52.dimanche (XI)
le 11 mars 2012
le rassemblement, l’uni
pourquoi cette double épithète en en-tête ?
de fait, sans doute, parce que c’est une tâche impérieuse, comme celle d’un soin ou d’une réparation
on rassemble, au sens propre, la bonne famille du langage – quelques mots qui ont parfois le génie de « la table de dissection » d’Isidore Ducasse dit Lautréamont – pour construire une sorte d’arche, de pontil, et jeter là le sens qui prend vie, comme une petite rivière souterraine
rassembler l’idée et le dit de l’idée, sans préférence pour finir, pour une école ou une autre
mais, unir, ajouter à
unir à soi-même
écrire représente la manière sophistiquée de faire entendre l’homme à l’homme, avec la haute machine du langage pour exprimer des désirs complexes, et peut-être clarifier, rendre plus précis, le destin compliqué de l’éthos
parce que signifier c’est être soi dans le soi-même, dire comment se fait le rassemblement d’écrire, car c’est en écrivant que l’on s’unit à soi, que l’on pose le même
de là, la possibilité de dire, soin, pharmacie
alors, écrire, c’est alléger la blessure, c’est porter le cautère
j’ai bien peiné ce matin à trouver les quelques mots que je vous livre maintenant, car je ne quitte pas l’idée d’écrire cette épître depuis huit jours, et je m’en sens bien affaibli
disons simplement : une lettre
Didier Ayres
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