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Arts

En regard sur Lino de Giuli, Alain Marc

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 06 Octobre 2015. , dans Arts, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Éditions Dumerchez

En regard sur Lino de Giuli, août 2015, 59 pages, 20 € . Ecrivain(s): Alain Marc Edition: Éditions Dumerchez

 

« Lino de Giuli voudrait tenir les deux fils du vide et des interstices », cite l’exergue placé sur le rabat de la quatrième de couverture de ce bel ouvrage publié par les éditions Dumerchez. Tandis que la page de garde pose la question du poète : « Tenter de répondre à cette question : / les mots, le poème, sont-ils capables de traduire au plus près, le visuel ? »

Cette mise en regard des créations (peintures, sculpture, installation) du peintre-plasticien Lino de Giuli, et des créations du poète Alain Marc (auteur de plus d’une dizaine de livres), cette rencontre où les mots du poète posent leurs regards et leur langue (poétique) sur les représentations créatives de l’art(-iste) visuel, relance la question permanente des vases communicants entre poésie et création artistique.

Les éditions Dumerchez proposent ainsi ces livres de belle facture au contenu de haute qualité, livre d’artiste justement défini par Bernard Noël comme le carrefour d’un échange à trois personnages :

Artist and her model, Elina Brotherus

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Lundi, 05 Octobre 2015. , dans Arts, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Artist and her model, éd. Le Caillou Bleu, Waterloo, 2012, 224 pages . Ecrivain(s): Elina Brotherus

 

Elina Brotherus : anti-mémoires

Des premières séries les plus intimes et narratives, l’artiste Elina Brotherus est passée de l’autoportrait au portrait par l’intermédiaire d’un modèle comparable à ce qu’il représente pour un peintre classique. La photographe Elina Brotherus reprend l’esthétique et les thématiques (principalement le portrait) de la peinture figurative. Mais travaillant autant la lumière et les couleurs que la composition, l’artiste pousse plus loin les questions fondamentales de l’image. Si la « décoration » où elle situe son modèle garde une importance, chaque photographie recèle bien d’autres buts que l’ornemental. Et si l’esthétique demeure identique dans les deux « temps » chronologiques des créations, néanmoins le propos a évolué. Dans des photographies telles que I hate sex ou Divorce Portrait, surgissait une histoire induite par le titre. Désormais – et avec des titres plus anonymes (Fille aux fleurs, Horizon, L’artiste et son modèle) – Elina Brotherus s’oriente vers une critique d’un art jusque-là aux mains des hommes. Chez eux la nudité était propre au modèle, et l’habit réservé à l’artiste masculin en induisait une forme de soumission chez la femme. La créatrice se réapproprie ce qui avait été volé à la femme.

Shérazade était toquée, Mona Fajal

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 03 Juillet 2015. , dans Arts, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Shérazade était toquée, Les Itinéraires Editions Gourmandes, avril 2015, 264 pages, 26,90 € . Ecrivain(s): Mona Fajal

 

Quelle merveilleuse idée !

Quelle belle initiative que de réunir en un même livre 10 villes, 10 histoires dont chacune se déroule dans chacune de ces villes, et 10 recettes qui sont chacune en relation avec chacune de ces villes où se passe chacune de ces histoires… Résumer ainsi la trame de l’ouvrage suffirait déjà presque à provoquer le début d’un tournis de mille et une sensations !

Alors, si on ajoute que ce kaléidoscope a pour décors naturels, pour saveurs traditionnelles, pour assaisonnement culturel toute la richesse et la magie de ce pays incomparable qu’est le Maroc, on fait forcément entrer le lecteur avant même qu’il ait soulevé, déjà tout alléché, le couvercle du livre, dans mille et un enchantements, d’où le titre du livre, qui en soi est d’emblée porteur d’un savant et savoureux tajine sémantique d’images et de références intertextuelles épicées d’un humour subtil.

La Ferveur de Vivre (Nous, Visitandines)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 29 Juin 2015. , dans Arts, Les Livres, Critiques, La Une Livres

La Ferveur de Vivre : Nous, visitandines, quatre siècles de présence à Moulins et Nevers, Dir. Gérard Picaud, Coédition musée de la Visitation, Moulins Somogy éditions d’Art, 29 avril 2015, 336 pages, 320 illustrations, 42,00 €, 24,6 x 28 cm

 

 

Depuis quatre cents ans, des femmes veillent sur la ville de Moulins, capitale du duché de Bourbonnais. Ces femmes, membres de l’ordre de la Visitation, sont un point de rencontre essentiel entre deux mondes : celui de la vie cachée et celui de la vie mondaine.

Cette ferveur de vivre s’exprime dans la beauté des œuvres présentées, manifestation vivante d’un patrimoine frère de la beauté et du trouble que donne au paysage le brouillard lorsqu’il est apprivoisé par la vibration de la lumière, comme en témoignent, ici, et là, les pièces dévoilées pour la première fois au public.

Ici : en ce bel ouvrage.

L’arbre de vie, Raphaël Mérindol

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 26 Juin 2015. , dans Arts, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Cardère éditions

L’arbre de vie, juin 2013, 93 pages, 15 € . Ecrivain(s): Raphaël Mérindol Edition: Cardère éditions

 

L’arbre de vie de Raphaël Mérindol, illustré magnifiquement par Pierre Cayol, Christian Jauréguy, Jean-Pierre Peransin et Le Zhang, est un petit bijou et une louange, un véritable hymne dédié à l’arbre, l’arbre en nous, celui qui En tout lieu, […] a le singulier pouvoir de donner des nouvelles du silence et à tous les arbres, de toute espèce. Qu’ils soient de l’automne ou de l’hiver, sous leur cape de brume, ils sourient. Qu’ils soient cyprès au cœur pur, cèdre centenaire, platane, poirier (tant aimé de la mère) ou pin sylvestre, ils sont habité(s) d’amour et chaque jour le ciel renouvelle la garde-robe de sa cime ajourée. Toujours là, présent à nos silences, à nos deuils, à nos solitudes, prêt à nous consoler, prodige bienveillant qui porte nostalgie et espoir, l’arbre (de vie) continue nos espoirs, perpétue nos mémoires endeuillées.

Dans ce recueil de belle facture où la trame même est en majesté (celle de l’arbre), se déploie une écriture arborescente, tantôt en ramées dispersées, brèves et légères comme des haïkus accolés à la douceur des illustrations, tantôt en longs feuillages qui descendent vers le sol, déployant une prose qui s’abandonne et se confie. Et, là… soudain…