Des sorcières comme les autres, Artistes et féministes dans la France des années 1970, Fabienne Dumont
Des sorcières comme les autres, Artistes et féministes dans la France des années 1970, Fabienne Dumont, Presses Universitaires de Rennes. Coll. Archives du féminisme, 2014, 568 pages, 26 €
Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? » Et celle-ci l’est tout particulièrement !
Michel Host
Des Femmes-Artistes et de leurs travaux vers la fin du siècle dernier
« Encore faudrait-il que ces messieurs pensent aux dames au moment de sélectionner les candidats potentiels au statut d’Immortel ». (Il s’agit de l’Académie des Sciences, où aucune femme ne sera reçue en juin 2015).
Signé de Maryline Baumard
Quotidien Le Monde, aux 30-XI et 1er-XII- 2014
Il faut dire qu’elles y mettaient du leur, au siècle dernier ! Artistes ! Féministes ! Et quoi encore ? La vieille idée de ce qu’il ne leur suffit pas de mettre des enfants au monde a toujours le vent en poupe, et surtout lorsqu’elle reste dans le brouillard du non-dit. Elles voulaient aussi créer, pas des enfants, mais des œuvres d’art ! « Il ne manquait plus que ça, mon cher monsieur ! » Et pour cela revendiquer leur féminité : on défilait, on ne voulait d’enfants que désirés et on balançait les soutien-gorge aux orties, on se regroupait… « Le monde à l’envers, monsieur ! Qu’elles retournent aux bassines à confiture et à la gestion du ménage ! » Pourtant, si j’ai bonne mémoire, Mesdames Gentileschi, Vigée-Lebrun, Morisot… peignaient aussi bien, parfois mieux que les hommes.
Aujourd’hui, il semblerait que l’on soit retourné au ménage et aux confitures. Les sorcières se sont évanouies (1), bien qu’elles aient marqué leur temps, ce sur quoi nous éclaire l’ouvrage en tout point remarquable de Fabienne Dumont. Des femmes-artistes, en 2015, il en reste d’« occasionnelles », comme on dit de certaines « dames », de bien rares et peu connues. Quelques-unes, venues d’un passé plus éloigné, ont laissé leur marque : Camille Claudel, Louise Bourgeois, Germaine Richier, Niki de Saint Phalle, Annette Messager… la plupart d’entre elles issues de milieux bourgeois plus ou moins liés aux pouvoirs en place, et pour quelques-unes, « femmes-artistes officielles » : les muses-alibis de M. Malraux, et plus évidemment de M. Lang ! C’était alors le boulevard de la reconnaissance, ce pourrait l’être encore aujourd’hui, sauf que les ministres ont pâli ! Ces choses ne sont jamais dites clairement : c’est moi qui, scandalisé par l’hypocrisie ambiante, me plais à les dénoncer. L’art reste affaire exclusive d’hommes et de bourgeoisie : cherchez les dames parmi la troupe des faiseurs et des imposteurs de l’art aujourd’hui… Je ne crois pas inventer, fantasmer… Voyez ci-dessous.
Le travail de Fabienne Dumont nous démontre qu’il aurait dû, qu’il pourrait en aller tout autrement. L’auteur pose d’emblée la question, sans alimenter une polémique qui n’a peut-être pas sa place dans un ouvrage d’essence universitaire : « Hormis les événements réservés aux femmes, combien d’artistes sont présentes dans les grandes expositions, obtiennent des prix, sont achetées par les institutions et les collectionneurs-euses, s’inscrivent dans les histoires de l’art ? » (pp.9-10). Le propos est mesuré, quoique le scandale affleure à travers tout le livre, notamment dans certains témoignages et déclarations de femmes-artistes, et quoique l’ouvrage tout entier décrive l’introduction d’une « identité sexuée » (féminine, donc) dans l’art, au cours des années 1960-1970, et la modification du « rapport de domination ».
