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Récits

Juliette ou le chemin des immortelles, Tristan Cabral

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 23 Avril 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Le Cherche-Midi

Juliette ou le chemin des immortelles, Couverture Laetitia Queste, janvier 2013, 108 p. 13 € . Ecrivain(s): Tristan Cabral Edition: Le Cherche-Midi

 

Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? »

Michel Host

 

Sur la couverture de ce récit, une photo que l’on reconnaît pour l’avoir déjà vue à l’occasion d’articles et de livres sur l’Épuration. Elle fut prise à Montélimar, dans la Drôme, le 29 août 1944. Photo émouvante, attristante, cruelle, et d’une certaine façon répugnante. Une jeune femme belle, élégante en sa robe d’été, et qui durant l’Occupation « fréquenta » des soldats allemands, est tondue en pleine rue. C’est son châtiment : humiliation publique, défiguration. Certes, ailleurs peut-être on l’eût massacrée. Répugnante pourtant cette vision de mains expertes – des mains de coiffeur, semble-t-il –, s’activant sur la tête de cette femme, une autre main lui tenant le menton levé…

Les impunis, Olivier Weber

Ecrit par Lionel Bedin , le Samedi, 20 Avril 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Robert Laffont

. Ecrivain(s): Olivier Weber Edition: Robert Laffont

 

 

Nous connaissons tous ce moment de l’Histoire : au Cambodge, entre 1975 et 1979, Pol Pot et ses sbires installent un régime politique et une dictature d’une extrême violence qui causent la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes. Des procès sont en cours, et cette historie fait toujours l’actualité – mais un seul verdict a jusque-là été prononcé : une perpétuité pour « Douch », patron de la prison de Phnom Penh à l’époque. Que reste-t-il sur place de cette histoire, et de la fracture causée par cette guerre civile ? par ce génocide ? Que sont devenus les Khmers rouges qui n’ont pas été arrêtés ni jugés ?

 

Sur la piste de Pailin

Enlacement(s), Raharimanana

Ecrit par Theo Ananissoh , le Vendredi, 19 Avril 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Afrique, Poésie, Vents d'ailleurs

Enlacement(s), 3 ouvrages de 64 pages chacun, novembre 2012, 29,90 € . Ecrivain(s): Raharimanana Edition: Vents d'ailleurs

 

C’est un objet inhabituel. Trois ouvrages distincts en un coffret, trois textes qui mélangent les genres, qui sont à la fois récits, poèmes, chants. Le titre Enlacement(s) dit bien l’intention de l’auteur qui est de tisser les mots sans le souci d’être contenu dans un genre donné afin d’exprimer le mieux possible un état d’âme précis : la fatigue. Le mot et le sentiment reviennent régulièrement dans chacun des textes.

« J’ai encore plusieurs de ces histoires, mais cela me fatigue d’y penser… » (« Des ruines »).

Quelles histoires ? Celles des « ruines » qui le constituent et d’où il écrit : esclavage, colonisation, oppressions, génocides… Raharimanana, né en 1967, a l’insigne (et lourd) privilège d’être le prosateur qui dote son pays – Madagascar – d’une œuvre littéraire très nourrie par la conscience de l’Histoire. Ses romans, nouvelles et récits explorent les limites de l’écriture et des genres littéraires, recourent à des images et des documents d’archives afin de restituer à la conscience des siens (et des autres) toutes leurs ruines amères donc.

Vous ne connaitrez ni le jour, ni l'heure, Pierre Béguin

Ecrit par Laurent Bettoni , le Lundi, 08 Avril 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Philippe Rey

Vous ne connaîtrez ni le jour ni l’heure, 2013, 188 p., 17 € . Ecrivain(s): Pierre Béguin Edition: Philippe Rey

 

 

À quoi ressembleront les derniers instants que nous passerons avec nos proches, en particulier avec nos parents ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre quand on ne connaît justement ni le jour ni l’heure à l’avance. Pierre Béguin essaie pourtant d’apporter une réponse dans ce roman consacré à l’euthanasie. Car il le peut, puisque l’action se déroule en Suisse, où cette pratique est autorisée.

Les parents du narrateur décident de planifier le moment de leur mort, afin d’échapper l’un et l’autre à la lente déchéance que subit leur corps. Trois semaines avant la date fatidique, ils informent leur fils de leur volonté de mettre fin à leurs souffrances. Trois longues semaines durant lesquelles celui-ci apprend à se familiariser avec cette idée, à l’apprivoiser, à l’accepter.

Tous les hommes de ce village sont des menteurs, Megan K. Stack

Ecrit par Cathy Garcia , le Samedi, 06 Avril 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA

Tous les hommes de ce village sont des menteurs, traduit Martial Lavacourt, Éd. rue Fromentin, janvier 2013, 412 p. 20 € . Ecrivain(s): Megan K. Stack

 

Ce livre dont le titre évocateur fait référence à une parabole, « S’il dit la vérité, alors il ment. S’il ment, alors il dit la vérité », est un livre dont il est difficile de parler tellement il remue en nous nombre de questionnements et d’émotions. On s’y enfonce, au fur et à mesure de la lecture, avec une sensation de poids grandissante, sans doute de la même façon que l’auteur a vécu toutes ces expériences, ces rencontres, en tant que reporter de guerre, comme on dit.

Et il s’agit bien de ça, effectivement, mais comment rapporter ainsi des évènements aussi brutaux sans s’y retrouver totalement impliqué, chamboulé, transformé pour toujours ? C’est impossible, et pourtant il y a une nécessité de rapporter l’irracontable, de raconter pour celles et ceux qui n’ont pas ou plus de voix, voire de vie.