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Plon

Son activité couvre trois grands domaines : l’histoire politique, la littérature et les sciences humaines.

Sa production est divisée en plusieurs collections :

  • Documents et Mémoires (grands personnages politiques)
  • Romans (grands auteurs, surtout du xxe siècle)
  • Feux Croisés (littérature étrangère)
  • Terre Humaine
  • Romans jeunesse, plusieurs collections dont une toute récente collection fantasy avec des auteurs français contemporains, comme La Saga des Cavaliers des Lumières, de Brigitte Aubert et Gisèle Cavali.
(Wikipédia)

Fauré et l’inexprimable, Vladimir Jankélévitch (par Augustin Talbourdel)

Ecrit par Augustin Talbourdel , le Mardi, 11 Février 2020. , dans Plon, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Arts

Fauré et l’inexprimable, Vladimir Jankélévitch, 2019, 348 pages, 21 euros. Edition: Plon

 

Il n’y a rien de moins fauréen qu’un livre sur Fauré : Jankélévitch est le premier à l’admettre. La musique et l’ineffable n’en était pas un, bien que Fauré ait soufflé au philosophe la plupart de ses théories musicales, notamment celle de « l’expressivo inexpressif ». « Faire sans dire », telle serait la devise de Fauré dont la musique échappe généralement à toute analyse et ne demande qu’à être jouée. S’il n’y a pas d’esthétique fauréenne, si son art est « sans arrière-pensées métaphysiques », il y a néanmoins un « je-ne-sais-quoi » fauréen que Jankélévitch aborde dans le dernier texte et qu’il attribue au charme de sa musique.

Jankélévitch a toujours eu une prédilection pour les compositeurs français - et pas seulement - héritiers du romantisme : Debussy, Fauré, Ravel, Chausson, Duparc etc. Comme Barthes, il s’est particulièrement intéressé aux romantiques allemands, en particulier à Liszt, tandis que Barthes a davantage écrit sur Schumann. On pourrait d’ailleurs mêler la musique de Fauré à « l’orage romantique » qui, selon l’expression du philosophe, balaie le clavier à la recherche du nouveau.

Dictionnaire amoureux de l’Ovalie, Daniel Herrero (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 04 Octobre 2019. , dans Plon, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Dictionnaire amoureux de l’Ovalie, août 2019, 592 pages, 25 € . Ecrivain(s): Daniel Herrero Edition: Plon

 

« Blanco inventa des trajectoires loufoques qu’il rendit lumineuses sans effort apparent, créa des figures originales comme autant de pieds de nez aux règles du rugby classique et sema le danger aux quatre coins du terrain. Son jeu aux formes inimitables lui valut tous les honneurs et les surnoms les plus flatteurs. Blanco le magicien, l’artiste, le funambule… » Serge Blanco.

Le Dictionnaire amoureux de l’Ovalie ne pouvait être imaginé et écrit que par un troubadour de la langue, un détrousseur de mots, un sudiste, un flibustier des pelouses toulonnaises, un pirate méditerranéen des vestiaires, un jongleur des métaphores et des coups de gueule. Daniel Herrero n’en est pas à son premier essai, la Passion ovale qui l’enflammait sur les terrains et dans les vestiaires, cet Esprit du jeu, où le savoir n’a rien perdu de sa saveur originelle, s’est mué en passion littéraire, et il sait comme d’aucuns faire voler ses phrases comme un ballon, les faire swinguer, leur offrir de réjouissantes métaphores. Daniel Herrero sait tout de ce jeu solaire et terrien, de ce ballon aux rebonds aléatoires, des corps et des cœurs qui chantent.

La pesanteur et la grâce, Simone Weil (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 16 Septembre 2019. , dans Plon, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

« La pesanteur et la grâce » Juin 2019/ 265 pages/ 17€ . Ecrivain(s): Simone Weil Edition: Plon

Simone Weil ou la hauteur de vue.

