Brèves de solitude, Sylvie Germain (par Mona)
Brèves de solitude, Sylvie Germain, Albin Michel, janvier 2021, 210 pages, 18,90 €
La métaphysique du confinement
Sylvie Germain fait son retour avec Brèves de solitude, un court roman écrit lors du premier confinement, finement tissé autour d’êtres esseulés qui ne supportent plus « cette mise entre parenthèses, cet isolement saupoudré d’entrevues virtuelles » sans odeur et sans saveur où la privation des êtres chers tue autant que le virus. De leur banal quotidien affleurent le singulier, l’étrange. Ne pas pouvoir se frotter aux autres, c’est aussi affronter une autre solitude, celle où l’on descend au plus profond de soi. L’écrivaine sonde l’inconscient ténébreux de ses personnages concrets et bien vivants confrontés à la folie tragique du monde (« on est tous des cinglés »).
Dans Brèves de solitude, chacun habite la solitude à sa façon et la singularité de chaque personnage est saisie dans la particularité et la vérité de l’instant sans intrigue véritable : une vieille grincheuse au « sang amer », un apprenti écrivain à « la libido littéraire surexcitée » qui joue à pasticher Le Livre de l’Apocalypse, un quinquagénaire râleur et traumatisé par le souvenir de son élève défénestré, une convalescente radieuse qui renaît à la vie, une jeune étudiante en parfumerie perdue dans la lecture d’un poème abscons, une dame âgée, pleine de lubies, accompagnée d’une auxiliaire de vie qui porte les stigmates de son métier d’ex-prostituée, des enfants à la candeur magique, un homme empêtré avec les gâteaux qu’il destinait à sa mère enfermée en Ehpad…
Un roman de la singularité
L’auteure met un accent délicat sur ce qui distingue les individus les uns des autres, comme si l’être humain valait avant tout par son trait distinctif, et la deuxième partie du roman ne nomme les personnages que par leur signe particulier : Xavier qui enchante les enfants devient « Merlin », Guillaume s’appelle « Garou » en référence à un épisode de son histoire intime, Magali est surnommée « Ehtnaca » à cause de l’inscription ornant son t-shirt personnalisé. Mais en même temps, tout ce que l’on croyait savoir des individus se révèle impressions trompeuses et fugitives, points de vue illusoires : dans une symétrie inversée, la vieille Joséphine à « la salive acide » du début se révèle, au final, douée d’une généreuse compassion, le ténébreux Xavier apparaît soudain doté d’une part de lumière, l’auxiliaire de vie et la vieille dame font preuve d’une solidarité touchante que rien ne laissait présager, la collection de photos grivoises de la mère de Serge dévoile des penchants coquins insoupçonnés. Les personnages se découvrent autres et les êtres ne sont jamais tels qu’on se les imaginait. Ils s’imposent et se dérobent et le monde semble réfracté à travers une conscience limitée. Une dimension interne échappe toujours à notre regard et les choses se laissent mal appréhender, comme dans la poésie d’Eugène Guillevic, poète mis en exergue de la deuxième partie. Le roman, pour Sylvie Germain, c’est le lieu où sonder la complexité des êtres.
Hommage à Levinas
Ce qui intéresse la romancière, c’est la perception des choses. Le titre de la première partie, « Autour d’un silence », annonce un roman hanté par le mutisme dont l’enjeu principal sera la révélation comme dans de nombreux poèmes d’un autre poète, récemment disparu, Philippe Jaccottet, mis lui aussi en exergue : « Qu’est-ce que le regard ? Un dard plus aigu que la langue… ». Dès les mots du début (« À la voir ») qui ouvre une galerie de portraits impressionnistes, décrivant des personnages en train de se toiser les uns les autres dans un square, jusqu’aux deux vieilles dames de la fin qui contemplent la pleine lune les « yeux collés aux jumelles », toute l’ossature narrative du roman a pour fondement le regard. La deuxième partie, intitulée « Lune solitudes », nous met en présence de ces mêmes femmes, hommes et enfants, prisonniers de leurs bulles, le regard tourné vers le grand événement du confinement, l’apparition de la plus grosse pleine lune de 2020. La solitude des confinés, c’est aussi la solitude ontologique d’êtres humains hantés par leurs abîmes (« chacun si seul et âpre dans sa lutte… seuls à scruter la nuit qui monte »).
