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Jerusalem, Justine Augier

Ecrit par Stéphane Bret 25.05.13 dans La Une Livres, Actes Sud, Les Livres, Recensions, Histoire

Jerusalem, Mai 2013, 164 p. 18 €

Ecrivain(s): Justine Augier Edition: Actes Sud

Jerusalem, Justine Augier

 

Il est toujours périlleux de confronter des points de vue portant sur des sujets d’une actualité brûlante. C’est le cas du conflit israélo-palestinien, et de la ville de Jérusalem, de son statut territorial et politique qui cristallise si aisément les passions. Justine Augier, qui a vécu cinq ans dans cette ville, échappe à cet écueil dans son dernier ouvrage intitulé justement : « Jérusalem ».  Elle évoque, à travers les récits de quatre personnages nommés chacun par une initiale, E. ; S., N. ; O. ; des aspects de la vie dans la ville, des périodes de l’histoire de cette région, la Palestine et l’état d’Israël, qui, toutes, prêtent à controverse, ou sont largement emblématiques de l’état du conflit proche-oriental.

Pour accentuer l’effet de distanciation, de regard critique, ou peut-être de mise en perspective, Justine Augier ajoute des citations d’écrivains, certains issus de la région, comme Amos Oz, Aaron Appelfeld, ou encore Mahmoud Darwich, Elias Sanbar. Tout  y est traité : l’évolution de l’état hébreu, la situation de la ville de Jérusalem, avant et après  la guerre des Six Jours, la persistance de la guerre dans l’histoire israélienne, un certain conformisme conduisant à l’uniformité des conduites en Israël.

On écoute ces personnages dévoiler leur part de vérité car elle ne submerge jamais ni n’anéantit celles de leurs interlocuteurs de « l’autre bord ». Les Palestiniens répondent aux Israéliens, en s’autocritiquant, en dévoilant au grand jour leurs fractures respectives.  La nostalgie est présente, bien sûr ; celle de la patrie perdue après la Nakba, terme utilisé par les Palestiniens pour désigner les conséquences de la partition de 1948. Un autre interlocuteur évoque la disparition des idéaux fondateurs de l’Etat d’Israël. Il n’y a jamais de simplification réductrice, de caricature des points de vue en présence. Ce concours simultané de la littérature, du souvenir, de la pluralité des mémoires, atteint son but : il stimule notre réflexion, nous incite à bannir tout jugement par trop définitif sur ce conflit. On recommandera la lecture de ce récit pour entretenir cette démarche d’écoute et de reflets des visions de l’histoire.

 

Stéphane Bret

 


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A propos de l'écrivain

Justine Augier

 

Justine Augier est l’auteure de deux romans parus chez Stock (Son absence, 2008 et En règle avec la nuit, 2010). Après avoir passé cinq ans à Jérusalem, elle vit aujourd’hui à New-York.

 

A propos du rédacteur

Stéphane Bret

 

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63 ans, réside actuellement à Boulogne-Billancourt, et s’intéresse de longue date à beaucoup  de domaines de la vie culturelle, dont bien sûr la littérature.

Auteurs favoris : Virginia Woolf, Thomas Mann, Joseph Conrad, William Faulkner, Aragon, Drieu La Rochelle, et bien d’autres impossibles à mentionner intégralement.

Centres d’intérêt : Littérature, cinéma, théâtre, expositions (peintures, photographies), voyages.

Orientations : la réhabilitation du rôle du savoir comme vecteur d’émancipation, de la culture vraiment générale pour l’exercice du libre arbitre, la perpétuation de l’esprit critique comme source de liberté authentique."

 

REFERENCES EDITORIALES :

Quatre livres publiés :

POUR DES MILLIONS DE VOIX -EDITIONS MON PETIT EDITEUR 
LE VIADUC DE LA VIOLENCE -EDITIONS EDILIVRE A PARIS
AMERE MATURITE -EDITIONS DEDICACES 
L'EMBELLIE - EDITIONS EDILIVRE A PARIS