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Roman

Les attaques de la boulangerie, Haruki Murakami

Ecrit par Victoire NGuyen , le Jeudi, 26 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Belfond, Japon

Les attaques de la boulangerie, traduit du japonais par Hélène Morita et Corinne Atlan, illustré par Kat Menschik, novembre 2012, 63 pages, 17 € Edition: Belfond

 

Une paire de bottes vaut bien Shakespeare


Dans La Défaite de la Pensée, Alain Finkielkraut reprend la pensée nihiliste russe du XIXème siècle qui stipule qu’une paire de bottes vaut bien Shakespeare. Le philosophe s’appuie sur cette pensée pour montrer l’impact de la relation à la culture de la nouvelle génération. Celle-ci, héritière directe du post-modernisme, revendique la relativité dans l’approche de la culture et de l’art sans hiérarchisation ni classement.

Cette idéologie nouvelle quant à la façon d’appréhender l’art et la culture trouve des échos dans la nouvelle insolite et déconcertante de Haruki Murakami, Les attaques de la boulangerie. Le récit est scindé en deux temps correspondant successivement aux deux attaques des boulangeries. Dans la première attaque, le narrateur est encore jeune. Tenaillé par une faim terrible et féroce, il pénètre dans une boulangerie accompagné d’un comparse pour dérober de la nourriture et satisfaire son estomac :

La femme qui valait trois milliards, Boris Dokmak

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 26 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres

La femme qui valait trois milliards, Editions Ring, Collection Ring Noir, avril 2013, 638 pages, 21 € . Ecrivain(s): Boris Dokmak

 

Monumental thriller à l’américaine, écrit par un auteur français né en Ukraine.

2013, coup de tonnerre dans l’actualité « pipole » : Paris Hilton, vedette à scandales, a disparu… Comment est-ce possible ? L’opinion est divisée : on y croit, on n’y croit pas, coup publicitaire, suicide, meurtre, enlèvement, isolement volontaire ?

Alors imaginez Paris Hilton, la plus connue des stars, sans cesse survolée, poursuivie, filmée, photographiée… et par ailleurs toujours accompagnée par deux gardes du corps : comment aurait-elle pu disparaître… ?

2023, de Hollywood, le père de Paris Hilton lance à la recherche de sa fille Albert Almayer, détective privé alcoolique et misanthrope qu’il a fait kidnapper au milieu de la mer d’Oman…

Je veux que vous la cherchiez ; je veux que vous la retrouviez ; je veux qu’à terme vous me la rameniez… Je veux que ma fille Paris rejaillisse, pure et immaculée, de tout ce putain de fumier…

Chambre 2, Julie Bonnie

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 25 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Belfond, La rentrée littéraire

Chambre 2, août 2013, 188 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Julie Bonnie Edition: Belfond

 

Ce roman est un vertigineux plongeon dans le ventre des femmes, et par là même au cœur de l’âme féminine. On pourrait dire en effet que le personnage principal de ce roman, c’est le corps des femmes, ce corps indissociable du cœur, qui séduit, qui envoûte, ce corps qu’on mutile, qui souffre, qui peut donner la vie et donner la mort.

Deux univers bien différents nous sont racontés en alternance, par une femme. Cette femme c’est Béatrice, danseuse nue du Cabaret de l’Amour, avec Gabor au violon, Paolo à la batterie et Pierre & Pierre, un couple de travestis torrides rencontrés au KOB, un haut lieu de la culture alternative de l’époque, à Berlin. Plus que des concerts, ce sont de véritables performances qu’ils offrent tous ensemble, à un public underground de tous les coins d’Europe, surtout l’Est. Ils sont beaux, sales, tatoués, parés de cuir noir et de piercings. C’est le début des années grunge, la vie de bohème, la vie en camion, les tournées pendant 13 ans, l’amour avec Gabor, la fusion avec le public, c’est le féminin assumé, sublimé, dans une nudité fière et libératrice, la danse, le désir, le plaisir, la musique, l’ivresse des sens.

Tu n’as jamais été vraiment là, Jonathan Ames

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 24 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, USA, La rentrée littéraire, Joelle Losfeld

Tu n’as jamais été vraiment là, (you were never really here) 29 août 2013. Trad (USA) Jean-Paul Gratias. 98 p. 12,90 € . Ecrivain(s): Jonathan Ames Edition: Joelle Losfeld

 

Ce petit opus est un concentré de roman noir. La violence – celle du héros par exemple - est totale et fascinante -, l’amertume, l’immoralité, le vice, et, flottant au-dessus de ce monde glauque, un air permanent de nostalgie. La littérature noire traîne toujours cet air-là, comme une aspiration constante à la rédemption, comme le regret d’une pureté perdue, impossible. La mémoire comme dernier refuge d’un bonheur évanoui.

« C’était la fin octobre, et il flottait dans l’air un parfum douceâtre, comme celui d’une fleur qui vient de mourir. Il pensa à une époque où il était heureux. Cela remontait à plus de vingt ans. »

Puis Joe repéra un taxi vert. Il aimait bien les taxis de Cincinnati. Les voitures étaient vieilles, les chauffeurs étaient noirs. Cela lui rappelait le passé. »

Joe est tanné par la vie, la guerre, le crime qu’il a combattu au FBI naguère. La douleur lui sert de deuxième peau, il a tout vu. Mais il reste un homme avec, en dépit des apparences, des lignes qu’on ne peut pas franchir sans le mettre en colère. Et quand Joe est en colère …

Courir sur la faille, Naomi Benaron

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 23 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, La rentrée littéraire, 10/18

Courir sur la faille, traduit de l’anglais (USA) par Pascale Haas, août 2013, 476 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Naomi Benaron Edition: 10/18

 

 

Métaphore du titre. Courir, donc survivre, ou bien, fuir ; sur la faille, la béance ouvrant sur l’enfer du Rwanda face à son génocide. 1994, date arrêtée, pour l’Afrique et le monde, à la page définitivement noire-suie de l’indicible du genre qu’on dit, humain…

Premier roman de Naomi Benaron, scientifique, écrivain, marathonienne américaine, Courir sur la faille est un – le, peut-être – coup de poing de la rentrée. Un livre qui confisque le souffle, prend aux tripes, noue le ventre ; un livre unique qui demande à son lecteur de le lire, comme l’athlète, à grandes foulées, surveillant les pulsations du cœur, maîtrisant, s’il veut arriver au bout, le sang qui monte, les yeux qui fondent, l’intellect qui lâche… Ce livre – un des rares – qui nous fait nous relever la nuit, pour aller plus loin avec lui… mais en renâclant, limite refus ; faut-il lire encore, savoir ce que on sait déjà…