C’est une « formation » (Ch.I) qui se met en place à travers l’action de critiques attentifs, de revues d’art, et d’un grand renouvellement des formes : « néo-expressionnisme, installations, art vidéo, minimal, conceptuel… performances, process art, Arte Povera, Land Art, photoréalisme, hyperréalisme… » (p.23). L’auteur recense avec précision les artistes et intervenants de ces différents mouvements et tendances, avec leurs présupposés et leurs intentions… Tout cela entrant dans le grand courant de l’époque : « Le mouvement féministe, qui a remis globalement en cause la société, les systèmes de pouvoir et d’expression établis par les hommes, s’inscrit là dans un champ particulièrement rétif » (je souligne, M.H.). Sur cette réticence, singulièrement française, une interview de Niki de Saint Phalle (p.26), en 1965, est particulièrement instructive. Un certain nombre de femmes inaugurent des pratiques artistiques de combat, « de rupture », remettant en cause « l’ordre moral et sexuel » du même pas qu’elles « bouleversent » et « renouvellent » leurs moyens d’expression. Je m’en souviens : c’était beau, fort parfois, stimulant, étonnant, et cela marchait simultanément avec la rue : corps dégagés des entraves, robes légères… Je veux dire que ce n’était pas de l’imposture ou rien que de l’up-to-date, mais l’expression d’une nécessité esthétique et sociale.
Une analyse des pratiques de L’École des beaux-arts de Paris (pp.27 à 30) donne la mesure de cette résistance venue de l’institution elle-même à l’exercice de l’art par les femmes en plein XXe siècle. Les « empêchements » sont effectifs, et jusqu’au sein de bien des familles. Les difficultés (p.30 et sqq.) sont visibles, souvent insurmontables, qui peuvent engendrer la souffrance, l’abandon des ambitions, les désespoirs, voire le suicide… Trois brefs témoignages en font foi (pp.31-32) :
« … se battre pour ce corps malade, celui d’une femme qui voulait aborder au rivage réservé à la créativité picturale de l’homme, enfreindre les lois du père, de l’esclave et des idées toutes faites, surmonter la misogynie en la refusant, refuser ces derniers vestiges d’une éducation judéo-chrétienne, pour pouvoir accéder à ces moments privilégiés où le je bascule dans un état qui est celui de la perception absolue » (Aline Gagnaire).
« Les femmes ne sont pas une minorité, mais peu en ont conscience. L’isolement professionnel de l’artiste – habituel – se trouve multiplié par dix chez la femme » (Françoise Janicot).
« … il arrive parfois que des amateurs de sexe masculin intéressés par une œuvre de moi soient pris de doute en apprenant que G. Claisse n’est pas un Gaston ou un Georges mais une Geneviève ! » (Geneviève Claisse).
On se sent révolté, écœuré. Au-delà de l’injustice de leur discrimination, tant de femmes auront vécu (je puis en témoigner) la souffrance d’être niées dans leur ambition de devenir cet autre « je » dont nous parle Aline Gagnaire ! Extrayant de cette étude de semblables témoignages (comment eût-on pu les passer sous silence ?), je pourrais donner le sentiment de rendre compte d’un travail orienté vers la plainte et la récrimination. Il n’en est rien, l’objectivité du constat domine les débats, notamment dans le regard porté d’abord sur les « revues d’art » de l’époque (Ch.II), « représentatives de la situation faite aux plasticiennes dans la sphère médiatique ». Cette partie du livre suppose une admirable et patiente enquête, un dépouillement minutieux, un travail à qualifier de « bénédictin ». Parmi ces revues, qu’elles soient d’information générale ou consacrées à une avant-garde ou à une tendance particulière, retenons qu’à 95% en moyenne (p.37) elles se consacrent à la promotion des plasticiens. Le constat est fait : « On comprend, à l’aune de la place accordée par les revues des années 1970 aux plasticiennes, de quel ordre est le soutien qu’elles y reçoivent, menant à l’invisibilité » (p.45). En ce qui concerne les « expositions » des œuvres, en musée ou galerie, le quota d’artistes femmes reste très faible. Certaine galerie parisienne (p.49) se trouve bien embarrassée dans cette sorte de difficulté qui consiste à vouloir réunir des femmes artistes qui en même temps se revendiquent « féministes » : c’est pratiquement, dans le marché de l’art et selon les mœurs, vouloir une chose et son contraire ! D’autres galeries parisiennes (pp.50.51) iront jusqu’à « ne pas prendre de femmes [pour avoir] une image de sérieux ». Comme le dit l’auteur, il s’agit bien « d’une stratégie d’occultation du féminisme » dans une/des galerie(s) avant-gardistes, qui du coup, et selon moi, refusant leur époque et son évolution, se rétrogradent et vont aux arrière-gardes. Les Salons d’art, les expositions « à forte visibilité », muséales, internationales (Documenta, Biennales et autres) ne démentent pas ou à peine ces réalités chiffrées, et seules des manifestations spécifiquement dédiées aux artistes-femmes peuvent le faire.
