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Poésie

Alphabet de A à M, Philippe Jaffeux

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 02 Février 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Passage d'encres

Alphabet de A à M, 2014, 350 pages, 30 € . Ecrivain(s): Philippe Jaffeux Edition: Passage d'encres

 

Un poète sur la place des nombres (2)

Étant davantage entrée dans le labyrinthe d’Alphabet, j’aimerais ici exprimer certaines impressions de lecture (« On s’exprime à partir de ce qui nous imprime », écrit Jean-Luc Godard).

Tout d’abord pourquoi ce titre ? Le poète ferait-il place davantage ici aux nombres, privilégiant ceux-ci par rapport aux lettres ? N’oublions pas que son outil de travail est l’ordinateur, pour lequel les lettres sont des nombres. Les 15 lettres d’Alphabet ont été construites grâce à un flux électrique. Lettres de conversion à partir de nombres créateurs d’un monde incréé, lettres plutôt que mots, produisant – comme le flux énergétique produit l’électricité- une écriture nouvelle, imprévisible.

S’ensuit de cette place incontournable occupée par les nombres comme une magie de cet alphabet de l’électricité. Alphabet d’avant l’écriture de « la lettre » puisque proposant par le flux électrique des lettres perçues avant tout comme des images et des nombres ; Alphabet cosmique puisque brassant le monde à hauteur d’une humanité débarrassée de son pesant d’ego, porté et traversé par la force d’une énergie telle qu’elle peut se diffuser dans des forces électromagnétiques, cosmiques, voire divines.

Tony’s Blues, Barry Wallenstein

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Jeudi, 29 Janvier 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Recours au poème Editeur

Tony’s Blues, traduction de Marilyne Bertoncini, octobre 2014, 60 pages, 7 € . Ecrivain(s): Barry Wallenstein Edition: Recours au poème Editeur

 

2. Further Talk from Tony

Believe me this time,

The curse that runs its course

and comes back to singe its sender

is my idea of health, good fortune ;

a lesson learned from heat

is blazed forever

I’d like learn a lesson

and recover.

A distance suivi d’Annonciation, et Moments. Traversées du temps, Henri Michaux

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 23 Janvier 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Gallimard

A distance suivi d’Annonciation, et Moments. Traversées du temps, Poésie/ Gallimard, 2014 . Ecrivain(s): Henri Michaux Edition: Gallimard

 

« Un moment qui traverse la route. Un moment qui n’insiste pas.

Un moment plutôt errant.

Un moment lendemain de grands moments »

(Lieux, moments, traversées du temps)

« Le chemin enchanté des regards

refait le corps admirable, et l’être semblable.

Mais l’automne, mon ami, est mon souci

l’automne, si tu comprends

Douce est l’origine de ailes… »

(Annonciation)

Mélancolie douce, Patrick Dubost

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 16 Janvier 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Mélancolie douce, Ed. La Rumeur libre, 2013, 80 pages, Prix Jean-Jacques Lerrant . Ecrivain(s): Patrick Dubost

 

Qu’est ce qui fonde la différence entre un texte théâtral fait pour être dit sur scène, face à un public, clamé, déclamé, et un texte poétique qui relève de la performance ?

Qu’est-ce qui distingue le théâtre du récit même poétique sinon la présence dans le texte-papier des didascalies et les marques de dispositions scéniques qui visuellement renvoient le lecteur à ce genre particulier. En lisant le dernier texte de Patrick Dubost, on pense alors poésie élégiaque et pourtant il semblerait que le performeur veuille plutôt dynamiter les cloisons des genres.

Ainsi Mélancolie douce avec ses 49 tableaux nous raconte une histoire dialoguée, polyphonique, sans que jamais aucune marque du dialogue rattachée au genre théâtral (didascalies) ou au récit soit présente. Bien sûr puisque ce genre appartient en premier lieu à la poésie.

Une poésie dont la force réside dans l’emploi des mots les plus simples, l’intervention de personnages les plus ordinaires (une boulangère, une enfant de sept ans…), un dispositif de mise en page qui fait couler la parole des uns aux autres, la fondant en une seule voix, celle du poète assurément, debout sur scène déclamant et absorbant toutes ces voix.

Des liens invisibles, tendus / Taut, invisible threads, Dara Barnat

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 16 Janvier 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Recours au poème Editeur

Des liens invisibles, tendus / Taut, invisible threads, recueil bilingue, poèmes traduits de l’anglais (Israël) par Sabine Huynh, 114 pages, 8 € . Ecrivain(s): Dara Barnat Edition: Recours au poème Editeur

 

Dara Barnat : Jamais ne faire fi

 

Composer une poésie qui puisse tout à la fois embrasser l’Histoire et la vie de chacun, avec ses petitesses et ses grandeurs, avec ses pleins et surtout ses manques chantants.

Composer une poésie qui soit à même de faire que les gens se tutoient sans malice, avec douceur, au plus profond d’eux-mêmes ; chacune d’elles, chacun d’eux.

Composer une poésie qui, ce faisant, n’oublie jamais, jamais, de prendre en compte les frémissements de l’Histoire et du temps. Et ce en donnant une place capitale au rythme, à la pulsation des vers sur la page, grâce à l’utilisation qui est faite du blanc, à la pulsation du sens dans nos vies, grâce à la découpe subtile des vers.