L’oiseau, Paule Battault, Marie Caillou
L’oiseau, juin 2016, 48 pages (dès 4 ans), 13,90 €
Ecrivain(s): Paule Battault, Marie Caillou Edition: Seuil JeunesseAki a sept ans. Pendant les vacances d’été qu’elle passe chez son père, elle découvre une jeune hirondelle blessée dans le jardin. Elle décide donc de l’adopter et lui prépare un nid dans une boîte, une bouillie de riz au lait de soja et fait de son bol préféré une piscine pour l’oiseau. Mais sa déception est grande : aucun de ces éléments ne semble convenir. L’oiseau est-il malade, est-il en danger ? Le papa intervient et explique alors qu’il s’agit d’une hirondelle et que son régime alimentaire ne peut se satisfaire de bouillie de soja. Le soir, à l’heure de la lecture, ils regardent ensemble l’encyclopédie des oiseaux migrateurs et Aki s’endort en rêvant de voyage et de vol en dormant.
Le temps passe et l’oiseau est devenu familier. Mais un matin, il donne des signes d’un prochain départ en s’exerçant à l’envol. Aki se vante auprès de ses camarades de l’apprivoisement de l’hirondelle et cède à leur curiosité. Mais l’hirondelle n’est pas un jouet. Peu l’ont compris et, ballottée, pressée d’une main à l’autre, elle finit par disparaître dans les airs. Aki est désespérée. L’oiseau n’est pas revenu au nid et il est temps de retrouver la maman puis de rentrer à l’école. Pour son départ, le papa lui offre un joli pendentif en forme d’hirondelle, pour qu’ensemble elles continuent « leurs migrations ». Sur le chemin du retour, soudain un vol, une nuée d’hirondelles et leurs cris, comme pour saluer l’enfant. Un adieu, jusqu’au prochain printemps.
Cet album évoque avec tendresse les tentatives d’adoption d’oiseaux que beaucoup d’enfants tentent souvent à la campagne avec plus ou moins de succès. Ce qu’il montre bien, c’est la nécessité de respecter l’oiseau, de s’intéresser à sa nature, de s’informer sur ses conditions de vie. Ce faisant, il s’approche du documentaire.
Cette intention explicative se retrouve également dans la mise en page. Certaines pages sont proches d’une planche de bande dessinée, les paroles rapportées dans des bulles, tandis que d’autres offrent le plein espace au vol de l’hirondelle ou au rêve de Aki. Quant au graphisme, il est d’une grande élégance, jouant essentiellement sur quatre couleurs, qui sont celles de l’oiseau, dans un style japonisant, proche du manga.
Le livre terminé, le petit lecteur rêvera peut-être d’envol et de voyage, mais il aura aussi appris, grâce aux hirondelles, toute l’importance qu’il y a à protéger et plus encore respecter la liberté des oiseaux.
Christine Perrin-Lorent
- Vu : 2993