Deux albums Louison Mignon, Alex Cousseau et Charles Dutertre
Ecrivain(s): Alex Cousseau et Charles Dutertre Edition: Le Rouergue
Louison Mignon et le cochon caché, Alex Cousseau, Le Rouergue, avril 2016, illustrations Charles Dutertre, 32 pages, 12 €
Louison Mignon fait des confitures avec le shérif, Alex Cousseau, Le Rouergue, avril 2016, illustrations Charles Dutertre, avril 2016, 32 pages, 12 €
« Louison Mignon au fil des saisons » s’enrichit de deux nouvelles aventures, l’une en hiver, à la recherche du « cochon caché » et l’autre au printemps quand il s’agit de renouveler « les confitures avec le shérif ». Celles-ci font suite à deux premiers titres parus en 2015 : pour l’été, Louison Mignon cherche son chat et pour l’automne Louison Mignon et le bandit aux feuilles mortes, chaque livret du même format (32 pages, 12 €). À partir de trois ans.
Deux titres intrigants qui invitent à la lecture et à la découverte de Louison, petite citadine de six ans et demi qui vient passer ses vacances à la campagne chez ses grands-parents, Papé et Mamé. Au cours de ses vacances d’hiver, Louison va participer à la recherche d’un cochon égaré, celui du voisin que le Papé n’apprécie guère, mais « ce n’est pas une raison pour refuser un coup de main ». Il y a aussi Germain, le fils du voisin, qui bleuit à mesure que la recherche s’éternise dans le champ de betteraves ou au verger. Louison alors lui donne son bonnet et cela va beaucoup mieux ! Finalement la recherche reste vaine. Point de cochon dans la campagne, mais bien caché à l’abri vers le tracteur. Louison en conclut donc, très logiquement, que le cochon avait froid et qu’il ne reste plus à Mamé qu’à lui tricoter une belle écharpe bleue comme le bonnet donné à Germain et qu’il faudra remplacer.
À la dernière planche, la nouvelle tribu est donc réunie sur le canapé, enroulée dans l’interminable tricot de Mamé, le cochon adopté couché sur leurs genoux.
La seconde histoire – au printemps – met en scène la tribu au complet, le cochon Robinson compris, en grande effervescence en ce matin du jour de marché. Petit déjeuner rapide, mais sans confiture, il n’y en a plus. Papé est pressé, Mamé se pomponne et râle un peu, ce qui lui vaut le surnom de « shérif » de la part de Papé.
Au marché, il s’agit de se procurer des oranges pour les premières confitures de l’année. Mamé inspecte, jauge, compare les prix. Il y a foule. On retrouve même Germain, qui ne quitte plus son bonnet bleu. Cette excitation gagne le chien « Petit Poney » qui confond oranges et balles et renverse d’un coup tout un étalage de fruits. Voilà donc de quoi faire des confitures. Il faut les ramasser, les payer et les emporter à la maison. Mais quelle quantité ! Au retour la petite voiture est comble. Tous vont participer à la réalisation des pots, même le chien qui d’un seul coup de langue colle les étiquettes.
Cet épisode sympathique et drôle complète le précédent. La vie à la campagne est animée, bien suggérée, et les jours finissent dans une ambiance de douceur et de convivialité. De beaux épisodes de souvenirs d’enfance à la campagne.
Le graphisme de Charles Dutertre est plus surprenant. Pas de douceur ou d’usage du pastel, mais un parti pris du trait noir, épais, qui brosse les personnages et les décors de manière simple et vigoureuse. Les couleurs s’appliquent avec parcimonie comme un code des saisons : bleu pour l’hiver, celui du bonnet et des écharpes ; vert pour le printemps, posé sur la robe de Mamé ; orange bien sûr sur les fruits. Reste un grand mystère : pourquoi Robinson le cochon est-il jaune ? À vos imaginations, lecteurs, de proposer une réponse…
Christine Perrin-Lorent
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