En roue libre, Lisa Owens
En roue libre, trad. de l'anglais par Guillaume-Jean Milan avril 2017, 288 pages, 19,50 €
Ecrivain(s): Lisa Owens Edition: Belfond
Le roman est construit sur une architecture littéraire que l’on retrouve le plus souvent dans les œuvres essais. C’est en fait une sorte de petite nouvelle, avec une grande histoire, sous forme de chroniques, qui se lient à un même sens et se déversent minutieusement, chacune son tour.
C’est un roman feel-good, une bouffée d’air frais réjouissante, comme on les aime.
Dès la lecture des premiers paragraphes, on rit tellement. Parfois, c’est très loufoque, mais l’héroïne est tellement enquiquinante et rigolote qu’elle va plaire à coup sûr.
Extraits :
« IL Y A UN HOMME DEBOUT devant chez moi, en treillis, avec un énorme badge “FREE PALESTINE“. “C’est vous la propriétaire ?” demande-t-il. Je me tourne pour voir s’il parle à quelqu’un d’autre, mais il n’y a personne derrière moi. Il me faut une bonne seconde pour me souvenir de quel côté je suis, dans le conflit israélo-palestinien ».
« Aujourd’hui c’est comme si chaque personne que je croise tentait d’arrêter le regard de toute personne qu’elle croise, dans l’espoir de reconnaître son âme sœur dans la foule, et aussi que cette âme sœur la reconnaisse à son tour ».
Critique :
À mi-chemin entre Bridget Jones et Pénélope Bagieu, un roman drôle et tendre pour décrire le chemin de croix d’une Londonienne quasi trentenaire bien décidée à « trouver sa voie ». Une réjouissante bouffée d’air frais.
À presque trente ans, Claire a décidé de donner enfin du sens à sa vie. Étape 1 : démissionner de son poste dans la « communication créative ». Étape 2 : mettre ce temps libre à profit pour se sculpter un corps de déesse, courir les expos, raviver la flamme avec Luke, son amoureux de longue date. Étape 3 : PRO-FI-TER.
Six mois plus tard, le bilan est cata : Claire erre chez elle en pyjama, se vautre dans l’autodépréciation et l’alcool, fouille les réseaux sociaux à la recherche d’indices sur l’infidélité supposée de Luke, commet une gaffe irréparable avec sa mère. Même ses amis les plus solidaires commencent à laisser filtrer un début de ras-le-bol devant son comportement d’ado paresseuse. Claire le sent : la situation lui échappe.
Freud le disait : « L’amour et le travail… Le travail et l’amour, c’est tout ce qui existe ». Mais quand les deux se font la malle, que faire pour reprendre pied ? À quel saint se vouer pour trouver le secret d’une vie réussie ?
Michel Tagne Foko
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