et veux comprendre ce que vous cherchez. « Le monde n’a pas reçu de nom », et selon moi il n’en mérite aucun ; je ne sais répondre à cette question : « Que manque-t-il à ce silence / pour être de nouveau la parole du soir ? ». « L’amertume », « l’abandon », oui, voilà ce qui le définit, pour moi lecteur peu docile, irrémédiablement, et le silence dont nous sommes enveloppés. Et ainsi, oui encore, « tout est fragile », et « tout tremble », mais pourtant ne « se tait » ! En vous lisant, je me sais ancré dans la loi de la matière, la loi des atomes, la loi de l’absurde et de l’inexorable. Cela n’est pas triste, c’est seulement ainsi, et seulement dans cet homme amer et abandonné que se trouvera la force, voilà ma foi. Mais je vous suis toujours, Jean Maison. Vous surprenez le temps comme je le surprends, dans une nuit qui « traverse les âges ». Union d’un instant et d’une presque éternité. Déroulement. Vous et moi avons connu « le chant […] / Lancé dans la course des pluies / Vers l’unique présence des arbres… », et aussi « La cure noire de l’enfance ». Ce partage que je fais de vous à moi ne tient pas d’une suffisance ridicule, mais du désir de vous accompagner jusqu’à des frontières que je ne pourrais franchir qu’au prix d’un mensonge. Je vous lis dans une sérénité passionnée. Vous suivez les hirondelles et « leurs lettres éloignées du firmament / imprégn[ant] d’au-delà / L’oubli tardif »… Puis-je vous suivre jusqu’en vos territoires de « l’au-delà » ? Je m’interroge. Mais je vous emboîte le pas, s’il faut suivre « La piste ancienne / Bordée de pins… », et jusque dans les « hivers dispersés » où l’on éprouve « La soif déjà grise du matin ». J’entends ou vois, comme vous, « Le signe du départ » vers cette « lumière profane », vers « l’extrême éternité de la page / Pour la gloire d’un seul mot ». Ce mot ? Je verrai bien lequel. Je crois aux paysages dont par avance on regrette la perte, et je crois aux mots. Nous sommes si proches des terres qui pleurent sous le gel, des « Berges abreuvées d’eaux vertes », de « La horde des nuages » relevant leurs blessés… et des bêtes, oui, des bêtes surtout « qui épient le ciel ». Et des enfants, bien sûr. De l’enchantement d’une dentellière imaginée, d’un « horizon agreste », et aussi des « tombereaux » qu’enflamme un ciel de couchant peut-être… Ces images, nous les avons en nous, elles me sont chères quoique lointaines… pensez !… l’araire, place d’Italie ! Rue de Tolbiac ? au Luxembourg ? Mais votre araire laboure des terres intimes, rêvées, dans ce temps où « L’audace joyeuse d’un enfant / Change les conquêtes marchandes / En fatigues du monde ». C’est l’effort, c’est le pendant de ce monde nous épuisant de son vide que dessine et peint votre poésie. « La lueur orangée de septembre », la pensée des « vaches fauves », non pas souvenir rustique comme dans ces restaurants de campagne aux poutres apparentes où l’on vous servira du surgelé, non pas image exotico-touristique, mais présence d’une autre force en nous, d’une force ancienne dont il nous faut trouver l’usage nouveau. Le dernier volet du recueil – Araire, précisément – nous renvoie à la chose écrite et à son évolution : « Les lettres du monde / Connaissent l’écart des choses écrites / J’écoute leur postérité accablée / Négocier leurs valeurs… ». Vous nous invitez à reconnaître et vérifier ces valeurs, au-delà des impostures j’imagine, et à retrouver la précise vision dans l’hiver même : « Ce bleuet de neige / Ce morceau de nuit / Qu’un voyageur rapide / Prendrait pour un astre tombé ».

Vous nous proposez l’appui du temps et, qui me parle au fond de l’âme et du cœur, une réconciliation dans la quête et le doute, une voie de retour à l’humain :


« Nous voilà désignés

Lavés de glace et pâles

Nouveaux dans la vie

Réconciliés

Répétant par des signes

La parfaite écriture de nos écarts endormis

L’intime source cherchant l’heure

Dans l’oscillation du doute ».


