Un bref roman, au ton autobiographique, nous plonge dans une Bourgogne de vacances et de redécouverte d’un passé éloigné. Vingt ans, déjà. Stan et ses amies, Claire, Paule et la narratrice se sont connus, entre amitié et amour. Se sont perdus de vue. Ils se retrouvent et le hasard fait bien les choses : un journal intime que Claire a tenu, il y a longtemps, rameute des souvenirs, des expériences. La narratrice commente, au fil de la lecture de ce journal, qu’un grenier de province gardait secret, le texte de son amie.
L’amitié, l’amour, le désarroi, la réclusion dans un espace mental non désiré recoupent l’histoire et en donnent une chair attentive et précieuse. Que de strates, parfois bien mal perçues, recouvrent les relations sentimentales. Le livre dans le livre, pour être un procédé narratif efficace, laisse les événements se décanter, offre au lecteur matière à réflexion sur ce que le temps assigne aux sentiments. On n’oublie pas tout à fait ; on recuit certaines expériences ; on revient à l’arrière du Temps, dans cet espace presque confit, confiné et douloureux, et cependant partageable.