Joseph Kessel
Joseph Kessel est né en Argentine en 1898 de parents russes ayant fui les persécutions antisémites. Il passe son enfance entre l’Oural et le Lot-et-Garonne, où son père s’est installé comme médecin. Ces origines cosmopolites lui vaudront un goût immodéré pour les pérégrinations à travers le monde. Après des études de lettres classiques, Joseph Kessel se destine à une carrière artistique quand éclate la Première Guerre mondiale. Engagé volontaire dans l’artillerie puis dans l’aviation, il tirera de son expérience son premier grand succès, L’équipage (1923), qui inaugure une certaine littérature de l’action qu’illustreront par la suite Malraux et Saint-Exupéry. A la fin des hostilités, il entame une double carrière de grand reporter et de romancier, puisant dans ses nombreux voyages la matière de ses œuvres. C’est en témoin de son temps que Kessel parcourt l’entre-deux-guerres. Parfois l’écrivain délaisse la fiction pour l’exercice de mémoire – Mermoz (1938), à la fois biographie et recueil de souvenirs sur l’aviateur héroïque qui fut son ami –, mais le versant romanesque de son œuvre exprime tout autant une volonté journalistique : La passante du Sans-Souci (1936) témoigne en filigrane de la montée inexorable du nazisme. Après la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il joue un rôle actif dans la Résistance, Joseph Kessel renoue avec ses activités de journaliste et d’écrivain, publiant entre autres Le tour du malheur (1950) et son grand succès, Le Lion (1958). En 1962, il entre à l’Académie française. Joseph Kessel est mort en 1979.