Jean-Louis Clarac est un poète qui éprouve la vie, en fait l’expérience quotidienne, à la fois ébloui et bouleversé par elle. C’est dire s’il est à l’écoute du monde, partout où il se trouve, « entre rumeur et fracas » par exemple, titre de son dernier recueil (*). La rumeur et le fracas des éléments, en particulier de l’océan qu’il observe, mais aussi des activités humaines, dans leur tumulte et leur aveuglement. Poème après poème c’est alors une conscience qui nous parle, celle du poète qui ne sépare jamais la beauté du monde du malheur des hommes.
Quatre parties composent le recueil, quatre portes d’entrée sur le monde tel qu’il est et tel qu’il est regardé par Jean-Louis Clarac. Chacune d’elles reprend trois des quatre éléments traditionnellement constitutifs de l’univers, à savoir l’air (ici, peut-on dire, le ciel), l’eau, la terre, à quoi vient s’ajouter à chaque fois un élément supplémentaire, respectivement la forêt, le vent, le soleil, enfin la nuit le jour, l’alternance du permanent et de l’impermanent, qui est au cœur du recueil.