Éditorial d'entre-deux-tours (par Léon-Marc Levy, directeur)
Amis et lecteurs de La Cause Littéraire
La littérature ne se situe pas hors du monde. Elle ne réserve pas ses plus grands chefs-d’œuvre à chanter les fleurs et les petits oiseaux. Elle plonge ses racines maîtresses au plus profond du monde des hommes, dans les grandeurs et les misères de la condition humaine, dans ses vertus et ses bassesses, dans ses douleurs et ses tragédies, dans les combats de ce monde, toujours. Nos goûts le montrent : William Shakespeare, Victor Hugo, William Faulkner, Carlo Emilio Gadda, Fédor Dostoïevski et tous nos écrivains préférés puisent leur génie dans les vents et marées des sociétés humaines, dans les tempêtes et les bonaces, dans les cauchemars de l’histoire ou les moments heureux. Les dictatures et tous les régimes totalitaires ne s’y sont jamais trompés : ils ont haï les poètes, les écrivains. Le nazisme, le stalinisme, le franquisme, Pinochet, les islamistes ont assassiné, exilé, meurtri les créateurs : Stefan Zweig, Sigmund Freud, Anne Frank, Fritz Lang, Tahar Djaout, Mouloud Feraoun, Federico Garcia Lorca, Victor Jara, Max Jacob, Robert Desnos, Salman Rushdie et tant d’autres furent leurs victimes.
L’actualité politique nous place, mes amis, devant un choix radical, sans ambiguïté. Nous, amoureux de littérature, de la liberté de penser et de dire, soucieux avant toute chose de défendre les hommes parce que « chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition » (Michel de Montaigne. Essais livre III), nous n’hésiterons pas. Il n’y a pas de place dans nos cœurs et dans nos intelligences pour la haine mortifère de l’autre, pour les discours liberticides, pour les idéologies funestes fondées sur la violence et le rejet.
La Cause Littéraire, dans son espace de liberté, appelle clairement ses amis à voter, sans hésitation, le 24 avril 2022, contre le fascisme incarné par Marine Le Pen, en choisissant le vote Emmanuel Macron.
Léon-Marc Levy
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