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Belfond

La maison Belfond fut créée en 1963 par Pierre Belfond et Franca Belfond. Assez vite, en 1989, Pierre Belfond cèdera 53,4 % du capital de sa maison au groupe Masson, éditeur scolaire et scientifique. Le couple quittera la maison en 1991.

En 1993, Belfond fusionne avec les Presses de la Renaissance, à laquelle viendront s'ajouter différentes filiales comme Acropole en 1981, Le Pré aux clercs en 1983, les Éditions 1900 en 1987 et l'Age du Verseau en 1988 qui seront ensuite toutes regroupées sous le nom des éditions Belfond. Aujourd'hui, Belfond fait partie du département Place des éditeurs, filiale d'Editis, deuxième plus grand éditeur français après Hachette de, au chiffre d'affaires de 751 100 euros en 2009. C'est grâce aux nombreux coups commerciaux de Pierre Belfond que la maison occupe désormais une place de choix dans l'édition française et possède un catalogue d'environ 400 titres, à raison d'une centaine de publications par an.


Hamnet, Maggie O’Farrell (par Marie Duclos)

, le Mardi, 15 Février 2022. , dans Belfond, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

Hamnet, Maggie O’Farrell, Ed. Belfond, avril 2021, trad. anglais (Irlande) Sarah Tardy, 368 pages, 22,50 € Edition: Belfond

 

Cette œuvre de fiction nous transporte au 16ème siècle dans la famille de Shakespeare dans la campagne anglaise.

Hamnet est le frère jumeau de Judith. C’est une deuxième naissance dans ce foyer un peu insolite mélangeant des histoires de famille complexes avec des personnalités dont la vie et les tourments sont décrits avec détails, force et délicatesse dans un langage poétique malgré la dureté du monde qui les entoure.

La poésie est aussi restituée par le tempérament et les activités d’Agnès, maman des jumeaux et d’une première fille, Susanna. Agnès est l’épouse de Shakespeare qui est plutôt évoqué comme le précepteur de latin, le fils puis le père puis l’écrivain et directeur de troupe à Londres.

Agnès a la connaissance des plantes médicinales et de la nature en général, ce qui occupe ses journées. Elle dispense des soins à ceux qui frappent à sa porte jusqu’au jour où la maladie « pestilentielle » et ses bubons rentre dans la maison et touche les deux jumeaux.

Jolies filles, Robert Bryndza (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 04 Octobre 2021. , dans Belfond, Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres, Roman

Jolies filles, Robert Bryndza, Belfond Noir, janvier 2021, trad. anglais, Chloé Royer, 408 pages, 19,90 € Edition: Belfond

 

Quelque temps après Noël, la Detective Chief Inspector de la Projects Team, Erika Foster, d’origine slovaque, la reine de la kapustnica, fête ses retrouvailles avec son ami Peterson, un garçon grand et mince à dreadlocks, agent de la Murder Investigation Team, veuf depuis deux ans. Peterson est appelé sur une scène de crime, Erika décide de le suivre. À peine recouverts de leurs combinaisons stériles blanches, ils pénètrent sur la scène de crime pour découvrir au sommet d’une benne à ordures le cadavre d’une jeune femme dénudée en dessous de la taille, affreusement battue, le corps marqué de profondes entailles et l’artère fémorale tranchée. Peterson va confier l’enquête au DCI Hudson, et Foster va se faire remettre à sa place pour être intervenue sur un périmètre de travail qui n’est plus le sien. En outre, elle va devoir se rabattre sur les « mini-mars » qui remplissent la boite à gants de sa voiture pour tenter de faire passer sa frustration parce qu’elle veut cette enquête.

Les Délices de Turquie, Jan Wolkers (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 05 Juillet 2021. , dans Belfond, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Pays nordiques, Roman

Les Délices de Turquie, Jan Wolkers, juin 2021, trad. néerlandais (Pays-Bas) Lode Roelandt, 188 pages, 14 € Edition: Belfond

 

« J’étais vraiment dans la merde depuis qu’elle m’avait plaqué. Je ne travaillais plus. Je ne mangeais plus. Toute la journée, je restais allongé entre mes draps sales et je collais le nez sur des photos d’elle à poil, si bien que je pouvais m’imaginer voir frémir ses longs cils surchargés de rimmel lorsque je me branlais ».

