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La lutte pour la reconnaissance, Axel Honneth

Ecrit par Victoire NGuyen 25.06.13 dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Folio (Gallimard), Essais, Langue allemande

La lutte pour la reconnaissance, traduit de l’Allemand par Pierre Rusch, Folio, Essai n°576, février 2013, 352 pages, 9,10 €

Ecrivain(s): Axel Honneth Edition: Folio (Gallimard)

La lutte pour la reconnaissance, Axel Honneth

 

 

Redécouvrir Hegel

 

Il est indéniable que La lutte pour la reconnaissance est un ouvrage majeur pour qui désire renouer avec les cours de philosophie politique. En effet, il s’agit ici du résultat d’une thèse d’habilitation pour une chaire universitaire de philosophie. Axel Honneth se rattache à l’école de pensée qu’on appelle l’école de Francfort. Il suit une lignée directe qui remonte à Hegel, l’un de ses membres les plus prolifiques et les plus prestigieux en terme de production et de réactualisation d’un mode de pensée philosophique hérité des maîtres antiques et de la Renaissance.

Axel Honneth tente d’aider le lecteur à comprendre le processus de pensée d’Hegel avant la publication de son fameux Phénoménologie de l’esprit. Pour cela, il scinde son travail en trois parties. La première s’intitule Idée première de Hegel. Il met en exergue les influences du philosophe et notamment les apports des Anciens et des Modernes tels que Hobbes ou encore Machiavel dans la structuration de sa pensée et dans l’élaboration de son concept de lutte et de conflit pour le pouvoir et la pérennisation de la structure sociale au profit de l’individu. Cette partie est un pivot central pour comprendre l’extension du projet philosophique d’Hegel dans ce qu’il a de nouveau et de novateur par rapport à la conception de la Cité ou de l’Etat préconisés par Aristote ou encore Machiavel et à sa suite Hobbes.

La deuxième partie de son étude, La structure des relations de reconnaissance sociale, s’intéresse non seulement à la relation interpersonnelle et sociétale liant l’individu à l’ensemble social mais aussi à la consolidation d’une structure communautaire permettant un compromis entre l’individu et ses libertés et le groupe. L’auteur présente le concept de la reconnaissance comme le catalyseur de cette relation complexe entre l’individu et le reste de son groupe familial et par extension social. Axel Honneth appelle à des grilles de lecture telles que la psychologie sociale avec les travaux de D.W. Winnicott. Il s’appuie aussi sur les études de G.H. Mead pour faire une excursion dans le domaine de l’anthropologie.

La troisième partie de son travail est l’expression d’un aboutissement en terme de compréhension totale de la pensée d’Hegel dans le sens où se déploie ici une étude minutieuse de ce que Axel Honneth appelle La morale et son rôle dans le développement de la société. Il aborde dans cette section de sa thèse les notions de « mépris » et de « résistance ». C’est autour de ce couple de concepts que s’articulent les différents modes de conflits entre les groupes d’individus.

En conclusion, cette thèse d’habilitation publiée sous le titre de La lutte pour la reconnaissance permet au lecteur de réfléchir sur la relation de dualité et de conflit dans les sociétés humaines. Elle peut aussi répondre à ce paradoxe qui voit le conflit comme un ébranlement perpétuel de nos sociétés modernes sans les déstabiliser pour autant.

 

Victoire Nguyen

 


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A propos de l'écrivain

Axel Honneth

 

Axel Honneth est philosophe et sociologue. Il est universitaire et dirige depuis 2001 l’Institut de recherche sociale de l’université de Francfort. Il a succédé à Jüngen Habermas. Il a aussi publié des ouvrages philosophiques comme La société du mépris, La réification ou encore Les pathologies de la liberté.

 


A propos du rédacteur

Victoire NGuyen

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Un peu de moi…

Je suis née au Viêtnam en 1972 (le 08 Mars). Je suis arrivée en France en 1982.

Ma formation

J’ai obtenu un Doctorat es Lettres et Sciences Humaines en 2004. J’ai participé à des séminaires, colloques et conférences. J’ai déjà produit des articles et ai été de 1998 – 2002 responsable de recherche  en littérature vietnamienne dans mon université.

Mon parcours professionnel

Depuis 2001 : Je suis formatrice consultante en communication dans le secteur privé. Je suis aussi enseignante à l’IUT de Limoges. J’enseigne aussi à l’étranger.

J'ai une passion pour la littérature asiatique, celle de mon pays mais particulièrement celle du Japon d’avant guerre. Je suis très admirative du travail de Kawabata. J’ai eu l’occasion de le lire dans la traduction vietnamienne. Aujourd’hui je suis assez familière avec ses œuvres. J’ai déjà publié des chroniques sur une de ses œuvres Le maître ou le tournoi de go. J’ai aussi écrit une critique à l’endroit de sa correspondance (Correspondance 1945-1970) avec Mishima, auteur pour lequel j’ai aussi de la sympathie.