Ce que l’on voit en s’arrêtant, Haemin
Ce que l’on voit en s’arrêtant, décembre 2014, traduit du coréen par Lee Hyonhee et Julien Paolucci, 217 pages, 12 €
Ecrivain(s): Haemin Edition: Decrescenzo Editeurs
Haemin est un moine coréen, bouddhiste, diplômé des plus grandes universités américaines. Habitué à dialoguer pour dispenser enseignement et sagesse, il se prend un jour au jeu des réseaux sociaux, immense réservoir humain comme on sait, et va dialoguer avec plus de 850.000 correspondants.
« Haemin,
n’essaie pas de devenir un grand moine
mais essaie de devenir un moine humaniste », lui avait dit un de ses maitres, le moine Hyegwang.
Sans l’avoir réellement décidé mais pris par sa « passion » (dont il nous expliquera comment elle peut aussi être un piège si on n’apprend pas à la maîtriser), passion de transmettre, il va réaliser au fil de ces tweets remplis de sagesse et d’amour l’un des livres qui sera le plus lu en Corée et vendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires.
Un livre qu’en cette époque survoltée et émotionnellement fragile, il fera bon tenir entre ses mains. Un livre pour nous ramener vers le bonheur et la paix quand le tumulte du monde se fait trop prégnant, dans un discours de retour aux vraies valeurs, pas celles du succès mais celle du bonheur dans la simplicité.
Découpé en huit leçons abordant le repos, les relations aux autres, l’avenir, la vie, l’amour, la pratique bouddhique, la passion et les religions, toutes fondées sur la propre expérience du moine, celui-ci n’hésitant pas à nous conter son parcours, et cela donne quelque épaisseur au livre au milieu de maximes légères et apaisées. Lui qui enseigne les religions, délivre avec ce texte un apprentissage du vivre mieux ensemble, qui passe par l’acceptation, le repos, le bonheur sans la course au succès, bien inutile, la méditation pour faire taire l’ego, l’écoute de soi et des autres, etc.
S’il n’y avait qu’une leçon à retenir car elle domine l’ensemble, elle est contenue dans le titre très poétique :
Ce que l’on voit en s’arrêtant
Quand je vois le monde autour de moi
qui tourne si vite, qui est si impatient
Je stoppe le pas et me demande
« Là, est-ce mon cœur qui est si pressé,
Ou bien est-ce le monde ? »
Loin des ouvrages de développement personnel qui envahissent les rayonnages de nos librairies, ce livre est un de ceux qu’on gardera pour les jours de grisaille en essayant d’en appliquer chaque jour les préceptes à notre propre vie. Là où est votre cœur, là est votre âme, nous dit en substance l’auteur. Faites place à l’amour, à commencer par vous.
« Reconnaissez votre essence et votre noblesse »
Marie-Josée Desvignes
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