Métaphore du titre. Courir, donc survivre, ou bien, fuir ; sur la faille, la béance ouvrant sur l’enfer du Rwanda face à son génocide. 1994, date arrêtée, pour l’Afrique et le monde, à la page définitivement noire-suie de l’indicible du genre qu’on dit, humain…
Premier roman de Naomi Benaron, scientifique, écrivain, marathonienne américaine, Courir sur la faille est un – le, peut-être – coup de poing de la rentrée. Un livre qui confisque le souffle, prend aux tripes, noue le ventre ; un livre unique qui demande à son lecteur de le lire, comme l’athlète, à grandes foulées, surveillant les pulsations du cœur, maîtrisant, s’il veut arriver au bout, le sang qui monte, les yeux qui fondent, l’intellect qui lâche… Ce livre – un des rares – qui nous fait nous relever la nuit, pour aller plus loin avec lui… mais en renâclant, limite refus ; faut-il lire encore, savoir ce que on sait déjà…