52.dimanche (XVIII)

donc tout écrivain pour qui il faut un terrain éthique

pour ce qui me concerne, qu’en est-il ?

qu’est-ce que le balancement de la théorie du chaos à celle de l’incommencement ?

qui me donne ma propre idée du présent ?

qu’est-ce que le présent renouvelé ?

hic et nunc ?

rêverie littéraire, bribes du poème d’Hugo – éthos et pathos – présence du matin et de l’attente, métier de vivre

je ne peux témoigner que de ça à moi-même, sinon être pour écrire

car j’essaye d’apparaître dans ce que j’écris, en montrant, comme je peux, la violence et la vérité de l’étant

et aujourd’hui particulièrement, avec cette petite blessure à la main droite qui m’empêche de travailler longuement, mon univers personnel, la théorie de l’œil de da Vinci, les énervés de Jumièges comme une énigme, là, au pied du fauteuil, le besoin d’un lien au cantique des cantiques, sinon à la longue marche dans la forêt humide et jeune de ce nouveau printemps couleur Véronèse sous une pluie fine, sous l’ondée

et s’il n’y avait cette intranquillité que glose si bien Edouard Glissant quand il parle du rugissement du monde, je n’aurais que cette éthique à opposer

attente, moment de brisure

Didier Ayres

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