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Le Serpent à plumes

Un éditeur spécialiste de la littérature contemporaine autant étrangère que française.

Créées en 1988 par Pierre Astier sous forme de revue littéraire puis de maison d'édition en 1993, le Serpent à Plumes comptent environ 400 titres, notamment en littérature étrangère : Timothy Findley, John Cheever, Natsume Sôseki, J.M. Cotzee, Dany Laferrière, Nurudin Farah, ainsi que des collections d'essais, de littérature policière (Serpent noir). Les meilleurs titres sont réédités au format poche (collection Motifs).

La maison a appartenu de 2000 à 2004 au groupe des éditions du Forum. En février 2004, confronté à des difficultés financières, Le Serpent à plume a été racheté par les éditions du Rocher, une maison qui ne partage ni sa démarche littéraire, ni ses idées politiques. Les fondateurs, Pierre Astier et Pierre Bisiou, ont été ausstôt licenciés. Le Serpent à plume a été réduit à sa collection Motif. Un certain nombre d'auteurs ont fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas intégrer le catalogue du Rocher. Certains d'entre-eux, qui avaient saisis la justice, se sont vus en février 2006 versé des indemnités et ont retrouvé leurs droits sur leurs ouvrages. En 2005, les éditions Privat ont racheté les éditions du Rocher et le tout a été intégré au groupe Fabre.

 

(Source Bibliomonde)


Avant tout, se poser les bonnes questions, Ginevra Lamberti

Ecrit par Fawaz Hussain , le Mardi, 05 Décembre 2017. , dans Le Serpent à plumes, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Italie

Avant tout, se poser les bonnes questions, août 2017, trad. Italien Irene Rondanini, Pierre Bisiou, 217 pages, 18 € . Ecrivain(s): Ginevra Lamberti Edition: Le Serpent à plumes

Sacrée Gaia !

« Aujourd’hui je me suis levée, j’ai ouvert la porte de chez moi et je suis sortie dehors, dans la vallée où je vis ». Cet incipit donne au roman son cadre, dans le temps et l’espace. Le thème « aujour­d’hui je me suis levée » reviendra en refrain tout au long du roman comme pour témoigner de l’esprit qui anime la narratrice et lui dicte son ton, cette femme dont nous n’apprendrons le nom, Gaia, qu’à la page 28, un choix qui ne peut pas être innocent, avec sa référence à la mythologie grecque : c’est la Terre en personne, la Terra Mater des Latins.

Vivant en Vénétie, Gaia relate son quotidien dans ce qu’elle appelle la vallée, un monde isolé, aux antipodes de la vie urbaine et civilisée. S’ennuyant, mais non sans une certaine allégresse, elle promène un drôle de regard sur son entourage. Sous sa plume, son père n’est nommé que géniteur, sa mère que génitrice. Après le départ de Grand-mère-d’en-haut et de Grand-père-d’en-haut, elle reste seule à la maison avec sa « génitrice » et livre des aperçus sur sa vision des choses qu’elle se réserve de développer plus tard : « nous donnerons de plus amples détails par la suite ». Elle est consciente de sa différence et du regard des autres.

Journal d’un caméléon, Didier Goupil

Ecrit par Martine L. Petauton , le Vendredi, 30 Octobre 2015. , dans Le Serpent à plumes, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Journal d’un caméléon, août 2015, 187 pages, 18 € . Ecrivain(s): Didier Goupil Edition: Le Serpent à plumes

 

Sujet de premier plan : la créativité ; l’artiste et ses chemins ; doublé d’un éclairage – autre sujet en soi, non moins fondamental : la bipolarité. Comme le pont sur les nymphéas de Monet, deux rives pour un seul homme, le caméléon de l’histoire. Métaphore d’une bête changeante qui prend la couleur du moment, du lieu, des rencontres – des accidents de vie, dirait l’ordonnance. Des « humeurs », aussi, sens médical du terme, bien sûr. Qui aurait pu tout aussi bien, se loger – se narrer – dans x poupées gigognes, que notre auteur dévisserait plus ou moins vite et complètement.

Le lieu du théâtre – lieu, bien plus que temps ; une unité va donc manquer à l’affaire – est un hôpital psychiatrique, ses couloirs labyrinthe, son fumoir en avatar unique du « dehors ». Regard à l’exactitude remarquable que porte sur cet univers, quelqu’un qui à l’évidence le connaît jusque dans ses odeurs. « Il arpentait les kilomètres de couloirs d’un blanc immaculé censés l’amener au fumoir… il s’y rendait plusieurs fois par jour et y aurait sans doute passé la totalité de ses journées si cela avait été autorisé par le règlement… ».