Mais le fil directeur de l’histoire, sa colonne vertébrale qui scande la première partie, clôt le roman et structure l’ensemble, c’est la présence d’un migrant assis sur un banc puis gisant dans les buissons vers qui tous les regards convergent (« Les regards que les gens posent sur lui le paniquent »). Il est à la fois celui qui sait voir (« Il est celui qui voit l’aubaine… une vision, peut-être, sa vue est si troublée ») et celui qui offre son regard aux passants (« Son regard est à la fois violent et suppliant »). Depuis le début du récit où Joséphine scrute méchamment ce pauvre bougre (« elle coule vers lui un regard torve ») jusqu’à la fin où elle se découvre bouleversée par « ce regard monté du fonds des temps… ce regard hors d’âge éperdu d’abandon », le roman raconte l’histoire d’un regard qui bute sur ce qu’il voit. Tous aperçoivent d’abord un visage qui ne se laisse pas voir (« elle ne discerne pas le visage »), puis le visage apparaît dénudé, exposé, sans défense et sans paroles (« elle voit à terre un visage où luisent la vie la mort mêlées, un appel consumé de silence ») comme une misère, une vulnérabilité (« un espoir fusionné avec la détresse »). Ce visage au regard suppliant (« Ce regard lançant dans l’ombre une supplication muette adressée à personne ») exige une réponse, un soutien, et Joséphine sent sa responsabilité engagée face au regard du migrant (« Elle revient, pose son sac, se baisse et en sort un à un les produits qu’il contient »). Le visage du « gisant aux yeux pourpres » a laissé une trace éthique en elle (« mais pourquoi diable se fait-elle autant de souci pour un inconnu, un étranger ? »), l’Autre a fait irruption dans son existence, une irruption de l’étrangeté. A son tour, le migrant regarde Joséphine et inscrit en lui le visage de l’Autre (« Il voit au-dessus de lui un visage blanc comme un halo de lune »). On reconnaît l’hommage de Sylvie Germain au penseur de l’altérité et à son éthique du visage, Levinas, dont elle est la disciple. Elle y ajoute une référence chrétienne toute personnelle avec l’allusion à Sainte Véronique au suaire qui présente le visage du Christ imprimé sur le voile de Sainte-Véronique, tableau qui émeut tant Joséphine. Dans un monde devenu fou qui a perdu ses repères, il y a exigence morale.
