Kamarades, La fin des Romanov, scénario Benoit Abtey, Jean-Baptiste Dusséaux, dessin et couleurs Mayalen Goust
Kamarades, La fin des Romanov, Ed. Rue de Sèvres, mai 2015, mai 2015, 58 pages, 13 €
Ecrivain(s): Benoit Abtey, Jean-Baptiste Dusséaux, Mayalen Goust
Petrograd, « 1917, la première guerre mondiale bat son plein », le Tsar de toutes les Russies, Nicolas II Romanov est au début de son déclin. Les révolutionnaires avec Lénine à leur tête n’attendent qu’un faux-pas pour prendre le pouvoir. Le sang coule de part et d’autre, sur la page le blanc rivalise avec le rouge, offrant un univers froid, terrifiant. L’idéaliste Staline œuvre dans l’ombre, avide de pouvoir, il est rusé et n’hésite pas à trahir les siens pour servir sa cause. Sa fourberie est bien rendue par le dessin, homme sombre, mystérieux. « Je suis jaloux de ton bonheur Volodia, savoure-le ». Il va gagner l’amitié de Volodia en lui parlant de son amour perdu, un amour qui l’a rendu aride.
Volodia, homme sincère et droit, amoureux d’Ania, en fera les frais, alors même qu’Ania, fille du tsar est prête par amour à rejoindre la cause des révolutionnaires « le peuple a faim, il rêve de liberté, si vous ne faites rien, nous mourrons tous, père ! ».
Le Tsar est prêt à écouter sa fille si elle renonce à son amour. Dans le même temps, c’est le début de la révolution.
Sur fond d’Histoire de la Russie, celle de sa révolution, entre blanc et rouge, innocence et sang, s’écrit une des plus grandes histoires d’amour. Tandis que les hommes s’entretuent et rêvent de liberté, deux êtres s’aiment envers et contre tous.
Magnifique illustration de la mise en marche de l’Histoire sur une trame romantique où l’humain l’emporte sur l’idéalisme. Un texte sobre et qui va à l’essentiel, tout en subtilité, comme le graphisme épuré et simple où domine l’expressivité des visages, leurs tourments, leur part d’ombre.
Une bande dessinée magnifique qui donne envie de lire les deux tomes suivants !
Marie-Josée Desvignes
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