Dancing with myself, Ismaël Jude
Dancing with myself, août 2014, 154 pages, 16,50 €
Ecrivain(s): Ismaël Jude Edition: Verticales
On a tous déjà cité quelqu’un en disant « ah ouais lui c’est un gros pervers, un voyeur, il mate toutes les meufs, ça fait peur. Pourtant il a l’air mignon à première vue, il cache bien son jeu ». Vous, vous avez lu Dancing with myself mais vous ne le savez pas encore ! Le premier roman d’Ismaël Jude raconte l’histoire d’un homme de l’enfance à l’âge adulte, dont l’obsession est l’art délicat d’épier les courbes féminines.
Une vie d’errance et de désespoir que l’odeur d’une petite culotte ou la vue d’une bretelle de soutien-gorge suffit à raviver. Le personnage principal est un romantique obsédé sexuel loufoque voyeur mais jamais voyou. Tout jeune, il découvre les bas résille de Bella Gigi, la strip-teaseuse employée à la discothèque de ses parents, le Cow Boy Club. Ça dégaine ! C’est ce qui s’appelle être à la bonne école. L’école du désir, du langage, des formes féminines et des vêtements qui tombent. Récit d’un apprentissage où tous les sens sont en éveil. Le roman, jamais vulgaire, décrit malicieusement les corps en exhibition.
C’est un livre sur la possession et la dépossession. Du corps, de l’esprit, de la liberté (sexuelle). Quelle place donner à nos désirs ? Jusqu’où la soif du narrateur le mènera-t-il ? L’auteur décrit la chair avec la grâce et la lumière qui rappellent certains vitraux d’églises romaines. Le registre du sacré trouve sa place et se mêle parfaitement aux descriptions crues des scènes de masturbation.
Et comme érotisme et littérature font bon ménage, le livre concourt pour le Prix de Flore.
La phrase du livre à se répéter tous les matins devant la glace en se rasant : « On aurait tort de manquer d’audace parfois ».
Jeanne de Basher (Des mots critiques)
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