Ce sont là les premières lignes du roman de Jan Wolkers. Elles donnent le ton d’un texte dont la trame est somme toute banale : le narrateur se fait plaquer par sa femme, il est malheureux parce que toujours amoureux, jusqu’à l’accompagner dans ses derniers moments. En revanche, c’est bien le ton qui donne au texte sa saveur. Est-il osé ? Certes. Est-il cru ? Parfois aussi. Est-il tendre ? A l’évidence oui.

Ce roman, paru aux Pays-Bas en 1969, et en 1976 pour sa première édition chez Belfond, et réédité à plusieurs reprises, est soutenu par une écriture qui recèle une fougue qui ne s’embarrasse pas du superflu, mais qui ne fait pas non plus l’économie du détail, croustillant si besoin est, morbide quand il le faut, et qui vise à foudroyer les méandres d’une société où les non-dits et l’hypocrisie règnent.

Ne dis rien, Patrick Radden Keefe (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 01 Mars 2021. , dans Belfond, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Récits

Ne dis rien, Patrick Radden Keefe, septembre 2020, trad. anglais (USA) Claire-Marie Clevy, 342 pages, 22 € Edition: Belfond

 

Ce livre n’est pas une fiction, c’est une enquête journalistique sur « les Troubles », les 30 ans de guerre civile qui eurent lieu en Irlande du nord de 1968 avec la manifestation pour les droits civiques jusqu’à 1998, date des accords du Vendredi saint. De plus, il laisse une large part et une importante réflexion sur la mémoire et le silence qui les entourent.

Belfast, un soir de décembre 1972, Jean McConville, veuve, 38 ans, mère de dix enfants, est enlevée par un groupe d’hommes masqués. La veille elle avait essayé de soulager un soldat britannique qui était tombé devant sa porte en lui reposant la tête sur un oreiller. Avant d’être embarquée, elle dira à Archie, seize ans, son fils aîné : « Occupe-toi des enfants jusqu’à mon retour ». Ils l’attendront en vain. On ne la reverra plus. Les enfants seront placés en orphelinat, élevés à la dure, parfois maltraités. Sa disparition soulèvera de nombreuses questions : qui l’a enlevée, les Anglais, l’IRA, pourquoi ? Où est-elle passée ? Est-elle toujours en vie ? Son fils Michael enquêtera longtemps sur la disparition de sa mère.

Mon cœur restera de glace, Éric Cherrière (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 12 Janvier 2021. , dans Belfond, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Mon cœur restera de glace, Éric Cherrière, janvier 2020, 192 pages, 18 € Edition: Belfond

 

Lucien Faure est boulanger de son état et maire d’un petit village de haute Corrèze. Il a perdu son fils au cours de la première guerre mondiale, et de ses deux petits-fils l’un est rentré gueule cassée, et l’autre, le plus jeune, s’est enfuit avec ce dernier dans le bois de sapins épais, profond, non loin de la commune avec le fusil familial. On ne les reverra plus. En janvier 1944, les enfants du village ont repéré le bruit des moteurs des camions Mercedes-Benz L4500A, ceux avec le viseur sur le bout du capot avant. Les Allemands sont de retour. Une colonne de leur convoi va disparaître, être engloutie, les camions éclipsés, par cette forêt épaisse et ténébreuse. Mais, pour cette perte dans cette maudite végétation, les Allemands demandent des comptes, exigent des rétorsions. Il faut vingt-trois morts, de préférence des Juifs. On trouvera des Juifs dans une planque du four à pain du boulanger, on complétera avec des habitants qui n’ont pas l’air « très catholiques ». Et puis après avoir arrosé tout ça avec de l’Alkohol, sous la direction de Lothar von Wissen, on reprendra la direction des bois dans lesquels on s’enfoncera avec pour guides et otages le maire et une dizaine d’autres habitants.