Les chapitres suivants emmènent le lecteur dans un parcours historique documenté et fort intéressant : le lecteur ira de l’Union des femmes peintres et sculpteurs, fondée en 1881 par la sculptrice Hélène Bertaux – (Ch.IV, p.77 et sqq.), dissoute en 1995 – et dont, en 1896, Thadée Natanson, cerveau d’époque, disait, dans la Revue Blanche : « Il y a de la confection d’un corsage à la composition d’un tableau, de la toilette à l’œuvre d’art une distance que le cerveau de ces dames – infériorité essentielle ou défaut d’éducation – ne franchit pas » (p.78), jusqu’au groupe Art et Regard des Femmes (1978-1983). Le même lecteur aura transité par les regroupements Spirale, Féminie-Dialogue, Femmes en lutte, Collectif Femmes/Art – (Ch.IX). Il prendra ainsi la mesure d’un combat mené par des femmes souriantes, en colère parfois, remplies d’énergie, d’attentes, de projets réalisés pour certains dans des expositions collectives marquantes. Témoignage d’une époque longue, vivante, prenant à bras-le-corps la problématique concrète de l’inégalité profonde de l’art et de sa réception en ce qui concerne leur versant féminin. Les ambitions étaient légitimes et hautes.
Parmi les personnalités marquantes, Charlotte Calmis (La Spirale) et Aline Dallier, chroniqueuse et critique. On veut tantôt « devenir les ethnologues [du] continent noir » de l’art au féminin, tantôt « [utiliser] les matériaux symboliques de [l’] oppression pour lutter contre l’image et les rôles imposés ». Prise de conscience, déjà très engagée chez la plupart d’entre elles, libération de la parole et du geste, combats théoriques et pratiques (pour la visibilité) : les groupes, selon les circonstances, les présupposés des organisations qui les exposent ou ne les exposent pas, travaillent parallèlement ou s’affrontent. Parfois, et comment en aurait-il été autrement, des ambitions personnelles se font jour sous des argumentations plus ou moins recevables. On peut être simultanément ou alternativement dedans et dehors, dans la revendication et à sa marge (p.98). On veut ne pas considérer les hommes comme « des ennemis », quoiqu’ils monopolisent le pouvoir (Féminie-Dialogue, p.101). On comprend aussi bien cette position que son opposite, l’exclusion de l’élément mâle. Néanmoins, la définition des critères qui définissent un art des femmes s’oppose à la notion « d’une possible création ontologiquement féminine ». C’est là un des enjeux essentiels de « ces luttes de longue haleine ». Il peut être stratégiquement contradictoire « de se voir reconnaître dans [son] éventuelle spécificité et le désir de ne pas se voir écarter des sphères officielles par différence sexuée… » (p.113).
