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Les Chroniques

Cartes postales et autres textes, Henry J.-M. Levet (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Jeudi, 28 Novembre 2024. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED, Poésie

Cartes postales et autres textes, Henry J.-M. Levet, Poésie/Gallimard, 2001, 165 pages, 8,20 €

En marge des Cartes Postales de Levet

1) Quelques dates significatives :

– mars 1900 : publication des quatre Sonnets torrides d’Henry J.-M. Levet dans La Vogue ;

– avril et septembre 1902 : publication des Cartes postales dans La Grande France ;

– 1921 : première édition des Poèmes, précédés d’une Conversation de MM. Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud (La Maison des Amis des Livres, 7, rue de l’Odéon, Paris : on aura reconnu l’adresse de la librairie d’Adrienne Monnier) ;

– 2001 : réédition de la publication de 1921 avec une préface essentielle de Bernard Delvaille (Poésie/Gallimard).

Griffes 14 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Mardi, 26 Novembre 2024. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

 

Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette, éditions JC Lattès, août 2024, 252 pages, 20 €

Sandrine Collette m’étant inconnue, je projetais un contenu régionaliste, voire Canadien. Couverture Club des Lecteurs : jolie petite fille sur la joue de laquelle on a tracé quelques lignes boueuses mais élégantes, vent dans les cheveux et regard sérieux, sourcils froncés, vers un futur encore à préciser. Un côté campagnard, pull fait main, une brindille, des bleus des verts, un fond flou. La photo (car c’est une photo, ce qui rend les premières pages plus difficiles à situer) n’utilise que la moitié de l’espace. Nulle part, nul temps. Le premier chapitre (de cinq, tout très court) engage mal l’affaire : intitulé « prologue » nous voyons tout de suite qu’il se passe en fait bien après tous les événements importants qui vont nous être rapportés, il en est la conséquence. Par-dessus la trame historique (?) l’auteur ne rechigne pas à utiliser les poncifs du polar. Avec Cut directorial pour le suspense.

Vies héroïques, Daniel Kay (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 25 Novembre 2024. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Vies héroïques, Daniel Kay, Gallimard, septembre 2024, 114 pages, 15,50 €

 

S’approcher

Le dernier livre de Daniel Kay consiste en un art du portrait – portraits, je pense, plus proches d’Arcimboldo que de Bonnat –, soutenu par une étrangeté et parfois du comique. Je veux dire qu’il y a une invention propre. L’on ne reste jamais sur le même registre et l’on suit avec intérêt l’évolution de l’auteur à travers sentences et anecdotes. L’on y trouve peut-être un peu de Borges, du Roberto Bolaño, des Caractères de La Bruyère, en tout cas une facétie intelligente et instructive. Quoi qu’il en soit, le livre domestique l’étrange, le saisit, le capture, l’aliène.

Cette littérature est une domestication, une appropriation, qui rend proches des êtres réels ou de fantaisie, imposant souvent une vision du monde ; dans la proximité des êtres, avec une certaine tendresse parfois. Du reste, cette écriture se réclame sans doute mieux de la fiction, d’un arrière-monde fictionnel, que d’un naturalisme, il me semble.

Comme celui qui voit, Essai sur Dante, Jean-Charles Vegliante (par Valérie T. Bravaccio)

Ecrit par Valérie T. Bravaccio , le Jeudi, 21 Novembre 2024. , dans Les Chroniques, Les Livres, Essais, La Une CED

Comme celui qui voit, Essai sur Dante, Jean-Charles Vegliante, Editions Tarabuste, octobre 2024, 156 pages, 16 €

 

Dans le site Tarabuste, on peut lire que cette nouveauté éditoriale se réfère directement à Dante, « prénom célèbre dans le monde entier » (1), mais pas toujours lu. En effet, le sous-titre, Essai sur Dante, sert à diriger le lecteur vers l’œuvre de Dante Alighieri, et plus précisément au vers 58 du chant XXXIII du Paradis, troisième tome de La Commedia : « Qual è colüi che sognando vede », traduit par Vegliante en : « Comme est celui qui voit en rêvant […] » (2).

Puis l’éditeur précise que le long parcours de Dante, enfer-purgatoire-paradis, est particulier car il suit « la force du désir qui entraîne, persiste et pourrait être son ultime garant de vérité » (3). Il met en exergue la « force du désir », l’élan créatif du poète, la puissance de l’invention littéraire qui va l’aider à retrouver sa muse Beatrice, morte très jeune. Cette force du désir est d’ailleurs illustrée dès l’ouverture de l’Essai où l’on peut voir une illustration de Odilon Redon datant de 1914, représentant Dante et Béatrice réunis (une situation qui n’a jamais eu lieu dans la réalité) (4).

À Jérôme Ferrari (6) (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Jeudi, 21 Novembre 2024. , dans Les Chroniques, La Une CED

Nord Sentinelle, Jérome Ferrari, Actes Sud, 144 p. 17,80 €

 

Votre dernier roman cultive un pessimisme réaliste de penseur documenté, parti pris caractéristique de votre œuvre. Vous y passez maître en l’art de le rendre savoureux sans superflu, comme un distillateur extrait l’huile essentielle des fleurs, essence qui, séparée de son eau, donnera naissance à variétés d’effluves.

Retirer, rajouter ou modifier un seul de ses éléments massacrerait votre prose comme s’il s’agissait d’un poème où chaque mot adroitement choisi soutient votre architecture d’images concises et de constats brutaux. D’autres diluent pour faire des pages. Vous, vous concentrez pour que se prolongent longtemps chez le lecteur les impressions les plus variées, les plus contradictoires. Voici mes premières.