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Suite orphique, François Cheng (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Mercredi, 09 Octobre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Gallimard

Suite orphique, François Cheng, Éditons Gallimard, mars 2024, 160 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): François Cheng Edition: Gallimard

 

Orphique philosophique

François Cheng livre, à l’automne de sa vie, une suite orphique de quatre-vingt-dix-neuf quatrains. Pour cette quête spirituelle, l’académicien se place dans la continuité d’Omar Khayyâm, et à plus forte raison la poésie chinoise classique. Sous la protection de sa mère, il revisite le mythe d’Orphée, fils d’Apollon, à la lumière de la pensée chrétienne et taoïste.

Dans un style simple, fluide, limpide qui se manifeste à travers des vers blancs, irréguliers, courts ou longs, parfois rimés, le poète français d’origine chinoise offre une méditation métaphysique sur la mort, l’amour, la beauté, l’existence, ainsi que l’univers. François Cheng emploie une des formes poétiques les plus brèves pour explorer les plus grandes questions de l’humanité. Dans cette condition humaine, marquée par le sceau de la catastrophe, il décoche une philosophie de vie, à travers le quatrain 54 :

Leaving Tulsa, Jennifer Elise Foerster (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Mardi, 24 Septembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, USA

Leaving Tulsa, Jennifer Elise Foerster, éditions Encrages & Co, Coll. Parallèles, juin 2024, trad. anglais, Béatrice Machet, 120 pages, 17 €

 

Coma Oklahoma

On a l’impression d’abandonner un monde ancien, l’enfance de Jennifer Elise Foerster, l’ombre de ses grands-parents à Jenks, dans le comté de Tulsa, comme les derniers éclats de la tribu amérindienne, la nation Muscogee : les légendes, les rites, les funérailles. À travers ses élégies, ses lamentations, ses chansons, cette terre de mémoire pourrait s’appeler Tulsa, dans l’État de l’Oklahoma, Tucson, Tupelo, Topeka :

Je vois nos cent soixante acres

Tamponnées sur le pays abandonné de Dieu,

Un toit de hangar emporté par le vent