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L'Harmattan

Les Éditions L'Harmattan sont une maison d'édition française, créée et dirigée par Denis Pryen depuis 1975, et qui tire son nom du vent l'Harmattan.


Quand on aura le temps, Cédric Bonfils

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 02 Mars 2018. , dans L'Harmattan, Les Livres, Critiques, La Une Livres, La rentrée littéraire, Jeunesse, Théâtre

Quand on aura le temps, août 2017, 70 pages, 11 € . Ecrivain(s): Cédric Bonfils Edition: L'Harmattan

 

« C’est du théâtre… »

La première de couverture d’un livre se doit d’être une invitation à la lecture, une « image » du texte, comme un premier songe de lecture. L’illustration qui accompagne la pièce de Cédric Bonfils est au contraire une abomination : comment l’éditeur a-t-il pu publier en l’état ce texte doux et subtil avec une telle couverture ? Certes, l’on retrouve deux personnages adolescents assis dans l’herbe côte à côte, comme dans la scène 5, mais présentés dans d’atroces couleurs : la jeune fille au visage bruni (l’enfant du voyage), vêtue tout en rose et le garçon du village, lui comme par hasard au teint très blanc. Je passerai sous silence les connotations pitoyables de tout ceci. Il faut donc se faire violence pour tourner les pages du livre, aller vers les dédicaces nombreuses (5 dédicataires de l’intimité de l’auteur sont mentionnés) et inscrites dans l’enfance et l’amitié, en prélude au leitmotiv du voyage et à celui du temps nécessaire à la vie, semblable à une route.

Les mains pleines de bruits, Mireille Boluda

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Vendredi, 06 Janvier 2017. , dans L'Harmattan, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles

Les mains pleines de bruits, août 2016, 106 pages, 12,50 € . Ecrivain(s): Mireille Boluda Edition: L'Harmattan

 

« Je ne suis rien de ce que j’avais rêvé d’être » nous annonce Mireille Boluda dans Qu’importe, sa première nouvelle brève. Son recueil Les mains pleines de bruit en comporte vingt huit. Il suffit qu’un désir s’éveille et s’avive pour que les doigts et l’esprit de l’écrivain se mettent en chemin et que le récit naisse, l’âge ne fait rien à l’affaire. Vingt-huit courtes nouvelles qui sont des éclats de vie, des éclats de sensations, des éclats de rire, des éclats de tristesse, qui déferlent sur la page blanche, des bribes de petits riens qui font tout le charme, la singularité et l’épaisseur d’une existence.

Mais dans ses brèves, ce qui est mis en évidence chez ces personnes simples que l’auteur nous permet d’approcher, c’est leur fragilité, en effet chez chacun, une pièce manque au puzzle, l’inachèvement de ces destins miniatures lève une béance, une faille qui évite toute mièvrerie superficielle. L’auteur porte un infini respect à chacun de ses personnages qui ont une présence sous l’écorce parfois ingrate d’existences définitivement tronquées. Dans Le tacot de Jules, la lucidité l’emporte « C’était comme s’il recevait des inconnues s’agitant comme des éphémères. Soudain une étrange tristesse l’envahit. Il avait l’impression de voir un vieux film muet, dont il ne reconnaissait pas les acteurs et dont il aurait oublié l’histoire ».

Quatre saisons plus une, Alain Hoareau

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Lundi, 28 Novembre 2016. , dans L'Harmattan, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Quatre saisons plus une, septembre 2016, 108 pages, 13 € . Ecrivain(s): Alain Hoareau Edition: L'Harmattan

 

« Il sera déjà trop tard pour les larmes/ en dedans/ lieu de ta présence ». C’est l’évènement de la perte qui va motiver Alain Hoareau à oser la publication de ce recueil de poèmes, Quatre saisons plus une, lui qui pose ses mots depuis si longtemps sur la page. Ce livre est un hommage au temps qui passe au fil des saisons où l’ordre chronologique est bousculé. La mort du père, qui est pour chaque homme un moment inaugural, va conduire le poète à déployer ses ailes pour nous offrir cet envol vers des pays disparus.

L’auteur va tisser, pour un auditoire d’inconnus, une toile ténue et resserrée de sensations et de sentiments pour tenter, du bout des doigts, du bout de sa lyre, de nous permettre d’approcher au plus près de l’émotion et ainsi atteindre le cœur des évènements les plus infimes, les plus anodins, les plus essentiels.

Dans un murmure fragile, dans une traversée risquée, le poète esquisse des moments éphémères dans un cheminement intérieur, qui se dévoile au fil de l’eau, au fil de sa marche en alerte, au fil de sa flânerie, au fil de son parcours intérieur, au fil de ses Rêveries d’un promeneur solitaire. Toute assurance délaissée, il s’acharne à traquer l’ineffable pour suivre la lumière et le vent, les forêts d’ombres, le parfum des saisons.

La guerre de l’once et du serpent, Patrice Montagu-Williams

Ecrit par Stéphane Bret , le Samedi, 31 Octobre 2015. , dans L'Harmattan, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La guerre de l’once et du serpent, avril 2015, 209 pages, 20 € . Ecrivain(s): Patrice Montagu-Williams Edition: L'Harmattan

 

Le Brésil est un pays qui engendre des rêves : en tant que contrée rattachée au continent américain d’abord, par son immensité et la diversité de ses populations et de ses régions, ensuite. Patrice Montagu-Williams, auteur du roman La guerre de l’once et du serpent, qui a pour cadre le Brésil des années 30, nous introduit bien dans cet univers.

L’action se déroule dans le Nordeste brésilien, le long du fleuve São Francisco, dans la région du sertão, terre imprégnée de légendes, de superstitions les plus diverses faisant bon ménage avec le catholicisme dominant. Cette région passe aussi pour être peuplée de bandits, de prophètes – faux ? – et de saints à la légende non confirmée.

C’est la veille de la seconde guerre mondiale ; le Brésil est dirigé alors d’une main de fer par Getulio Vargas, un dictateur, qui a installé un état fort, autoritaire, l’Estado Novo, et n’a pas choisi son camp entre les Nazis et les Alliés occidentaux. Peu de temps auparavant, Lampiào, l’un des plus célèbres des cangaçeiros, sorte de bandes assimilées à des « bandits d’honneur », et ses compagnons ont été abattus, décimés par les troupes du régime, ce dernier ne pouvant accepter de laisser une région entière sous le contrôle de bandes armées défiant son autorité.

Ainsi se parlent le ciel et la terre, Michel Cosem

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 23 Juin 2014. , dans L'Harmattan, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Ainsi se parlent le ciel et la terre, décembre 2013, 89 p. 11,50 € . Ecrivain(s): Michel Cosem Edition: L'Harmattan

 

Écrire être au monde en sachant comment se parlent le ciel et la terre, avec toute la sérénité d’un poète qui maîtrise sa langue et pose un regard paisible sinon rasséréné sur le monde, ainsi nous parle / créé / voyage Michel Cosem.

Écrire : Ȇtre / Ȇtre au monde et l’ Écrire / Écrire & être au monde

Une même lettre initiale inaugure la geste créative, que transfigure l’acte poétique porté par le poème, d’un merveilleux quotidien. Geste créative / Quête existentielle.

Ainsi se parlent le ciel et la terre s’ouvre sur le Dire de cet acte inaugural, Écrire être au monde, comme dans l’Aube de Rimbaud « la première entreprise fut une fleur qui (…) dit (au poète) son nom ».

Et le merveilleux quotidien, surgi de cette entreprise de langage entre le ciel et la terre mise en mots par le poète, transparaît d’emblée dans les interlignes de la page première.