L’arbre de vie, Raphaël Mérindol
L’arbre de vie, juin 2013, 93 pages, 15 €
Ecrivain(s): Raphaël Mérindol Edition: Cardère éditions
L’arbre de vie de Raphaël Mérindol, illustré magnifiquement par Pierre Cayol, Christian Jauréguy, Jean-Pierre Peransin et Le Zhang, est un petit bijou et une louange, un véritable hymne dédié à l’arbre, l’arbre en nous, celui qui En tout lieu, […] a le singulier pouvoir de donner des nouvelles du silence et à tous les arbres, de toute espèce. Qu’ils soient de l’automne ou de l’hiver, sous leur cape de brume, ils sourient. Qu’ils soient cyprès au cœur pur, cèdre centenaire, platane, poirier (tant aimé de la mère) ou pin sylvestre, ils sont habité(s) d’amour et chaque jour le ciel renouvelle la garde-robe de sa cime ajourée. Toujours là, présent à nos silences, à nos deuils, à nos solitudes, prêt à nous consoler, prodige bienveillant qui porte nostalgie et espoir, l’arbre (de vie) continue nos espoirs, perpétue nos mémoires endeuillées.
Dans ce recueil de belle facture où la trame même est en majesté (celle de l’arbre), se déploie une écriture arborescente, tantôt en ramées dispersées, brèves et légères comme des haïkus accolés à la douceur des illustrations, tantôt en longs feuillages qui descendent vers le sol, déployant une prose qui s’abandonne et se confie. Et, là… soudain…
Parmi les feuilles,
Le fugace et l’éternel
En tête à tête
Raphaël Mérindol lui (nous) confie ses prières, au cœur de ces silences volés aux arbres, il nous dit ce qu’il leur doit, et même, il leur avoue cette reconnaissance, plutôt deux fois qu’une : Saurez-vous, jamais arbres, combien je vous suis reconnaissant. L’arbre, nostalgie de l’enfance et des printemps renouvelés, fait le lien alors entre le père et le fils. Ce fils auquel le poète confie le secret de la vie continuée, lui ayant déjà ouvert le chemin en dédicace de la première page (illustration) et en fermant le recueil :
Kléber-Henri, quand je partirai,
Promène-toi dans une forêt,
tu y croiseras l’espérance.
Marie-Josée Desvignes
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