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Folio (Gallimard)

Collection de poche des éditions Gallimard

 


Alcools, Guillaume Apollinaire

Ecrit par Michel Host , le Lundi, 13 Mai 2013. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Livres décortiqués, La Une Livres, Poésie

Alcools, Édition 2013, Folio-Gallimard N°5546, 249 pages, prix non indiqué . Ecrivain(s): Guillaume Apollinaire Edition: Folio (Gallimard)

Le recueil Alcools, précédé de Guillaume Apollinaire de Paul Léautaud, suivi d’un dossier sur l’œuvre et le poète, comprenant des textes d’Apollinaire sur la création, la poésie et la composition d’Alcools ; des contributions-hommages de divers poètes d’hier et d’aujourd’hui ; un « Lexique d’Alcools » par Michel Décaudin ; de brèves notices sur les amis d’Apollinaire ; une notice biographique et chronologique du poète.

 

Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? »

Michel Host

Voici un livre dont l’intelligence et la praticité de la composition alliées à l’intérêt unique d’une poésie unique feront qu’il ne nuira à personne de l’avoir dans la poche de sa veste ou de son trench-coat, à condition que ceux-ci soient de bonne coupe. Bien au contraire, tout collégien, lycéen, étudiant que l’enseignement tel qu’on le dispense de nos jours n’aura pas dégoûté à jamais de l’expression poétique et d’Apollinaire en particulier, tout lecteur de bonne volonté qui, au fil du temps, se sera éloigné de la poésie gagnera à le consulter, à en lire quelques pages dans les transports en commun, dans son lit avant de dormir ou in articulo mortis, mais aussi à ses amis au bistrot les jours de pluie comme de soleil.

Pensées étranglées, Emil Michel Cioran

Ecrit par Cathy Garcia , le Samedi, 23 Février 2013. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres

Pensées étranglées, coll. Folio « sagesses », janvier 2013, 88 pages, 2 € . Ecrivain(s): Emil Michel Cioran Edition: Folio (Gallimard)

 

Ces textes sont extraits du Mauvais démiurge (Gallimard, collection NRF Essais, 1969). Plongeons-y sans rien savoir de Cioran ou tout du moins en oubliant ce que l’on sait, afin d’entrer directement dans l’essence de ce qui est écrit.

Toutes les voies peuvent mener à la sagesse, y compris celles du désespoir et du pessimisme les plus noirs, bien qu’on ne puisse imaginer qu’elles aient été délibérément choisies. Cioran, en tout cas, y est naturellement enclin, et on lui doit, outre une intelligente réflexion poussée parfois jusqu’à son extrême, des éclairs de génie qu’il traduit en phrases lapidaires, d’une force percutante et d’un humour ironique sans doute salvateur.

« Dieu est le deuil de l’ironie. Il suffit pourtant qu’elle se ressaisisse, qu’elle reprenne le dessus, pour que nos relations avec lui se brouillent et s’interrompent ».

La frontière entre les deux étant mince, son ironie flirte souvent avec le cynisme, mais Cioran est doté d’un sens aigu de la critique dont il ne s’exclut pas et d’un besoin sans doute intense de sincérité avec lui-même.

L'explosion du journalisme, Ignacio Ramonet

Ecrit par Stéphane Bret , le Mardi, 19 Février 2013. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres

L’explosion du journalisme, février 2013, 163 p. 7,50 € . Ecrivain(s): Ignacio Ramonet Edition: Folio (Gallimard)

 

 

La presse, comme pouvoir, a-t-elle encore un avenir ? Peut-elle jouer un rôle autre que celui du courtisan ou du porte-voix du maître ?

Familier des questions relatives aux pouvoirs des medias et à l’influence de la communication, traitées dans ses ouvrages tels que Propagandes silencieuses ou La tyrannie de la communication, c’est à l’examen de l’évolution de la presse mondiale que se consacre cette fois Ignacio Ramonet dans son dernier essai L’explosion du journalisme.

La presse est menacée, selon l’auteur, par l’évolution même des medias. On est passé, depuis l’avènement d’Internet, d’une situation où les medias de la presse écrite se partageaient le pouvoir, reflétaient parfois des courants d’opinions tranchés, à une prolifération de l’information.

Une langue venue d'ailleurs, Akira Mizubayashi

Ecrit par Theo Ananissoh , le Lundi, 18 Février 2013. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Récits

Une langue venue d’ailleurs, janvier 2013, 263 pages, 6,50 € . Ecrivain(s): Akira Mizubayashi Edition: Folio (Gallimard)

 

C’est affirmé d’entrée de jeu, avec une simplicité sincère qui indique la qualité morale du propos :

« Le français est la langue dans laquelle j’ai décidé, un jour, de me plonger. J’ai adhéré à cette langue et elle m’a adopté… C’est une question d’amour. Je l’aime et elle m’aime… si j’ose dire… ».

Le lecteur avance, appréhendant discrètement à chaque page de lire l’habituel hommage à l’art français de la table ou à la supposée légèreté typique et rohmerienne… Mais non ! Pas une seule fois, en plus de deux cents pages consacrées à cet amour exceptionnel pour la langue française, on n’est confronté à ces raisons et motifs communs (et ambivalents) que suscitent souvent la France et sa langue hors du monde francophone. Une langue venue d’ailleurs, paru en 2011 dans la fameuse collection L’un et l’autre de J. B. Pontalis, est tout à la fois une autobiographie, une méditation comparative (et comparatiste) finement insérée dans le corps du récit et une magnifique description de ce en quoi une langue est le lieu de la vie.

La chambre de Jacob, Virginia Woolf

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 04 Février 2013. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Recensions, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

La chambre de Jacob, Trad de l'anglais et présenté par Adolphe Haberer, 363 p. . Ecrivain(s): Virginia Woolf Edition: Folio (Gallimard)

 

Peut-on concevoir un roman sans histoire ?

C’est la question que pose cette œuvre de Virginia Woolf.

Il y a un personnage, Jacob, qu’on peut appeler principal, annoncé dans le titre, souvent absent dans le texte, et cependant omniprésent d’un bout à l’autre de la lecture.

Il y a un narrateur, ou une narratrice, qui sait tout de lui, mais qui n’en dit que ce qu’elle veut bien en dire.

Il y a un récit qui s’attache au personnage, qui ne fait surface que de façon épisodique, comme un sous-marin, sans que les épisodes s’en inscrivent dans une narration linéaire, logique, suivie.  Pour être plus précis, il y a des récits, des fragments de récits, où Jacob apparaît, pour un petit bout de chemin en compagnie du lecteur.