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Articles taggés avec: Robin Vincent

Cluny, D. Iognat-Prat, M. Lauwers, F. Mazel et I. Rosé

Ecrit par Vincent Robin , le Samedi, 22 Février 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Histoire

Cluny. Les moines et la société au premier âge féodal, Presses Univers. de Rennes, 2013, 595 pages, 35 € . Ecrivain(s): D. Iognat-Prat, M. Lauwers, F. Mazel et I. Rosé

 

Réexamens des apparences, rectification historiographique et explorations inédites apparaîtront ici comme autant de cartes et plans déroulés pour l’offensive. Ardents, convaincus, mais surtout armés de ces croquis indicateurs, les chevaliers-défricheurs de la jachère médiévale s’en retournent aujourd’hui à l’assaut des espaces encore insuffisamment débroussaillés de l’Histoire.

Qu’advint-il après Charlemagne et Louis le Pieux ? « La nature a horreur du vide ! », suggérait bien avant eux Aristote. Mais au temps postcarolingien, celui d’une faille supposément ouverte après l’effondrement du grand centralisme étatique, qu’est-ce qui présida véritablement aux agencements de la société de l’occident européen ? Inspiré par cet interrogatif état des lieux dans son Essor de l’Europe (1932), Louis Halphen observait au siècle dernier avec un sens aigu : « Si la féodalité n’avait été qu’un principe générateur de désordres, elle n’eût mené, de toute évidence, qu’à des ruines nouvelles ! ».

Mystérieux Templiers, Idées reçues sur l’ordre du Temple, Jean-Vincent Bacquart

Ecrit par Vincent Robin , le Mardi, 14 Janvier 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Histoire

Mystérieux Templiers, Idées reçues sur l’ordre du Temple, Editions Le Cavalier Bleu, avril 2013, 225 pages, 19 € . Ecrivain(s): Jean-Vincent Bacquart

 

A de rares exceptions, l’infraction de non-conformité ou le délit d’atteinte à la vérité de l’Histoire n’expose quiconque aux poursuites et à une peine encourue en justice. En ce domaine d’ailleurs, l’utilisateur d’un terrain totalement ouvert à sa fantaisie et au libre mouvoir ne connaît généralement aucun délimité de piste ni la moindre borne péagère qui pourrait le contraindre ou le dissuader. Seule, de ce point de vue, une conscience individuelle scrupuleuse peut encourager le discernement et la sagesse.

C’est ainsi, de loin en loin et au grand dam des historiens toujours les plus sensibles aux analyses orthodoxes et aux justes interprétations, que perdure à tout sujet quantité de mensonges, que se distillent sans fin certaines fallacieuses ou plus farfelues théories estampillées du sceau de la vérité nouvelle. Sur la frontière habituellement ténue du religieux au politique notamment, les positionnements dichotomiques ouvrent alors l’affrontement parfois agressif des revendications du savoir conforme.

Attila, Edward Gibbon

Ecrit par Vincent Robin , le Jeudi, 19 Décembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Livres décortiqués, Petite bibliothèque Payot, Iles britanniques, Essais, Histoire

Attila, traduit de l'anglais (GB) François Guizot novembre 2013, 128 pages, 7,15 € . Ecrivain(s): Edward Gibbon Edition: Petite bibliothèque Payot

 

Au XVIIIe siècle, l’Anglais Edward Gibbon laissait derrière lui une œuvre historique et littéraire distinguée par la qualité de son écriture et par son érudition. Née sous la plume de ce talentueux mémorialiste et décrypteur des temps antiques, l’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain avait ainsi été publiée à Londres en trois volumes à partir de 1776. La conception de cet ouvrage s’était imposée à la suite d’un marquant voyage de l’écrivain à Rome. Dès 1812, côté français, alors titulaire d’une chaire d’histoire moderne à la Sorbonne, François Guizot produisait la traduction intégrale des travaux romains de son éminent confrère et prédécesseur britannique. Judicieusement, les Editions Payot ajoutent cette fois à la publication un passage habilement tiré de cette étude formidablement traduite par notre historien-académicien national du XIXe siècle. C’est ainsi, sous la forme d’un rougeoyant petit fascicule d’une centaine de pages titré Attila qu’est divulgué aujourd’hui cet instructif fragment de l’œuvre romaine de Gibbon servie avec brio par l’historien français de l’époque napoléonienne.

Histoire grecque, Claude Orrieux et Pauline Schmitt Pantel

Ecrit par Vincent Robin , le Samedi, 07 Décembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Histoire

Histoire grecque, PUF, 2° édition Quadrige Manuels, juin 2013, 512 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Claude Orrieux et Pauline Schmitt Pantel

 

 

A travers la seconde édition de leur travail consacré à l’une des civilisations majeures d’Occident (la précédente datait de 1995), le couple Orrieux-Schmitt Pantel propose un compte à rebours historique au pourtour de la mer Egée depuis la plus haute antiquité. Le déroulement abordé s’étire de –40.000 ans jusqu’au second siècle avant J.-C. « Histoire grecque » et non « Histoire de la Grèce », la distinction n’est pas anodine. Le présent traité ne se rapporte en effet nullement à la formation progressive d’un état dans la perspective de son affirmation autonome récente. L’inverse en serait même plutôt le principe, en considération de la multiplicité des territoires et sociétés concernés par un champ d’investigations aussi étendu et ramifié.

1914, le destin du monde, Max Gallo

Ecrit par Vincent Robin , le Vendredi, 11 Octobre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Histoire

1914, le destin du monde, XO Editions, février 2013, 368 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Max Gallo

Dérèglements climatiques, éruptions volcaniques, tsunamis, tremblements de terre, calamités naturelles… Face à ces phénomènes déconcertants, toujours l’humain chercha d’abord des explications puis imagina les moyens de réduire son immense vulnérabilité. Du chinois Zhang Heng – génial inventeur du premier sismographe au second siècle de notre ère – jusqu’à nos jours, la science et les théories de ceux qui la mettent en lumière initièrent en effet progressivement des dispositions sensiblement préventives, notamment face aux imprévisibles accidents de la géophysique, à la fois catastrophiques pour le monde du vivant et d’une arrogante fatalité pour les esprits. Au fil du temps alors, grâce à la conjugaison des approches et des analyses, des examens rapprochés et des expérimentations resserrées, les infimes petits pas gagnés par le scientifique sur la compréhension générale des lois naturelles se commuèrent peu à peu en bonds fructueux vers certaines résolutions salutaires. L’amélioration des moyens de sauvegarde s’exprima dès lors dans l’élaboration de relatives parades (constructions antisismiques / réflexes éduqués des populations) ainsi que dans le perfectionnement constant de leur technicité. Rien qui ne permette encore à l’heure actuelle de maîtriser vraiment les humeurs soudainement furibondes et dévastatrices de la planète, certes. Mais, à l’instar du sismographe originel constamment amélioré, tout de même de quoi parfois crier gare et même souvent d’anticiper pour le salut des populations ni plus ni moins qu’exposées à de collectifs et inopinés dangers d’extermination…