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La Une Livres

Ce lointain de silence, Jean-Louis Bernard (par André Sagne)

Ecrit par Luc-André Sagne , le Lundi, 29 Avril 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Encres vives

Ce lointain de silence, octobre 2018, 16 pages, 6,10 € . Ecrivain(s): Jean-Louis Bernard Edition: Encres vives

 

Le nouveau recueil de Jean-Louis Bernard se déploie comme sur un fil tendu dans l’espace, un fil de silence considéré à son horizon, comme projeté à son « lointain ». Fil suspendu entre un point de départ et un point d’arrivée si l’on veut les appeler ainsi, entre les deux premiers poèmes et le dernier. Parti d’une sorte de bilan, d’un constat (au temps de « nos stridences », nous n’avons rien fait pour prévenir « l’arche de solitude »), comme un regret des occasions manquées et qui « fixe » la situation du poète lui-même (« à terre perdue / je compte les collines »), le recueil aboutit dans son dernier poème à une sérénité nouvelle, une forme d’apaisement : un autre silence s’ouvre alors, un « silence des mots / échappés de leur cage », où « la parole s’absente ». Un passage du « silence diluvien à recoudre » au « silence étiré », jusqu’à ce point d’aboutissement que constitue l’amnésie, qui se fait au prix d’une tension, d’une évolution en tout cas, peut-être d’une transformation.

Poésie sur Place, Christian Prigent (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Lundi, 29 Avril 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Poésie sur Place, Presses du réel, coll. Al Dante, mars 2019, 112 pages, 18 € . Ecrivain(s): Christian Prigent

 

En un nécessaire transfuge de la « matière » où un glissement a lieu loin des mots poussiéreux, Christian Prigent ose soudainement et volontairement les vocables salis, baveux, merdeux au besoin. Le lecteur ou auditeur (puisque le livre est accompagné d’un CD) est pris de panique dans cette montagne de mots, ne capitalise plus rien.

L’auteur se laisse aller au pur plaisir d’un corpus qui ne répond pas à la simple curiosité du visible, du lisible, mais au désir de voir ce qui est absence, manque, ombre, voir non seulement le souffle mais la défécation comme il le rappelle dans un des textes : L’écrit, le caca, tiré de sa revue TXT n°10.

L’énumération, la répétition, la scansion ouvrent à une danse qui fait sauter les verrous du monde et du corps. Lire ou entendre n’est plus saisir, appréhender, c’est se laisser envahir par un flux auquel le poète donne « corps » pour offrir au « spectrateur » un état d’éveil au moment où la matière verbale devient ce que Beckett nomma du beau nom de « foirades »…

Les 250 livres préférés du Club de La Cause Littéraire (des places 1 à 11)

Ecrit par La Rédaction , le Mercredi, 24 Avril 2019. , dans La Une Livres, Les Livres

 

La Cause Littéraire anime un Club sur le réseau social FaceBook. Lors d’une « votation » littéraire récente, les membres de ce club dont les noms sont en bas de cette page ont désigné les 250 livres qu’ils préfèrent. Nous vous les présentons, en ordre croissant (du 250ème au 1er) et par tranches de nombres de voix obtenues. Nous publierons 2 tranches par semaine, le mardi et le vendredi.

Nous espérons que cette sélection vous sera utile pour vos choix de livres.

 

Les 11 livres classés dans les premières places !

Les 250 livres préférés du Club de La Cause Littéraire (des places 12 à 31)

Ecrit par La Rédaction , le Lundi, 22 Avril 2019. , dans La Une Livres, Les Livres

 

La Cause Littéraire anime un Club sur le réseau social FaceBook. Lors d’une « votation » littéraire récente, les membres de ce club dont les noms sont en bas de cette page ont désigné les 250 livres qu’ils préfèrent. Nous vous les présentons, en ordre croissant (du 250ème au 1er) et par tranches de nombres de voix obtenues. Nous publierons 2 tranches par semaine, le mardi et le vendredi.

Nous espérons que cette sélection vous sera utile pour vos choix de livres.

 

Livres classés de la 12ème à la 31ème place :


Spirales vagabondes Et autres parallèles inédites en labyrinthe, Joyce Mansour (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Vendredi, 19 Avril 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Spirales vagabondes Et autres parallèles inédites en labyrinthe, Nouvelles Éditions Place, novembre 2018, 339 pages, 27 € . Ecrivain(s): Joyce Mansour

 

Joyce Mansour et le rire du soleil

Joyce Mansour demeure la poète de débordement, de la fragmentation, pour éprouver ce qui passe et se passe dans le corps et dans le souffle. De la tradition juive d’où elle vient ne reste sans doute que le corps de la lettre, son ossature de l’alphabet consonantique afin que le verbe accouche du corps.

Pour Mansour il s’agit de tout casser sous « un talon d’acier », « éventrer les acteurs, déraciner les morts, avaler, cracher, mastiquer, éjaculer ». Chez elle la mort tambourine mais dans un désert chauffé à blanc le martèlement des verbes ponctue hors conjugaison.

La poétesse renverse son angoisse de la mort par la force de l’éros, de l’ironie et de l’autodérision. L’érotisme est chez elle retour à la violence, la transgression et un processus lié à l’action.