L’océan, une nuit…, La savane, une nuit…, Isabelle Simler (par Yasmina Mahdi)

Des couleurs vives, oranges et rouges sang côtoient des gammes nocturnes de bleus et noirs d’encre. Tout un peuple de fond marin, microscopique, s’agite et se reproduit : « C’est la plus grande migration de la planète et elle a lieu toutes les nuits », écrit Isabelle Simler.

Les enfants appréhenderont d’ingénieux systèmes de survie, de tactiques de chasse et de communication entre les espèces aquatiques. Ils pourront se familiariser avec les noms des habitants de l’océan et ainsi acquérir du vocabulaire. De fines striures blanches (la marque graphique d’Isabelle Simler) apparaissent sur le corps des vertébrés, ce qui leur confère un aspect légèrement fantastique. En effet, l’apport de ces incises blanches illuminent les contours, soulignant les reflets dans la masse.

Même procédé pour le second album intitulé La savane, une nuit…

Ici, également, la savante découpe de la couverture cartonnée, à la texture veloutée, s’ouvre sur un coucher de soleil avec deux éléphants à l’horizon et quelques rapaces planant dans le lointain. Le concept plastique est reconnaissable pour le jeune public qui va partir à l’aventure dans un autre espace, de nuit, à l’heure dite « entre chien et loup », et ce, jusqu’à l’aube. Or, la savane ne s’endort pas et bruit de la présence des grands fauves et des mammifères plus petits, plus vulnérables, proies des prédateurs. Les bêtes nyctalopes se réveillent et évoluent parmi les hautes herbes de la savane, sous les grands arbres.

Des espèces spécifiques à l’Afrique sont dessinées et peintes en plans rapprochés et en très gros plans, en pied ou en détail. Elles font mimétisme avec l’environnement, illustrées dans une gamme chromatique chaude. Des oranges, des ocres, des jaunes côtoient les masses obscures puis, sous la lune blanche, des lignes mauves, vertes ou bleues, jaillissent de la pénombre. Les volumes sont traités de façon presque abstraite. Le texte, sur une ligne en bas de page, laisse ainsi libres les tableaux des paysages. Le récit est sobre.

Ces deux magnifiques albums sont complémentaires, ils illustrent et renseignent sur la nature libre et sauvage, ses habitants, dont certains sont bien plus anciens que les êtres humains.

Abordables dès 4 ans.

Yasmina Mahdi