Aborder la lecture de La pesanteur et la grâce revient à s’aventurer dans les territoires arides d’une conscience. C’est découvrir une sorte de géographie exigeante de l’âme. On y tutoie une hauteur de vue analogue à celle d’autres grands penseurs mystiques, Plotin, Maître Eckart, Pascal… Entrer dans ce livre de Simone Weil, c’est admettre qu’on n’en ressortira pas intact, immanquablement bousculé par une sensibilité à vif, une spiritualité déconcertante et un regard bien éloigné de notre époque. Il convient également de reconnaître la difficulté à rendre compte de cette œuvre obscure, exigeante et d’une grande ampleur. Il faut savoir notamment aborder les paradoxes et les contradictions apparentes si bien qu’on s’y perd quelquefois, qu’on reste pantois ou émerveillé.

L’ouvrage a paru la première fois en 1947, quatre ans après la mort de Simone Weil. Elle avait confié ses manuscrits à Gustave Thibon, un curieux intellectuel autodidacte, philosophe, paysan et… proche de Vichy. Il a mis en ordre les carnets de Simone Weil comme les feuillets des Pensées de Blaise Pascal le furent, en leur temps, par Brunschvicg ou Lafuma (entre autres). Certains ont pu estimer ce classement par Gustave Thibon discutable. En tout cas, c’est dans cet état que les Editions Plon en proposent aujourd’hui une nouvelle publication.

Appel à la réconciliation, Foi musulmane et valeurs de la République Française, Tareq Oubrou (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 20 Août 2019. , dans Plon, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Appel à la réconciliation, Foi musulmane et valeurs de la République Française, mai 2019, 347 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Tareq Oubrou Edition: Plon

Ne pas trop prendre, peut-être, à la lettre, a priori, avant même d’avoir parcouru l’ouvrage, un titre un peu alarmiste qui pourrait laisser à penser qu’il s’agit par cette publication de cibler une situation gravement conflictuelle entre communautés vivant en France. Le sous-titre circonscrit de façon plus précise le sujet, lequel pourrait être justement intitulé « Appel à la conciliation ». La thématique est certes de celles qui agitent et divisent notre société, et qui délimitent les sphères d’action idéologique de nos partis politiques. Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, franco-marocain cultivé, ne cache pas qu’il a été (mais dit qu’il n’est plus) membre de la confrérie des Frères Musulmans. Il s’interroge, et interroge, sur la compatibilité de l’islam avec les valeurs de la République, et il donne sa réponse : la foi musulmane, fondamentalement (à condition que cet adverbe n’ait rien à voir avec ceux et celles qui s’affirment « fondamentalistes » dans une mouvance wahhabite militante, intégriste et provocatrice), n’est pas opposable aux valeurs, aux lois, aux traditions qui fondent la culture, évidemment plurielle, la vie quotidienne, incontestablement métissée, et le contrat social, constitutionnellement laïque, de la nation.

Tuez-les tous… mais pas ici, Pierre Pouchairet (2ème critique)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 09 Avril 2018. , dans Plon, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman

Tuez-les tous… mais pas ici, janvier 2018, 468 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierre Pouchairet Edition: Plon

 

Pierre Pouchairet n’est pas (encore ?) un auteur fameux au point qu’il soit tout à fait superflu de jeter un œil à la présentation biographique qui orne la quatrième de couverture. On y apprend que cet ancien commandant de police a déjà publié un roman « dont l’action se déroule dans les territoires occupés », sans plus de précision. S’agit-il du Tibet, où l’immolation par le feu tient lieu de protestation et d’acte de résistance à la Chine ? Du Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975 et où les militants sahraouis sont torturés ? De la partie septentrionale de Chypre, d’où deux cent mille Chypriotes grecs furent chassés un an plus tôt dans l’indifférence internationale, devenant autant de réfugiés dans le sud d’une île dont la capitale est coupée par un mur qui n’a rien de symbolique ? Nous inviterait-on pour autant à boycotter les produits chinois, marocains ou turcs ? Puisque nous parlons de la Turquie, c’est un pays que Pierre Pouchairet connaît bien (il y a été en poste) et où il situe une partie de l’action de son nouveau roman, Tuez-les tous… mais pas ici.