Émile Zola, par Hans Limon
c’est peut-être aujourd’hui que les soleils se lèvent
que chantent les désirs, que flambent les beaux rêves
mais à tout prendre hélas ! les voix des autocars
ressemblent aux enfants des vieux Rougon-Macquart
le génie de Zola fut de peindre son âge
en fresque détaillée, magnifique et sauvage
de tendre un gris miroir sur le Second Empire
de donner corps à l’âme et figure au soupir
la Maheude au boulot, Nana la jambe à l’air
Lantier rasant les contreforts héréditaires
tout un monde au chevet de l’agonie sociale
et les pages d’amour sous les chiens obsédants
racontent la douceur des soirées de Médan
bien loin du luxe et du tohu-bohu des Halles
[on a cru vaincre l’ombre affublée d’angélus
quelques tombeaux plus tard, sombre fleur de typhus,
au vent s’épanouit la lèpre de Dreyfus]
Hans Limon
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