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Poème des abeilles et cycle des insectes (Poemetto delle api e ciclo degli insetti), Claudia Azzola, traduction Jean-Charles Vegliante (par Valérie T. Bravaccio)

Ecrit par Valérie T. Bravaccio , le Jeudi, 12 Mai 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Italie

Poème des abeilles et cycle des insectes (Poemetto delle api e ciclo degli insetti), Claudia Azzola, éditions Traduzionetradizione, 2021, trad. Jean-Charles Vegliante

 

On pourrait qualifier l’ouvrage de « plaquette », un document que l’on distribue, par exemple, gratuitement, lors d’une exposition temporaire ; mais, à mon avis, il s’agit de bien plus que cela : cet ouvrage est le témoignage d’une vraie amitié intellectuelle entre Claudia Azzola et Jean-Charles Vegliante qui écrivent et traduisent, tout en étant sensibles à la forme typographique des textes et au choix des mots (1).

Observons d’abord l’objet car il est très joli à voir. Sous la direction artistique de Renzo Disperati, la couverture est d’une grande qualité d’impression pour y accueillir les dessins de Chloé Menous et, en 4 de couverture, un extrait de La Commedia de Dante Alighieri, tiré du « Paradis » XXXI, vv.7-9, est traduit par Jean-Charles Vegliante (2). Et cet objet est aussi (voire surtout) d’une très grande qualité de mise en page typographique : la longueur des vers et leurs décrochements sont fidèlement reproduits dans la version originale et surtout dans la traduction en français.

Le Papier d’orange, La carta delle arance, Pietro De Marchi (par Valérie T. Bravaccio)

Ecrit par Valérie T. Bravaccio , le Vendredi, 27 Août 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

Le Papier d’orange, La carta delle arance, Pietro De Marchi, Editions Empreintes, mai 2021, trad. italien, Renato Weber, 190 pages, 9 €

 

Publié en 2016, La carta delle arance complète un triptyque (Parabole smorzate, 1999 ; Replica, 2006) chez le même éditeur, Edizioni Casagrande. Et, la même année, il est distingué par le prestigieux Gottfried Keller. Il arrive cette année en France, grâce à la très belle Collection Poésie-Poche n°26 de l’Édition Empreintes, en bilingue. La fin du volume accueille une note biographique présentant Pietro De Marchi, sa bibliographie, et la traduction de la note de l’auteur. La traduction en français de Renato Weber est d’une grande finesse. Et, dans sa préface, Ivan Farron arrive à transmettre, avec beaucoup de précisions, l’atmosphère de l’ensemble du recueil en se référant clairement aux titres des compositions et, surtout, en indiquant les pages, ce qui pourrait paraître superflu ; la Table, située à la fin du volume, ne renvoie effectivement pas aux titres de chaque composition.

Structuré en onze chapitres (numérotés en chiffres romains), seuls quatre chapitres ont un titre (IV, Paraphrases ; VI, Trois petites allégories ; VII, Allegro giusto ; IX, Paroles rapportées). Et il n’y a aucun autre titre.

La poésie du quotidien Alziati – Sanguineti – Vegliante (par Valérie T. Bravaccio)

Ecrit par Valérie T. Bravaccio , le Jeudi, 03 Juin 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Poésie

 

Qu’entendons-nous par « poésie du quotidien » ? Un dossier spécial qui vient de paraître dans la Revue Recours au Poème se penche également sur la question en sollicitant des poètes (1). Ici, il s’agit plutôt de réfléchir sur l’expression communicative la plus exigeante, la poésie, car elle nous donne à lire, à voir le quotidien, la vie de tous les jours. Observée d’abord, puis construite, après coup, dans un espace-temps, celui de la page avec de l’encre imprimée. Ou bien, à l’inverse, est-ce dans la construction (la poésie) que vivent des instants du quotidien. Mais ne risque-t-elle pas de se transformer en boîte à souvenirs ? Car souvent, les compositions sont datées comme on le ferait dans un journal intime. Elles témoignent alors d’une condition historique dans laquelle la personne qui écrit se trouve (2). Plus discrètement, voire secrètement, l’introduction d’une autre langue peut également suffire à identifier un lieu et un moment particuliers (3). Enfin, plus rarement, le sommaire du recueil ne comporte pas de titre mais uniquement des dates (4). Une attention minutieuse au temps, qui (très banalement), n’existera pas une deuxième fois. Arc temporel tendu entre le moment où l’on naît, et à partir duquel on est déjà assez vieux pour mourir, comme disent les philosophes ; et pendant lequel on écrit sans savoir à quel moment on va mourir.

Sonnets du petit pays entraîné vers le Nord et autres jurassiques, Jean-Charles Vegliante (par Valérie T. Bravaccio)

Ecrit par Valérie T. Bravaccio , le Jeudi, 16 Janvier 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Sonnets du petit pays entraîné vers le Nord et autres jurassiques, Jean-Charles Vegliante, L’Atelier du Grand Tétras, mai 2019, 56 pages, 13 €

Livre d’une rare qualité d’impression, avec une couverture en papier Tintoretto 250 gr et des pages en vélin ivoire Palatina, relié en cahiers cousus, auprès des Presses de L’Atelier du Grand Tétras, pour y accueillir 9 encres de Véronique Cheanne (peintre qui travaille différents matériaux : cendres, enduits, pigments naturels, terre, encre et aquarelles). L’une d’entre elles est reproduite sur la couverture afin d’accompagner le titre du recueil de 21 poésies de Jean-Charles Vegliante, Sonnets du petit pays entraîné vers le nord et autres jurassiques.

Si la forme poétique très connue, le sonnet, est le lieu de l’expression du « je » poétique par excellence, néanmoins, le titre est énigmatique. Quels sont les référents pour « petit pays », « le nord », « jurassiques » ? D’autant plus qu’une présentation du poète est très succincte : « né à Rome, a vécu en Franche-Comté puis à Paris ». Sur la 4 de couverture, est mentionné « un exil […] reparcouru le long d’un arc temporel […] ».