Des personnalités émergent, ainsi Florence Villers constatant que « dans le monde de la création artistique, les femmes sont encore considérées comme dilettantes insignifiantes ». Le Collectif Femmes/Art, où sont à la manœuvres les Françoise Eliet, Françoise Janicot, Catherine Millet et bien d’autres, est spécialement actif et remuant : il publie le manifeste Enfermement/Rupture, et on y critique « l’idéologie féministe de la femme, fondée sur un corps pur : « Exaltation de la beauté du corps féminin – le corps comme nature […] », concept vu comme « fasciste » (p.124). Chaque groupe apporte un angle d’attaque un peu différent, les comptes rendus de réunions, débats, etc., sont éclairants à ce sujet. Art et regard des femmes (1978-1983) fondé par Nicole Millet (pp.145 et sqq.) tend à recréer un lien : « … s’affirmer en tant que créatrice tout d’abord dans sa manière/manière d’être, et d’être femme. […] et pour cela (ré)-investir le moi authentique, épuré-collectif et individualisé ». Ne plus être « d’intimes étrangères », cela impliquant parfois une coupure des relations avec les hommes (cf. Ody Saban, p.147). Des « Journées », des « défilés de rue » sont organisés. Des expositions, bien entendu. Entre cuisine, salon, chambre « de sensualité », le rapport à l’homme, à la société… a-t-il changé ? Il semble que non. Les questions restent, les réponses manquent la cible car celle-ci se dérobe. Le cercle vicieux n’est pas rompu (p.162). Quant au contexte, il tend à devenir moins porteur. « Les déchirements internes, les prises de pouvoir des unes ou des autres et une impossibilité de concrétiser les utopies communautaires ont raison du groupe » qui, « le moins connu de tous… fut cependant l’un des plus actifs » (p.163).
Laissant de côté l’ensemble des revues (telles Sorcières), et des Salons, Cercles, librairies… que l’on vit éclore à cette époque, dans et par le mouvement, j’en viens aux œuvres (celles dont l’étude de Fabienne Dumont témoigne richement par la photographie) et à quelques déclarations des créatrices de ces œuvres. On ne peut toutes les citer (2), mais la marque de la féminité, si elle n’y est pas masquée, ne dissimule certainement pas l’originalité et la « personnalité » de chacune d’entre elles, œuvres et artistes. La richesse iconographique du livre se prête à un bref itinéraire personnel, curieusement objectif dans sa subjectivité, et chaque lecteur y aura obligatoirement le sien.
Bien des œuvres sont revendicatrices, sans perdre leur originalité ou leur « précision » esthétique : ainsi les Tabliers de Liliane Camier, la Grand-Mère bâillonnée et momifiée de Christiane de Casteras et Andrée Marquet, les Encoconnages à double entente de Françoise Janicot… Ces œuvres sont des protestations claires, violentes, nécessaires. Il en est d’autres sortes, qui dynamitent le corps féminin, soit dans les Limites apparemment paisibles d’un seul visage (Marie Orensanz), soit dans leur écartèlement : Agnès Stacke, Jacqueline Dauriac ; leur distorsion : Monique Frydman ; d’autres dénoncent l’enfermement dans la tâche spécifique : les Tricots posés sur des chaises, de Bernadette Bour ; dans la fonction maternelle liée à l’emprisonnement, ainsi de Sigrid Feller-Steinhauer, la Mort dans la prison de Stammheim (allusion à Gudrun Enslinn, de la bande à Baader)… Certaines, comme Danièle Blanchelande, évoquent, entre fascination, interrogation et reproche, la mémoire du temps donné, voué, mémoire des mains et de la gestation. D’autres célèbrent le corps féminin, l’ornent et le parent, le divinisent de païenne façon : Aline Ribière, avec ses robes et ses filets… D’autres, enfin, accouchent d’elles-mêmes, ainsi Orlan, se projetant dans le cadre et hors du cadre…
Parmi les cent déclarations passionnantes, marquantes, incisives de ces artistes, retenons celles-ci (pp.475 et sqq.) :
« Les femmes étaient peu nombreuses dans les expositions. La galerie Stadler rue de Seine m’a répondu qu’il y avait déjà une femme et que cela suffisait. J’ai pris une claque, j’étais choquée ».
« À l’époque, peu de femmes artistes osaient s’affirmer telles. Elles étaient peu soutenues et en avaient conscience. Dans notre naïveté de l’époque, on pensait que cela ne durerait pas longtemps, et c’est faux. Cela s’est avéré faux ».
« […]… révoltée, et je me suis retirée de tous les groupes et de la politique. Par déception et par lâcheté, car la question des femmes me touche mais elle est effrayante ».
« Les femmes plasticiennes font peur, elles gênent. C’est lié au rapport création/procréation, c’est encore un tabou ».
