J’étais à deux pas de la Ville Impériale (6/10)
II
A la télévision
Non, à part.
En tête-à-tête, on ne peut pas.
Je suis comme Heidi.
Tu peux garder son micro ?
Oui, avec ses lunettes ?
C’est pire que ce que j’imaginais.
Douce ivresse. Douce ivresse.
Tu arrives au 214, il y a une étiquette sur la porte.
Inspirée ?
Il n’y a rien.
Non, vraiment. C’est très faible.
Tu cadres le profil.
Il est vraiment cynique ?
En fait, je ne le connais pas beaucoup.
Une trentaine ?
Peut-être, en tout cas au moins dix années de moins que moi.
Le maquillage !
Evite le cerne rouge.
Non, celui qui passe devant la caméra.
C’est ainsi que disent les gens du métier, le casting.
Tu as vu ?
Quoi ?
Là ?
Non.
Dans les locaux d’un journal
Théophile.
Son prénom ?
Tu peux ?
Dans la rubrique locale.
Tu feras le passage.
Par dessus le reste.
Juste une fois ?
Il veut que cela passe.
Mon père.
L’en-tête, là ?
La page.
Une petite, petite, toute petite erreur.
Mon angoisse.
Ton angoisse.
(en aparté)
Une nuit. Tristan. Tristan ? Tu es là ? Tristan ? Viens. Marche. Descends. Parle-moi… C’est une seule et même idée toujours, que ça ne s’arrête pas, que ça ne finisse jamais, qu’on soit toujours là, toujours. Bois. Prends le verre à pied. Obligé ? Tristan ? Tristan ? Tu es là ? Tristan. On aurait passé l’hiver à Wichita. Par ailleurs, on ne sait jamais. Une fois pour toutes. Non, il est pas là. Non. Non, pas là. Tristan ? Viens. Une nuit. Une sale nuit.
Didier Ayres
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