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Entretiens

Entretien avec Nilda Fernández, l’éternel nomade aux 1001 vies, par Laurent Bettoni

Ecrit par Laurent Bettoni , le Mercredi, 29 Mars 2017. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

 

Où que l’on aille, nos fiançailles avec Nilda Fernández sont éternelles. Et surtout, où qu’il aille, lui. Car depuis 1991, depuis que des artistes comme Léo Ferré, Georges Moustaki et Claude Nougaro lui ont ouvert leurs bras en même temps que nous lui avons ouvert les nôtres, depuis que les Victoires de la musique l’ont consacré Meilleur espoir masculin et que l’Académie Charles-Cros lui a décerné le grand prix pour son album, l’hidalgo voyageur ne cesse d’explorer le vaste monde, ne cesse de nous quitter pour mieux nous revenir et nous faire découvrir ses nouveaux projets artistiques, justement nourris de ses périples et de ses expériences. Dans Contes de mes 1001 vies paru le 1er février 2017 aux éditions de l’Archipel, il pose un instant ses bagages et évoque quelques épisodes marquants de son existence en perpétuel mouvement. Avec ses textes remarquablement écrits, à la fois drôles, poétiques, émouvants et pudiques, bien qu’il s’y raconte, Nilda Fernández nous donne l’occasion de parler du déracinement, de l’amour, de la mort, de l’art, de la politique. Bref, de tout ce qui construit un être. Il ne s’agit pourtant pas d’une biographie mais bel et bien d’une œuvre littéraire. Normal, pour un homme qui veut faire de sa vie une œuvre d’art.

Entretien avec John Truby, l’art et la manière de créer, par Sophie Galabru

Ecrit par Sophie Galabru , le Mardi, 21 Mars 2017. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

John Truby est un des plus célèbres « script doctor » des Etats-Unis. Il a élaboré un art et une manière de créer des scénarios. Ses conférences mais aussi la parution de son ouvrage L’anatomie du scénario (éd. Michel Lafon) délivrent des conseils efficaces et précis, fondés sur une conception philosophique de la démarche créative.

 

Sophie Galabru : John Truby, j’aimerais revenir sur votre vision esthétique du processus de création. Pensez-vous que l’on puisse faire de n’importe qui un écrivain ou un bon scénariste ?

 

John Truby : Non, je le ne pense pas.

 

Nous pourrions considérer que des éléments irréductibles tels qu’une vision du monde ou la personnalité d’un auteur jouent un rôle considérable dans la détermination d’un style, le choix d’un sujet original ou la façon de capter et monter des images.

Interview Caroline Riegel : « j’étais la seule à pouvoir le faire », par Michel Tagne Foko

Ecrit par Michel Tagne Foko , le Mardi, 28 Février 2017. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

Nous recevons aujourd’hui une femme au grand cœur, humaniste et globe-trotteur, écrivain aux multiples récompenses, et aujourd’hui réalisatrice d’un premier documentaire aux multiples distinctions, appelé Semeuses de Joie. Le film a obtenu, entre autres, le Prix spécial Ushuaïa TV, Diable d’or 2016 au festival international du film alpin des Diablerets, Grand Prix du Jury au festival Retours du Monde, Grand Prix du public au festival Regards D’altitudes, Prix du public au FIFMA 2015, etc.

 

Michel Tagne Foko : Qu’est-ce qu’on ressent quand son premier documentaire reçoit de nombreux prix ?

 

Caroline Riegel : Beaucoup de joie, un peu de fierté et le sentiment d’être encouragée. Mais c’est surtout les réactions du public, les échanges lors des nombreuses conférences, les relations qui en découlent, les mots des spectateurs et la joie partagée avec les nonnes lorsqu’elles étaient en France qui ont été une incroyable récompense aux efforts et à l’énergie inimaginable déployée pour aller au bout de ce rêve un peu fou.

Rencontre avec Pascal Arnaud, inventeur de Quidam éditeur, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 22 Février 2017. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

 

La Cause Littéraire : L’année 2017 s’annonce sous de beaux auspices, vous publiez en ce début d’année « Elise et Lise » le tout nouveau roman de Philippe Annocque (« Pas Liev » publié en 2015 a fait l’unanimité des critiques et notamment des nôtres), mais aussi « La Disparition de la chasse » de Christophe Levaux, ou encore « Le Chronométreur » du Suédois Pär Thörn, et vous annoncez également un nouveau roman de Gabriel Josipovici et de Karsten Dümmel. Des fidélités à des auteurs mais aussi des premiers romans. Ces choix, cette « politique éditoriale » sont-ils un principe que vous défendez depuis le début ? Ou bien est-ce le métier que vous pratiquez depuis plus de dix ans qui a dicté et dicte ces publications, le savoir et la saveur du métier d’éditeur ?

 

Pascal Arnaud : S’il y a un principe depuis le début, c’est d’avoir une politique d’auteurs, donc d’être fidèle à un travail spécifique qui, dès le départ, n’est pas donné comme tel. La fidélité c’est une vertu pas toujours évidente eu égard aux impératifs de l’économie de marché, mais elle est globalement là : des auteurs, pas des livres.

Rencontre avec le dessinateur, illustrateur, photographe, Jean-Claude Claeys, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 01 Février 2017. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

 

Dans les années 80, c’est son imaginaire, sa plume et son crayon qui « illustraient » les couvertures des romans policiers, que publiaient les Nouvelles Editions Oswald. Une collection consacrée pour majorité aux auteurs de langue anglaise, beaucoup d’américains, quelques anglais : Helen McCloy, John Dickson Carr, Robert Bloch, Jack Vance ou encore Howard Fast et John Evans, on y trouvait également des romans noirs de Frédéric Fajardie et de Léo Mallet. On reconnaît immédiatement le style de Jean-Claude Claeys, son dessin en noir et blanc, ses visages, ses corps d’héroïnes, d’hommes déformés par la peur. Le trait est net, vif coupant comme une lame de couteau, un dessin pour une situation, très théâtralisée, une situation pour raconter un roman. En parallèle, Jean-Claude Claeys signe quelques livres scénarisés et dessinés, dont Magnum Song, Lame Damnée (avec Nolane) et La Meilleure façon de tuer son prochain (qui reprend ses fameuses couvertures), un style fait de noirs et de gris, un art de la mise en « scène » de la page, beauté du trait, richesse des combinaisons de gris, de noirs et de blancs, Jean-Claude Claeys manie à dessein les armes du dessin. Son univers doit beaucoup aux films noirs de la Warner ou de la RKO, taxis dans la nuit, rues sombres, clubs de jazz enfumés, femmes fatales, armes de poing, cris et déchirements, musiciens solitaires, c’est toujours Autour de Minuit que tout se joue.