Dorothée Selz (janvier 1998)
« Ces mouvements de femmes faisaient des choses féministes. Je défends la qualité des œuvres des femmes, mais je ne dis pas les hommes dehors, je ne suis pas lesbienne, et je défends les femmes, car elles ont besoin d’être défendues. Il y avait 20% de femmes dans un salon et c’était terminé ».
Christiane de Casteras (février 1998)
« J’ai été mariée à un peintre, Erró, mais il était machiste et ne m’a pas aidée. Il avait peur que je fasse carrière » […] C’est dur pour une femme si elle n’a aucun homme pour la soutenir dans le milieu ».
« Exactement comme une femme ne fait pas l’amour comme un homme, elle ne peint pas comme un homme ».
Myriam Bat-Yosef (février 1999)
« … il m’est arrivé, alors que je cherchais une galerie sérieuse, qu’une directrice de galerie dise qu’elle aimait mon travail, mais qu’elle avait déjà deux femmes dans sa galerie. Elle ne pouvait en prendre une troisième, car elle ne la vendrait pas. Il y avait un quota ». « Le même sexisme et la même discrimination existent si une femme ou un homme tient la galerie. Cela ne change rien ».
Judith Wolfe (mai 1999)
Des sorcières comme les autres ? Non ! Brûlées deux fois : en leur temps, et dans la mémoire des regards sur leurs œuvres. Des souffrances, des humiliations subies, la marque infamante des apparences de l’échec dans une société marchande libérale et spectaculaire. Ces années et ces femmes ont ainsi été payées. Et pour couronner le tout, la vision actuelle des imposteurs de l’art, imposés par la spéculation, exposés de Venise à Versailles en passant par la place Vendôme ! Tous et toujours des hommes. Pour moi, notre société si fière de ses principes affichés de « liberté, égalité, fraternité » s’est à peine haussée d’une marche au-dessus d’autres sociétés où la femme est tenue pour tête de bétail.
Lecteur aujourd’hui des pages de Fabienne Dumont, ayant côtoyé d’assez près ou d’un peu plus loin (le mâle n’était pas toujours le premier invité, et cela se comprend !) certaines des participantes à ces combats, je reste frappé par la quantité d’énergie et de réflexion qui s’y dépensa, et aussi par le nombre de ces femmes artistes engagées, déterminées et remplies d’espoirs partagés. La plupart d’entre elles ont disparu (décédées parfois) ou sont retombées dans un anonymat aussi regrettable qu’immérité. Cette lutte fut-elle vaine ? Je ne le crois pas : toute lutte laisse ses traces et ses semences fécondes. Les femmes d’aujourd’hui investissent leurs forces et leur intelligence sur d’autres terrains que celui de l’art, notamment dans la résistance aux superstitions dévalorisantes, méprisantes ; en marche sur ces autres chemins elles finiront, j’en ai la conviction, par reprendre possession de tous les lieux où les activités humaines ne sont pas déterminées par le sexe d’abord, par la supposée nature singulière de ce sexe.
Michel Host
(1) Allusion à la revue Sorcières (1976-1981) et à la chanson d’Anne Sylvestre, Une sorcière comme les autres (1975)
(2) Qui n’est pas cité(e) ici n’est évidemment pas de moindre valeur à mes yeux que qui je cite. Chaque œuvre, chaque artiste mériterait un commentaire, une annotation… L’œil s’arrête partout, la place manque à la plume (Michel Host)
Fabienne Dumont est docteure en histoire de l’art contemporain, professeur à l’École européenne supérieure d’art de Bretagne, et critique d’art. Des sorcières comme les autres, Artistes et féministes dans la France des années 1970 (Rennes, PUR, 2014) est un ouvrage issu de sa thèse. Elle est l’auteure de nombreux textes pour des revues, catalogues (elles@centrepompidou, Linder, Femme/Objet) ou ouvrages collectifs, et la directrice de l’anthologie La rébellion du Deuxième Sexe, L’histoire de l’art au crible des théories féministes anglo-américaines (1970-2000) (Dijon, Les Presses du réel, 2011). Elle prépare un essai monographique, Nil Yalter, À la confluence des mémoires migrantes, du féminisme et du monde ouvrier.
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