La folie du monde
De la laideur du monde contemporain « discordant » et « odieux » émane une mélancolie sur l’inanité du temps présent (« à la place du carrousel, une aire de jeux tapissée d’un sol caoutchouté bleu électrique rayé de jaune pisseux où sont plantés un toboggan et quatre grosses bestioles en plastique… Abattus, les arbres, envolés, fleurs et papillons, déboulonnés, démoli, le manège, la faune au tambourin et verge en fête s’en est allé les statues… C’est si loin tout ça »). La folie du monde (« tous plus ou moins de foutus rejetons de pute de cinglés ») traverse le récit. Le début de la pandémie ressemble à « un événement insensé (qui) faisait irruption dans une journée et un lieu ordinaire » tel le suicide du jeune Corentin. L’auteure pointe d’un trait satirique la folie hygiéniste qui s’empare de notre société avec son « syndrome de hamster hystérico-hygiéniste » (« la grande guerre du PQ qui, à défaut d’atteindre une gloire homérique, a battu un record honorable dans l’ordinaire compétition de la bêtise et de la mesquinerie »). Le roman égrène, souvent avec humour, la liste des maux contemporains qui rendent le monde insensé : pollution, malbouffe, « geeks » et « nerds » qui contaminent nos enfants (« ils s’exciteront sans fin devant un écran comme un hamster courant sur place dans sa roue en plastique »), harcèlement scolaire, privation de liberté (« Bientôt, nous serons tenus en laisse par nos clebs »). La folie de l’homme est inséparable de la présence du mal : « Et les bougres d’humains, ces sacrés fils et filles de pute de cinglé, se découvriraient, une fois leurs masques hygiéniques retirés, tels qu’en eux-mêmes ils sont : des bêtes plus ou moins fauves… Les penchants cruels des hommes font de la vie « un match de dévoration » où règnent souffrance et perversion. La présence du mal chez les humains apparaît dans l’oscillation perpétuelle entre deux pôles, Eros et Thanatos : « tumulte et silence, fureur et grâce alternent en un défilé étonnant », et Xavier découvre que « le miel en toutes choses vire rapidement au vinaigre ». Le monde doit composer avec la présence du mal mais le mal ne s’appréhende pas aisément : aux yeux de l’enfant naïf, Emir, comme aux yeux de la vieille Joséphine, prompte à voir le mal partout, le migrant gisant pourrait apparaître à première vue comme le « diable caché sous les buissons » mais le mystère demeure (« Était-ce un diable maladroit tombé du ciel… était-ce un djinn bon ou mauvais ? »).
Un roman lumineux
Faire d’un migrant vulnérable le pivot de l’histoire, c’est témoigner de notre humanité fragile et frissonnante : tout vacille, tout s’effrite, la famille de Serge se décompose, la mémoire de sa mère aussi (« ses souvenirs sont rongés par les mites de l’oubli »), les mots de Guillaume se perdent dans des bulles de salive (« des bulles, des bulles et encore des bulles qui crèvent les unes après les autres ») et même « la lune s’amollit ». Se tenir en équilibre précaire sur un château de sable, ainsi apparaît le lot de notre « infimité d’homme dérisoire » avec en bout de course « la dernière poupée, minuscule et insécable, la mort ». Confrontée à la menace du gouffre, Magali, guérie, se souvient du film de Bergman, le Septième Sceau : « Elle avait revu ce film avec sa fille… l’infection circule partout… La mort joue une immense partie d’échecs… les humains pris de façon aléatoire par dizaines de milliers, chacun n’est qu’un pion très ordinaire ». Comment faire face au gouffre obscur, à l’infini incompréhensible ? Brèves de solitude traite de questions métaphysiques sans aucune mièvrerie, avec même un certain sens de l’auto-dérision comme le suggère la gentille raillerie du narrateur envers l’apprenti-écrivain : « Il rêve de se colleter avec les mystères du monde, avec la vie la mort l’amour la haine le bien le mal le… le… il ne sait plus, tout, rien, l’humanité, les éléments, les dieux… ».
