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Les éditions Stock sont une maison d'édition française, filiale de Hachette Livre, elle-même filiale de Lagardère Media.


Darling River, Les Variations Dolorès, Sara Stridsberg

Ecrit par Paul Martell , le Samedi, 02 Juillet 2011. , dans Stock, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles, Récits

Darling River, les variations Dolorès, Stock La Cosmopolite – 350 pages, 20,50 € . Ecrivain(s): Sara Stridsberg Edition: Stock

Darling River, les variations Dolores est, comme son titre l’indique, une série de variations. Variations autour du Lolita de Vladimir Nabokov et de son personnage principal devenu figure symbolique. Variations à travers quatre destins de lolitas.

La première de ces lolitas, Lo, a treize ans. Son père l’a baptisée Dolorès en hommage au roman de l’écrivain russe qu’il aime tant. Le soir venu, ils montent dans sa voiture et parcourent les routes, à travers un paysage apocalyptique de forêts ravagées par des incendies. Ils roulent toute la nuit et ne reviennent qu’à l’aube. A l’occasion, le père percute des animaux sur le bord de la route ou arrête son engin pour s’exercer au tir sur des robes et des chemises ayant appartenu à sa femme, la mère de Lo, aujourd’hui disparue.

Lo ne le considère pas comme un père, mais plutôt comme un frère, comme s’ils étaient tous les deux des orphelins abandonnés par leur mère.

« Papa adorait rouler en voiture. […] il prenait le volant et emmenait maman pour de longues promenades la nuit. Ils faisaient l’amour dans la voiture, mangeaient et dormaient dans la voiture garée sur la place. […]. Quand maman n’a plus voulu l’accompagner, j’ai pris sa place ».

Purge, Sofi Oksanen (par Anne Morin)

Ecrit par Anne Morin , le Mercredi, 13 Avril 2011. , dans Stock, Les Livres, Recensions, Pays nordiques, Roman

Purge. 2010. 21 € . Ecrivain(s): Sofi Oksanen Edition: Stock

 

« Purger : purifier par élimination des matières étrangères ».

Or, qu’est-ce que l’amour (pour Aliide) sinon cela, une « matière étrangère » qui l’envahit, la comble, l’obstrue.

Dans ce livre, bien sûr il est question de la malédiction d’être femme, une femme en territoire occupé, mais le cœur, le corps ne sont-ils pas aussi territoires occupés quand l’amour advient ?

Avant tout, histoire d’amour âpre, fou, rude. Aliide aime comme une bête, tombe amoureuse de Hans, et cela la conduit à la dénonciation, à faire en elle la part belle à ce qui la dévore, brutalement.

Ce n’est rien, trahir sa sœur, prendre ses biens et sa place, ce n’est rien, vendre, et ce n’est rien non plus tuer l’homme qu’elle aime si elle peut continuer à vivre avec lui, près de lui.

Car, croit-elle vraiment à cette « autre vie », à ce « nouveau départ » dans une ville qui les cachera, Hans et elle, et les engloutira dans l’oubli ? Quand elle lit le cahier secret où Hans avoue sa méfiance envers elle, Aliide hurle son amour déçu, perdu, elle le recrache comme on s’exorcise, comme si elle accouchait d’un enfant mort-né. Et dans le cagibi où elle cachait Hans jusqu’à l’improbable fuite, elle l’enterre vivant.