C’est toujours un pari de chroniquer un livre. Mais quand il s’agit de poèmes, on est tenu à l’impossible.
C’est un homme aux mains nues qui vient à nous au fil des pages. Un homme seul. Mais d’une solitude altière. Il n’a pour seules armes que de courts poèmes. Aériens. Suspendus comme des mobiles. Le vide, autour, les fait remuer. Caresse les mots et fait frémir le blanc qui complète la page.
Poignées de vers après poignées de vers, les images tissent un cocon dans lequel elles déplient leurs ailes. On aimerait lire en fermant les yeux. Prolonger ainsi le vertige des mots et les laisser courir à l’envers des paupières. Pleurer des larmes aquarellées, des larmes bleues, qui disperseraient l’ombre.
Il y a dans ces vers des parfums, des jeux de lumière, une chorégraphie de syllabes. Il y a des attentes, des désirs de rencontre, des pluies qui purifient et la possible surprise au bout.