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USA

Clandestin, Philip Caputo

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 25 Avril 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Le Cherche-Midi

Clandestin (Crossers), traduit USA par Fabrice Pointeau, 736 p. 22 € . Ecrivain(s): Philip Caputo Edition: Le Cherche-Midi

 

Une épopée américaine. Avec Clandestin, Philip Caputo se plonge dans un siècle d’histoire américaine, de l’avant-veille de la première guerre mondiale au lendemain des attentats du 11 septembre. Attentats au cours desquels est décédée la femme du personnage principal du livre, Gil Castle. Elle a été « atomisée ». Son corps n’a jamais été retrouvé.

Castle ne parvient pas à se remettre de cette disparition. Il entre dans une longue phase de dépression, est à deux doigts de se suicider, mais se ravise au dernier moment, le fusil en main, pour ne pas imposer cette nouvelle épreuve à ses filles.

Finalement, il plaque son boulot de grand ponte de Wall Street (mais garde quelques millions de dollars sur son compte, ce qui sera très pratique pour la suite du roman, mais qui s’avère également une facilité scénaristique certaine…) et part s’installer en Arizona, près de la frontière mexicaine, dans une cabane située sur les terres de ses cousins.

Une nouvelle vie débute, qu’il passe entre parties de chasse avec son chien et lecture de Sénèque. Petit à petit, il retrouve goût à la vie.

Super triste histoire d'amour (Super Sad True Love Story), Gary Shteyngart (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 24 Avril 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, Science-fiction, La Une Livres, Roman, L'Olivier (Seuil)

Super triste histoire d’amour (Super sad true love story. Trad. de Stéphane Roques) Mars 2012. 408 p. 24 € . Ecrivain(s): Gary Shteyngart Edition: L'Olivier (Seuil)

 

Une dystopie. Il fut un temps, naguère, où on disait « anticipation » et dans le cas de ce roman le terme est tellement plus juste. Anticipation, à peine … Et la puissance tellurique de ce livre c’est ça : l’à-peine décalage dans le temps. Oui, c’est de la fiction, mais une fiction tellement ancrée dans les fondements aveuglants du présent, qu’elle en extrait la quintessence. A la manière d’une fable philosophique, ce roman d’anticipation dresse un tableau saisissant de ce qui nous attend ou, plus exactement, de ce qui nous arrive.

Lenny Abramov, Juif américain presque quadra est tombé amoureux, lors d’une année sabbatique à Rome en l’An … , d’une très jeune coréenne, Eunice Park. Lui qui travaille pour  « les services post-humains » de la Staatling-Wapachung, entreprise US qui a pour objet la production de … l’immortalité, rien moins. Belle injection de jouvence que cette fille, menue, drôle et prototype tonique de son temps.

Twisted Tree, Kent Meyers

Ecrit par Yann Suty , le Vendredi, 30 Mars 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Gallmeister

Twisted Tree Traduit de l’américain par Laura Derajinski. 02/2012 – 322 pages, 23,80 € . Ecrivain(s): Kent Meyers Edition: Gallmeister


Un tueur rôde sur l’autoroute I-90, près de la petite ville de Twisted Tree, dans le Dakota du Sud. Ses proies : les jeunes filles anorexiques. Ce livre est-il encore une histoire de tueur en série ? Encore un tueur en série américain comme il en pullule dans nombre de romans, de séries, de films ? Petite originalité ici, l’action prend place dans le Dakota du Sud, c’est-à-dire au milieu des grands espaces, des paysages magnifiques, à perte de vue, des terres non colonisés par l’homme, où la nature a encore tous ses droits.

Mais Twisted Tree ne va pas du tout là où on l’attend. Ce livre n’est pas une enquête, avec police, indice, suspect, pour remonter la trace du meurtrier. Les amateurs de polar en seront sans doute pour leur frais. Non, ce livre n’est pas un livre sur un tueur en série.

Le premier chapitre met en scène le tueur. Il cède ensuite la place, et la parole, à un autre personnage. Et cet autre cédera la parole à quelqu’un d’autre. Et ainsi de suite. Au total, douze personnages se succéderont. Chaque intervenant est un habitant de cette petite communauté de Twisted Tree, et va être confronté de près ou de loin, ou pas du tout, ou très indirectement, aux meurtres de l’autoroute.

Baby Leg, Brian Evenson

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 28 Mars 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Le Cherche-Midi

Baby Leg (Baby Leg), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Héloïse Esquié, 2012, 100 p.12,80 € . Ecrivain(s): Brian Evenson Edition: Le Cherche-Midi

 

Un mutilé dans un livre de Brian Evenson ? Voilà un programme réjouissant en perspective pour ceux qui ont lu et apprécié l’un des précédents livres de l’auteur, La confrérie des mutilés.

Kraus se réveille dans une cabane, amputé d’une main. Il est amnésique, il n’a aucune idée de comment il s’est retrouvé là. Nuit après nuit, il fait un même rêve, celui d’une femme qui a une jambe normale et une jambe de bébé, et qui se promène avec une hache. Cette femme s’appelle « Baby Leg ».

Kraus a peur de s’éloigner de la cabane car il soupçonne qu’« ils » attendent patiemment qu’il sorte pour mieux lui tomber dessus. Mais il faudra bien qu’il se décide, et rapidement, car ses réserves de nourriture s’amenuisent…

Il arrive dans une ville voisine où il découvre le portrait d’un individu recherché qui lui ressemble plus qu’étrangement, sur la façade d’une épicerie. La vendeuse a un comportement suspect. Une bagarre éclate. Bientôt, Kraus se retrouve poursuivi par des hommes travaillant pour le compte d’un certain docteur Varner…

Siam, Lily Tuck

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 25 Mars 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Editions Jacqueline Chambon

Siam. Février 2012. Trad. USA Frédéric Joly. 222 p. 21 € . Ecrivain(s): Lily Tuck Edition: Editions Jacqueline Chambon

 

Voyage littéraire inhabituel mais assurément « Siam » est un voyage.

Lointain. Exotique. Dans une Asie du Sud-Est à peine post-coloniale, encore pleine des parfums des bungalows chics des occidentaux, des thés parfumés et des domestiques indigènes obséquieux. C’est Bangkok, en 1967, vrombissant déjà des envols lourds de menaces des bombardiers américains en mission vers le Vietnam du nord.

Comme un présage de la période noire qui s ‘ouvre, le livre commence par le départ de Claire vers la Thaïlande :

« Claire et James s’envolèrent de Boston pour Bangkok le jour de leur mariage. Vol de nuit qui dura presque vingt-quatre heures ; l’avion volant vers l’ouest ne rattrapa jamais le soleil. Il fit nuit tout le temps du voyage. »

Et pourtant, ce qui attend Claire, jeune femme fragile et émotive, c’est un vrai voyage : la découverte fascinante, obsédante, d’un pays qui la submerge de son étrangeté, de ses règles de comportement, de cette langue Thaïe qui s’apparente à des exercices de vocalises :

« Mai, mai, mai, mai – non, nouveau, brûle, bois »