Une pleine lune exceptionnelle sert de toile de fond au récit et fascine les personnages (« Est-ce un bouclier de marbre lamé de peau humaine, une cymbale blanche qui sonne le silence… »). Elle témoigne du lien magique entre le monde céleste et l’homme et se demande « de quelle couleur est ce visage qui transparaît à la surface de la croûte lunaire… Il est simplement, immensément humain », à l’image de l’auxiliaire de vie qui porte en double le nom d’un astre (« Stella » et « Yllka », étoile en italien et en albanais). Sur terre, les hommes malheureux ne comprennent plus le monde visible et aspirent à s’en extraire : le jeune Corentin s’est suicidé en voulant voler comme Icare, Anaïs n’hésite pas à perdre pied dans la lecture de textes abscons (« tombée dans le puits du texte comme Alice dans le terrier du Lapin blanc »), le pauvre Serge, les bras chargés de gâteaux dont il ne sait que faire, semble piteusement englué dans le réel. Le visible semble bien plus inquiétant que l’invisible. Seuls les enfants, à la capacité d’émerveillement intacte, réussissent à ouvrir « les portes les plus dérobées de l’imaginaire », tel le petit Emir dans sa cabane ou « la petite fille-papillon captive, mais si rêveuse et imaginative qu’elle parvient à dilater la cloche sous laquelle elle se trouve enfermée ». Entre fenêtres ouvertes et fenêtres fermées, tout l’enjeu du roman, c’est d’apprendre à ouvrir des fenêtres (et des frontières), laisser filtrer la lumière afin d’« entrevoir, très furtivement, quelque chose ». Merlin a l’obsession des tableaux représentant des fenêtres, « ceux dont le sujet est la fenêtre seule, dépouillée… Rectangles où filtre la lumière » des peintres, Hammershøi, Edward Hopper, Albert Marquet, les non-figuratifs aussi (« fenêtre, trouée vers un dedans abyssal, vers l’inconnu, vers la source insituable de la lumière »), Mondrian, Cy Twombly, Rothko, Soulages… Magali « a su glisser un peu de lumière » dans le prénom de sa fille, Lucille, et donne en exemple le « palmier qui sait fort bien s’orienter, migrer toujours vers la lumière ». Il ne tient qu’à l’homme de laisser s’allumer l’étincelle heureuse plutôt que de vivre dans la nuit et Anaïs évoque le vide qui peut se déployer en splendeur : « l’idée de l’infini qui prend senteur sublime ou au contraire goût de néant ». Sylvie Germain écrit un roman lumineux.
La vérité de la chair
On pourrait voir en filigrane une mystique chrétienne mettant l’accent sur la présence du divin et de la grâce et l’importance de la révélation. D’innombrables références chrétiennes traversent le récit : L’Apocalypse de St Jean ou Livre de la Révélation (« Alors je vis monter de la Terre une bête pourvue de myriades de têtes de toutes tailles »), la hantise de la chute avec Joséphine émue devant le tableau de Rubens, La chute des damnés ou celui de Sainte Véronique au suaire, l’attirance pour l’église, seul endroit ouvert qui donne envie à Anaïs d’y entrer, sa rencontre avec une clocharde éprise de Ste-Thérèse, la conversion de Lucille, le questionnement chrétien sur l’amour (« peut-on mourir d’aimer ? Le Christ et tous les saints et saintes martyres après lui l’ont fait. Mourir d’aimer ou de n’être pas aimé »). Or, à bien y regarder, le sacré apparaît plus souvent en présence du profane, parfois fort trivial : c’est en refermant sa braguette que Serge songe à l’Apocalypse (« Un jour, se dit-il en refermant sa braguette, la Terre ne sera plus qu’une urne universelle… que les vents stellaires dissémineront dans l’immensité spatiale »), Le Livre de la Révélation n’est mentionné qu’à travers le pastiche ridicule de l’apprenti-écrivain, Guillaume (« sa diatribe apocalyptique, trop facile et assez ridicule »), les bêtes de l’Apocalypse sont vulgairement comparées aux animaux en plastique des affreuses balançoires du square, le sceau qui scelle le livre sacré, c’est d’abord prosaïquement le mot manquant à la vieille dame pour finir ses mots croisés, l’allusion à la chute (« tombe, tombe, tombe ! Cette chute n’en finira donc pas ? ») ne vient pas d’un livre saint mais d’Alice aux Pays des Merveilles.