J’ai bien conscience de l’artifice qui consiste à tisser le commentaire à la citation. Cela me gêne en ce que partout je découds le tissu des vers et des pages, je dilacère, j’écarte un nombre incroyable de visions, de pensées, de musiques… comme si je fabriquais un patchwork avec trois grandes toiles du peintre Jean Maison. Je laisserai une impression d’ensemble, guère mieux. Je pense « m’en sortir » plus ou moins en pénétrant comme un invité et un ami (en m’invitant, c’est vrai !) dans cette maison des mots, en y prenant mes aises, en ne taisant pas mes émotions, en signalant d’éventuelles incompréhensions, mais, cela dans une adhésion admirative qui n’est pas seulement attachée à ces images dont le charme et le tremblement semblent répondre à des expériences proches.

L’« expérience » sera plus proche encore avec Le premier jour de la semaine. C’est à la fois, ici, à la lecture, un partage émotionnel violent, avec une sorte de retour d’un refoulé (si le jargon psychanalytique peut me faire mieux comprendre !), et un retour au passé de l’enfance. C’est dire que dans cette glose (hors de tout sens malveillant ce mot), je m’engage tel que je suis. La critique littéraire n’est pas ma chose ni mon intention !

Le Livre est beau. Les éditions Ad Solem œuvrent avec ce sens des équilibres et de la beauté auquel j’ai fait d’emblée allusion. Elles vont au pas du temps, celui très ancien d’un Jardin où naquirent la parole, la pensée, le malheur humain si je dois en croire le livre de La Genèse, jardin de nos campagnes saintes (mais Jean Maison ne dit pas ce mot de « saintes », ou rarement (?), il ne nous parle que d’arbres et de saisons), jardin où s’esquissent les liturgies de nos parents, de nos grands-parents devrais-je dire, qui, sur treize dimanches, déroulent leurs célébrations des Rameaux et de Pâques à l’an nouveau et à l’Épiphanie. Ce jardin où règne l’arbre, le pommier, en est tout traversé et frémissant.

En ce temps-là – in illo tempore ! – il y avait des communions privées et solennelles, des baptêmes et des mariages, des messes, des vêpres, des complies, des obits, des processions… Des petites filles enrubannées de bleu marial jetaient des pétales sur les chemins, des galopins trottaient à leur côté avec des mines angéliques et des rameaux de buis dans leurs mains, et tous, un jour où l’autre, étaient portés en terre par les Charitables, membres en bicorne et redingote d’une confrérie vouée à l’adieu aux « frères humains », riches aussi bien que pauvres, gras aussi bien que maigres… C’était splendide et empreint d’un charme inouï. Ce temps-là était merveilleux et terrible, délicieux et effrayant, c’était le temps du Paradis sur terre, le temps de la légende… Et le pommier est, là, en son centre, celui sans aucun doute au pied duquel notre mère Ève fut momentanément séduite par le Serpent – affaire qui m’est chère et familière, sur laquelle Jean Maison fait preuve d’une grande discrétion,  car c’est l’arbre qui importe. Le recueil n’est-il pas sous-titré : Dimanches du pommier.

Dans sa très belle préface, François Cassingena-Trévedy le situe comme le repère parmi les jours et les nuits, l’amer des terres saisonnières aux visages divers. Le voir est un privilège : « Je l’ai vu, le pommier de Jean… » « Le pommier et le clocher disent les heures ensemble… ». Et son fruit, il faut « le temps de le toucher… » « Dulce lignum ! »

Un « livre d’heures » enluminé s’ouvre devant nous comme celui que l’on fit pour le duc de Berry, ceux que l’on dédiait aux princesses, aux reines et aux rois – et le lecteur est traité en prince… – et je pense encore à ce livre de la chasse de Gaston Phébus ! Le jardin ne change jamais !

