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Du temps qu'on existait, Marien Defalvard

Ecrit par Anne Morin 13.09.11 dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Recensions, Roman, Grasset

Du temps qu’on existait, septembre 2011, 371 pages

Ecrivain(s): Marien Defalvard Edition: Grasset

Du temps qu'on existait, Marien Defalvard

Un premier roman déroutant, dans tous les sens du terme. La route est, en effet, omniprésente, comme métaphore, chemin de vie, imaginaire, mais aussi bien réelle, impasse, route parcourue en zigzags, sillons de la vie. Carambolage du temps : Les Normes sont malmenées.

On y trouve de tout : des superpositions, des réminiscences, de l’impromptu, un peu de Huysmans, un peu de Lewis Carroll, un peu de Proust, un peu d’Alain Fournier, de l’art abstrait et de la bande dessinée et le langage correspondant.

Ce n’est pas un roman, c’est un fil conducteur qui s’emmêle dans les dates, de la mort à la mort, la vie qui s’écoule et qu’il faut bien mener. Les pistes, jamais brouillées, la balle des centaines de fois lancée non pour rebondir mais, comme dans les contes russes atteindre l’endroit où l’usure mènera.

Cette histoire d’une vie qui coule, sans préméditation, sans rien faire, cette vie d’homme qui suit son cours, comme on le dit d’une maladie, sans jamais prendre parti, sans s’encombrer. On suit toute cette vie qui n’est rien, pas une somme mais bien plutôt des retraits, des soustractions, des restrictions. On est surpris, irrité parfois, plus souvent qu’à son tour par certains mots maniérés plombant parfois de très belles phrases qui tombent alors à plat, affadies.

On s’agace, on ferme le livre, on jure de ne pas y revenir et on le reprend, un peu malgré soi, parce qu’on a, au fil des pages, rencontré de très beaux moments, comme ces pages saisissantes sur l’amour, le premier, et la mort, leur amble. Et pour cela, dans l’espoir et l’idée de retrouver ces pages serties, et bien qu’on se sente piégé, ferré par l’auteur qui nous laisse le champ libre, la main courante jusqu’au prochain coup de cœur, grâce à cela on peut lire ce livre : une voix étonnante, détonante s’y fait entendre et ce n’est pas si courant.

C’est le premier roman d’un jeune homme de dix-neuf ans.


Anne Morin


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A propos de l'écrivain

Marien Defalvard

Marien Defalvard a dix-neuf ans. Il vit à Orléans. Du temps qu’on existait est son premier roman.

 

A propos du rédacteur

Anne Morin

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Rédactrice

genres : Romans, nouvelles, essais

domaines : Littérature d'Europe centrale, Israël, Moyen-Orient, Islande...

maisons d'édition : Gallimard, Actes Sud, Zoe...

 

Anne Morin :

- Maîtrise de Lettres Modernes, DEA de Littérature et Philosophie.

- Participation au colloque international Julien Gracq Angers, 1981.

- Publication de nouvelles dans plusieurs revues (Brèves, Décharge, Codex atlanticus), dans des ouvrages collectifs et de deux récits :

La partition, prix UDL, 2000

Rien, que l’absence et l’attente, tout, éditions R. de Surtis, 2007.