Le roman s’ancre dans la vie concrète et ne prône aucun renoncement à la chair. A l’instar de Gauguin et de son Christ Jaune qui avait inspiré l’élève en cours de dessin, l’écrivaine ne privilégie jamais le spirituel au détriment de l’organique et du pulsionnel. Comme en poésie où le lyrique et le cru (« joyeusement obscène ») savent coexister, l’acte cérébral de penser se vit comme une expérience d’abord organique : Anaïs se plonge dans un livre qui compare la pensée à des effluves de parfum (« les pensées les plus puissantes et tenaces, exhalant le bois, la mousse, le musc et les épices »), elle s’adonne à des spéculations profondes (« Mais c’est quoi, au juste, penser ? ») tout en dépiautant sauvagement un sandwich, et soudain la vérité de la chair fait irruption dans sa cogitation philosophique : « Une image fait une irruption radieuse dans sa nébuleuse de questions qu’elle pulvérise d’un coup : Maxime, son sourire, ses mains, son corps, ses baisers, son sexe, son odeur et le grain de sa peau ». Les êtres voluptueux (à ne pas confondre avec les « stakhanovistes de la fornication ») tiennent à distance la morbidité : la sensuelle Magali a surmonté la maladie et c’est le manque de la « volupté des caresses » qui fait vieillir Joséphine, ex-adepte des plaisirs du sexe (« sa peau privée de caresses à se friper »). A l’instar des hédonistes baladins du film de Bergman qui habitent intensément le présent et échappent à la mort, il s’agit de vivre une vie sensuelle et passionnée, « une vie vivante, qu’elle soit temporelle ou éternelle » comme le désire Anaïs, non pas une vie vidée de sa substance. Sylvie Germain fait l’éloge de « la rondeur, la fermeté et le savoureux croquant… C’est cela vivre, jouer à faire comme si le temps avait une consistance ». L’éveil des sens, c’est aussi ce qui permet d’accueillir la beauté du monde et dans un monde virtuel et fade, le besoin de beauté demeure infini (« la beauté quand on est pauvre, ça manque autant que le reste »).
Il ne reste plus que les mots
Le roman s’achève sur la vision du migrant qui se meurt (« Une évanescence dans le peuple des ombres »), symbole d’un monde dont l’humanité est à l’agonie. Afin de conjurer la mort de sa mère, Serge laisse éclater une splendide explosion verbale : Coronavalgus !… Coronabrutus !… Coronavénus !… Coronagibus !… Coronarébus !… Coronacrésus !… Coronacrocus !… Coronanégus !… Coronasinus !… Coronaphallus !… Coronafocus !… Coronanimbus !… Coronafoetus !… Coronahumus… ! Coronaopus !…
Il ne lui reste que les mots : moyen d’accès au réel et mystère poétique, verve joyeuse ou délicate musicalité, mots qui consolent ou qui blessent (« pareils à des tiques, des frelons »), même si un moment les mots, ça s’étiole « comme des petites bulles de gaz », ça perd du sens, il n’y a plus que les mots. Les mots, Sylvie Germain s’en délecte et s’en amuse (« la double manducation philosophique et légumineuse ») comme ses personnages. A l’instar de Joséphine, amateur de mots croisés en quête du mot qui lui manque (« Parfois certains mots la surprennent, l’intriguent, et si leur sonorité lui plaît, elle les adopte »), l’écrivaine trouve toujours le mot juste dans un jeu mêlant des registres divers, du plus recherché au plus simple, voire au trivial verlan.
Brèves de solitude offre une riposte poétique à notre monde désenchanté. Comme l’agneau qui descelle les sceaux du Livre de la Révélation, il revient à nous, lecteurs, d’ouvrir le roman.
Mona
Sylvie Germain, née en 1954 à Châteauroux, est romancière, essayiste et dramaturge française. Elle suit des études de philosophie auprès d’Emmanuel Levinas, sa thèse de doctorat porte sur le visage humain, mais elle étudie aussi la notion d’ascèse dans la mystique chrétienne. Elle commence par écrire des contes et des nouvelles, et son premier roman en 1984, #Le livre des nuits, reçoit 6 prix littéraires. Elle part vivre à Prague où elle enseigne le français et la philosophie, et reçoit le prix Femina pour Jours de colère. Elle publie plusieurs livres dans des genres variés : récit de voyage, essai spirituel, album de photographies. Son roman, Magnus, paru en 2005, reçoit un accueil enthousiaste et le prix Goncourt des lycéens.
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