Si j’ai foi toujours en cette légende que je puis dire « dorée », Jean Maison ranime cette foi et cet enchantement, dès son « Dimanche premier », dans la fumée des écobuages : « Les rois mages longent les monts du retour. La lumière du matin éveille le présent et l’épiphanie reconnue d’un ciel blanc ». Et, lecteur d’aujourd’hui, mécréant que je suis, je n’ai aucun mal à me souvenir de ces inquiétudes alors fugaces, et si rassurantes malgré tout : « Près des feux, dans nos vieilles maisons, nous sommes aussi fragiles qu’au temps des camps précaires ». Un enfant sait cela, aussi bien sinon mieux qu’un spécialiste du paléolithique ! Il y songe un instant quand les pommes cuisent sous la cendre.

L’an se déroule. Y passent tour à tour « la Dame bleue », « la mer monastère », « un feu d’or que prépare la connaissance fertile », le Paraclet, le Messie… Si pour moi ils y passent dans le doux jeu des émotions, pour Jean Maison ils fréquentent le jardin, ils font station et rituel au pied du pommier. Ils sont chez eux chez lui, en tant que nœuds et liens, dans un tressage spirituel où je reconnais ma culture et non pas mes convictions, qui sont allées ailleurs. Je ne me sens pas séparé, pourtant. Ni en porte-à-faux, ni en aucun sentiment de suffisance. Je sais ce que je dois à ce qui m’a formé. Les valeurs me sont restées, pour la plupart. « Je suis imprégné de chrétienté… » déclare Jean Maison. Je le suis non moins, quoique autrement. Étrangement il ajoute : « … comme un tissu foulé aux pieds ». Humilité de l’homme de foi, probablement ? Pour moi, blessures… blessures de quelques mensonges majeurs, mais pas telles qu’il en faille « corriger la défiance » (Dimanche neuvième). Mais quoi, l’homme de foi, s’il ne l’a vu constamment, s’est bien vu dans ce « … nous, intendants du silence de Dieu » ! (Dimanche onzième). Alors ? Silence éternel en ce qui me concerne ! Mais qu’importe, je suis très bien à marcher dans le Jardin au pommier, à m’abriter sous son feuillage. Je m’y sens libre et capable d’éprouver – ce que tout lecteur éprouvera s’il n’est un fanatique – que « La beauté claire du matin reprend la main », que « l’arbre [est] attentif » et me demande de l’être à mon tour.

L’essentiel est sans doute ceci, qui est dit : « Les cloches sonnent la messe et le silence installe l’obsession d’agir » (Dimanche cinquième). Tous ces dimanches sont beaux, et j’ai toujours soif d’agir. Je me souviens encore de ces dimanches-là, – j’avais dix ans –, où je demeurais les pieds plantés dans les talus, à écouter les clochers de quatre ou cinq villages se parler, se répondre, se quereller par-dessus l’infinie plaine de Flandre, avant que les alouettes ne leur disputent le ciel. Je retrouve les émotions d’alors à la lecture de ce Premier jour de la semaine. On y retrouvera, lecteur, qui que l’on soit, des émotions semblables ou très proches. C’est un chemin d’enfance que veut nous faire retrouver Jean Maison, et, partant, une manière autre de nous voir en humains. La connaissance est servie par le tremblement émotif, et, aujourd’hui comme hier, ici comme à l’ombre du pommier, « Ce quotidien relève du mystère », et ne peut s’oublier cette étrange vision de « la procession des siècles ».

Jean Maison me renouvelle. Sa prose belle, son « verbe » magnifiquement dense, exact, sans afféteries, le fera pour tous ses lecteurs : « Nous voici renouvelés sur cette terre difficile, par d’épaisses ramures. Baptêmes à la vie… ». Je veux bien être baptisé dans les eaux de cette rivière fraîche dont je parlais au début, qui coule au travers du Jardin de Jean Maison. Et, comme son préfacier, je dirais volontiers que « la poésie est certainement, de tous les fruits, celui qui mérite le plus de gratitude ».

 

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« La Mère Michel n’a jamais perdu son chat. Elle le tient attaché, ne le lâche pas de l’œil. Le félin est un livre, il n’a pas d’âge. D’hier, d’aujourd’hui, de toujours, il miaule derrière la porte ».

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Michel Host


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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005