52.dimanche (XXXVIII)
anxiété
sujet fort difficile
surtout, si l’on considère cette idée dans son aspect vertical, l’anxiété comme un brisement
une façon personnelle, un exercice de l’anxiété, de cette sorte de proximité que l’on a par exemple avec les créatures chtoniennes, qui sont des merveilles d’inquiétude et de mélancolie
je pense aux brouillons de Leopardi, intéressant cette question
oui, une force dure et savante dans l’angoisse à laquelle je crois
le sentiment de l’angoisse, ce qui ne renvoie à rien
l’anxiété qui est juste une fleur ardente et rouge sans matière, sans chose
une idée sans chose, une angoisse sans objet
c’est ainsi qu’écrire revient à se tenir intrigué
une sorte d’avancée dans l’obscurité, la lumière verte qui touche un arbre dans la forêt obscure
tout cela peut confiner à l’effroi, cette petite terreur très forte de soi, qui ressemble assez bien à ce que j’éprouve à écrire ces lignes ce matin
peu d’alacrité et beaucoup d’éloignement en soi et qui oblige à des vigilances accrues
angoisse, oppression au-dedans, lumière
on excusera la brièveté des commentaires d’aujourd’hui, car le premier jet de cette allocution – au sens propre – a été très immédiat, voire un peu contraint, et j’ai bien de la peine maintenant à revenir sur l’état des choses du lever de ce matin
Didier Ayres
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